American Beauty brise les conventions tout en s'appropriant celles-ci et en les représentant de manière très réaliste, Sam Mendes et Alan Ball nous emmène voir les dessous de l'american way of life, lorsque la nuit tombe sur les fameuses banlieues chics.
En effet nous avons le droit à tout les clichés du parfait rêve américain : le beau quartier, la grande maison, le gazon bien tondu, les parents aimants, la belle voiture, les barrière blanches, et bien entendu, les roses bien entretenues.
L'intrigue nous apprend très vite que tout cet ensemble "sur-patriotique" n'est qu'une façade: la famille aimante garde bien ses secrets, l'enfant en pleine crise d'adolescence n'arrive pas à se construire face à l'image d'une famille déchirée.
L'image de la mère de famille est aussi brisée, en effet, Carolyn est une femme castratrice, obsédée par ses ambitions et son désir de réussite quitte à délaisser sa fille et son mari.
American beauty est, aussi, avant tout, un formidable travail d'équipe.
En effet, une réalisation impeccable primée notamment au Oscars et signée Sam Mendes, des jeux de couleurs subtils et plus particulièrement sur le rouge qui désigne notamment la passion et le désir ressentis par tout les personnages de l'intrigue.
Qui plus est, ce chef d’œuvre était son tout premier long métrage,
Une intrigue du GRAND scénariste Alan Ball, celle-ci est claire et magnifiquement bien ficelée, possédant des personnages forts et attachants et surtout un message, une morale qui nous touche ou nous dérange, mais nous marque dans tout les cas.
Notons qu'American Beauty était originellement inspiré d'un fait divers de 1992 portant sur Amy Fisher qui tua la femme de son amant. American Beauty devait au départ prendre la forme d'une pièce de théâtre cynique démasquant une Amérique trompeuse et hypocrite.
Finalement American Beauty prendra la forme d'un scénario de long métrage et ne portera pas sur ce fait divers.
L'interprétation de Kevin Spacey, déjà connu à l'époque pour le rôle de Keyser Söze dans Usual Suspect, en est aussi pour beaucoup dans la réussite de ce long métrage.
En effet Lester est, d'un côté un père égoïste,en pleine crise de la quarantaine, amoureux d'une amie de sa fille, mais d'un autre c'est un peut le père que l'on aimerait avoir, touchant et affectueux.
Quant à Angela Hayes, elle est un peu la personnalisation même du rêve Américain, envoutante, pleine d'espoirs et de désirs inassouvis, jeune et puissante.
Mais petit à petit, Angela se révèle prude, niaise et sans expérience, finalement ce n'était que son physique qui était envoutant, est-ce donc l'aspect esthétique (buildings, monuments, culture) des États Unis qui nous séduisent tant?
A noter qu'il y aura une sorte d'après American Beauty, en effet ce chef d’œuvre apportera d’autres projets cinématographiques à Sam Mendes ainsi qu'à Alan Ball qui obtiendra la liberté créative qu'il espérait tant dans ses débuts.
En bref, un culte à voir et à revoir sans limites.