Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Redzing
1 108 abonnés
4 464 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 6 février 2024
Un homme est retrouvé assassinée. Une jeune femme est immédiatement suspectée, mais a un alibi en béton armé. Il s'avère rapidement qu'en réalité, elle possède une soeur jumelle. Laquelle a commis le meurtre, et laquelle a sécurisé l'alibi ? Les 30 premières minutes de "The Dark Mirror" sont intelligentes et particulièrement efficaces. Jouant sur ce postulat qui perturbe tout le monde, les deux soeurs s'étant fait passer auprès de leur entourage pour une seule personne. Le film subit ensuite une petite baisse de régime. Avec ce psychiatre qui cherche à examiner les sœurettes pour savoir laquelle est fêlée. Par inintéressant et bien mené, mais moins passionnant (il faut dire que les propos psychiatriques étaient alors relativement originaux, aujourd'hui éculé). Jusqu'à un acte final plus relevé. Néanmoins "The Dark Mirror" demeure plaisant de bout en bout. Bien dialogué, bien filmé. Et surtout, on a le droit à une incroyable prestation d'Olivia de Havilland, qui joue admirablement sur les deux tableaux. Là-dessus, je m'attendais à voir surtout des contre-champs et des doublures. En réalité, le film est techniquement irréprochable. Non seulement il affiche régulièrement les deux jumelles de face dans le même plan, mais il se permet des effets de reflet et des jeux dans l'espace. On croirait voir les films de jumeaux des années 90 ! Un polar audacieux, qui n'a aucunement vieilli.
Une excellent film sur le thème du sosie donc du double avec l'opposition entre le bien et le mal. Olivia de Havilland est remarquable dans l'interprétation des 2 rôles dont l'une est présumée meurtrière sans pouvoir être inculpé par la police puisque aucun témoin ne peut vraiment les dissocier . La réalisation de Robert Siodmak est superbe avec notamment l'utilisation de miroirs qui amplifie l'effet du double. Le film est captivant de bout en bout et c'est grâce à un subterfuge ingénieux que la perfide sera prise au piège.
Petit bijou Noir de Siodmak ! On sent la patte expressionniste de l'immigré allemand... Ca n'est pas Fritz Lang mais ça tient drôlement la route ! Avec Olivia de Havilland :la plus ancienne des légendes d'Hollywood encore vivante (1916)
Un film étonnant et moderne au point qu'il semble avoir colonisé l'imaginaire de Verhoeven pour son Basic Instinct et Cronenberg pour son Faux Semblants. Beaucoup moins standard et lambda qu'il n'y paraît. Rétrospectivement, c'était l'oeuvre audacieuse et visionnaire d'un Siodmak au sommet.
Après une première incursion dans le film noir avec “Les mains qui tuent”, véritable succès et précurseur avec « Laura » et « Double Indemnity » de la création d’un genre, et une consécration avec « Les tueurs », Siodmak poussé par Nunnaly Johnson déjà scénariste de « la femme au portrait » de Lang (1945) se lance dans un film au sujet encore plus ambitieux. Le propos de « Double énigme » hautement psychologique est fortement encouragé par le succès tout chaud de « La maison du docteur Edwards » d’Alfred Hitchcock. La gémellité phénomène assez mal connu suscite tous les fantasmes. On dit souvent que l’homme est double, la gémellité concrétisant cet état de fait permettant aux deux jumeaux de brouiller savamment les pistes pour assumer les différentes facettes de leurs personnalités. C’est cette bizarrerie qui constitue tout l’enjeu du film. Rapidement l’intrigue au sujet du crime est réglée au profit du suspense né de l’impossibilité de savoir laquelle des deux jumelles est atteinte de folie. C’est un peu le remake du « Docteur Jekyll and Mister Hyde » sans intervention de la science et avec la présence simultanée des deux faces d’un même personnage qui nous est offert par "Double énigme". Le double rôle de Terry et Ruth revient à l’éternelle amoureuse d’Errol Flynn chez Michael Curtiz, la très gracile mais néanmoins volontaire Olivia de Havilland qui sort tout juste d’un procès victorieux avec les frères Warner pour la conquête de son indépendance artistique. La jeune femme relève haut la main le défi, remarquablement aidée par les effets spéciaux d’Eugen Schüfftan chef opérateur pour Fritz Lang à la UFA (Métropolis). Le scénario est suffisamment subtile et parsemé de rebondissements pour que le procédé qui consiste à reconnaître laquelle est l’autre ne devienne répétitif. Thomas Mitchell vétéran des westerns de John Ford apporte toute sa magnanimité à ce lieutenant de police chargé de départager les deux sœurs tout à la fois enchaînées par leur gémellité et déchirées par un conflit d'affirmation de l'une par rapport à l'autre selon la légende qui voudrait qu'une relation aussi intime ne peut qu'entraîner une rivalité destructrice. Le sujet fantasmatique des rapports entre jumeaux n'a pas si souvent été traité au cinéma hormis deux films marquants de David Cronenberg ("Faux semblants" -1988) et de Michael Polish ("Twins falls Idaho" - 1999) pour que "Double énigme" ne soit pas salué comme une véritable audace en 1946. Siodmak doit beaucoup à Olivia De Havilland qui investit de manière tout à fait convaincante le contraste des personnalités antagonistes de Ruth et Terry. Cest elle le véritable joyau du film.
Sans être un grand classique, cette variation sur le thème du double et sur l'opposition entre bien et mal est un bon film noir, bien construit et au scénario troublant. La qualité de l’interprétation et les effets techniques irréprochables permettant de cacher la supercherie du double y contribuent.
13 680 abonnés
12 411 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 12 novembre 2012
C'est pas ce que le rèalisateur Robert Siodmak a fait de mieux dans le film noir mais il faut malgrè tout reconnaître que cette reprèsentation du bien et du mal dans "The Dark Mirror" impressionne encore aujourd'hui par certaines sèquences! Et puis quelle excellente idèe de la part de Siodmak que d'avoir choisi une grande star hollywoodienne telle que la grande Olivia de Havilland pour incarner Terry / Ruth Collins! Bref, nous avons là deux Olivia de Havilland pour le prix d'une auquel le cinèaste de "Criss Cross" pousse à son point limite le thème du sosie où s'illustre ègalement l'excellent second plan Thomas Mitchell en lieutenant de police Stevenson! Un bon thriller de la grande èpoque avec une ambiguïtè sous-jacente qui ravira du coup certains inconditionnels du genre...
Un film qui laisse une étrange impression tant ce sujet est perturbant. Ne pas savoir qui est qui en dehors des deux jumelles est sans solution sauf à en trouver une par un procédé proche de la tricherie. Toujours est -il que Olivia de Haviland s'en sort parfaitement malgré la souffrance que lui occasionne le rôle de Teresa. Cette souffrance se ressent, ce qui accentue encore un peu plus le mal-être du spectateur. Robert Siodmak, un des grands maîtres du film noir a réussi un bon film mais il a trop tiré sur le sujet et une fois qu'on a vraiment bien compris la situation ,on aimerait que cela finisse. C'est toujours comme cela lorsqu'on met en scène une idée fut-elle lumineuse, elle finit par lasser. Techniquement l'utilisation de miroirs est à retenir ,ils nous embrouillent encore un peu plus et celui qui sera brisé au final est 100% cinématographique. Ce sont de telles trouvailles qui donnent au cinéma son coté art total et que l'on n'oublie pas.
Richard Siodmak a bien maîtrisé son sujet. Double énigme est l'histoire de deux sœurs jumelles soupçonnées d'un meurtre mais qui refusent de coopérer avec la police, cette dernière décidant alors de faire appel à un psychiatre. Olivia de Havilland est très convaincante et sert bien le scénario, qu'une mise en scène de très bonne qualité vient compléter. La folie d'une des deux sœurs est perceptible, très inquiétante, et le coup de théâtre final réjouissant.
Olivia de Havilland est remarquable dans ce double rôle (à signaler que pour l'époque les trucages sont bluffant), on a vraiment l'impression d'avoir 2 personnes distinctes d'ailleurs l'une semble même plus jolie que l'autre quant à l'intrigue si elle est réussie et intéressante on peut regretter qu'au bout d'une demi-heure le suspense se fasse moins ressentir. Il y a quelques petites longueurs, la mise en scène de Siodmak est belle mais classique ; on ne peut s'empêcher de penser qu'avec Hitchcock derrière la caméra Double Enigme aurait sans doute donné un splendide thriller.
Si l'on cherche ce qui a inspiré le "Sisters'" de Brian De Palma, on ne cherchera pas seulement chez Hitchcock, mais bien du côté de ce "Dark Mirror" d'un des maîtres du film noir des années 40. Il faut dire que cette histoire de jumelles (avec le recul pas très originale) est bien écrite, bien construite et remarquablement jouée par miss De Havilland. La confusion volontaire dans laquelle Siodmak plonge le spectateur au début se mue en inquiétude à mesure que se précise le profil psychologique de chaque soeur. J'ai trouvé que l'aspect psychanalytique du film, très en vogue à l'époque, passait avec une relative discrétion, laissant la part belle à l'intrigue sentimentalo-policière. La mise en scène est remarquable de fluidité et de maîtrise, sans jamais tomber dans l'emphase. Les effets de mirroirs, certes faciles, sont ainsi employés à bon escient. Une belle découverte.
Une excellente variation sur les thèmes du double et de l'opposition entre le bien et le mal. Si l'histoire ne développe pas suffisamment certains aspects (comme le fait qu'une des soeurs veut rendre l'autre folle), le film est captivant de bout en bout et la réalisation de Robert Siodmak totalement irréprochable. Les trucages visuels sur les plans (même s'ils sont très rares)où on voit les soeurs jumelles ensemble sont admirablement bien faits. Plus que dans le rôle de l'ingénue, c'est surtout dans celui de la jumelle instable et paranoïaque que l'immense talent de composition et l'énorme propension à l'ambiguïté de la merveilleuse (désolé je suis dans l'impossibilité de ne pas mettre ce genre d'adjectif devant ce nom) Olivia de Havilland éclatent. Un film à voir absolument.
Une oeuvre au propos évolutionniste ambigu ou le thème de la calomnie & l'isolement des parrains ou parias cachés par l'argent séduit; mais moins lorqu'il fait référence au besoin d'autorité et de respect paternel - sinon des aînés -, un peu daté aujourd'hui.