L'ingrédient clé à la réussite d'une comédie, c'est le rythme, et c'est exactement ce dont "Jamais le Premier Soir" est dépourvu. Le film est un enchaînement de séquences plan-plan très lentes, principalement à cause d'une réalisation bas de gamme, et sans vie, du fait de la faiblesse des dialogues et des acteurs souvent perdus. Pour un film qui nous demande de dire "Bonjour La Vie", c'est un peu ironique d'en manquer autant. Niveau scénario, une fois que l'on a passé la critique simpliste et sans surprises des livres qui nous disent quoi faire et quoi dire, c'est-à-dire au bout de 10 minutes, on tourne en rond dans une succession de passages extrêmement caricaturaux avec un humour qui tombe quasi systématiquement à plat. Le problème c'est que le film se prend très au sérieux, alors que les situations sont d'une absurdité totale: La peinture faite des hommes est d'un niveau de sexisme rarement atteint alors que les femmes sont parfois guère mieux logées, surtout quand on les décrit comme délurées. Du côté des protagonistes, à vouloir traiter la situation de 3 femmes en même temps, le film se rate sur les trois, principalement pour les personnages de Julie Ferrier et Mélanie Doutey, secondaires, et qui obligent leurs actrices à minauder et en faire des caisses (heureusement que les 2 sont plutôt talentueuses). En revanche, Alexandra Lamy agace avec ses têtes et ses mimiques répétitives, Julien Boisselier a une voix horrible et Grégory Fitoussi est caricatural en beau gosse, laissant à l'arrivée la vedette à Jean-Paul Rouve, dans un rôle déjà vu pour lui mais dans lequel il est toujours efficace et sympa. Au final, j'ai dû rire 2-3 fois (la réplique des années 80, le livre efficace contre les angoisses) et être consterné et assoupi le reste du temps face à tant de médiocrité, de clichés, de manque d'inspiration et une absence totale d'âme et de vie.