L’ancien et puissant parrain de la maffia Coréenne meurt, laissant la place à un successeur qui sera doté d’un véritable empire. La rivalité gagne vite deux prétendants tous deux déjà caïds internationaux. C’est durant ce moment d’instabilité que la Police déclenche le plan New World en réveillant un (plusieurs ?) agent dormant, bras droit du second prétendant, ayant toute sa place dans la pègre depuis des années. Entre les stratégies des seigneurs du crime, de celle d’une Police contrainte aux moyens plus abjects encore que ceux qu’ils sont sensés combattre, les équations amoureuses de certains protagonistes, les rôles de plus en plus brûlants et précaires des infiltrés, les devoirs, les loyautés et les buts de chacun, on assiste durant deux heures et quart à une haletante et inoubliable partie d’échecs jouée par différents personnages plus machiavéliques, impitoyables, intelligents, puissants et solides les uns des autres, et où la providence aimerait en voir émerger le meilleur.
Si la douleur et l’hémoglobine sont là, la principale violence reste silencieuse, intérieure, totale, dans une guerre de pressions, de jeux de rôles, joués à coups d’intelligence stratège, d’adaptation improvisée, de retournements de situation, de mises en lumière successivement bouleversantes des enjeux, jusqu’aux stupéfiants aboutissements. De la même veine que le Parrain ou Usual suspects, ce thriller maffieux Coréen totalement immoral achève et s’achève en nous inspirant juste une notion d’excellence.