Apres l’excellent "Rires et châtiment", j’étais assez curieux de voir ce qui pouvait donner la reformation artistique du couple à la ville formé par la réalisatrice Isabelle Doval et l’acteur José Garcia. J’espérais surtout retrouver l’alchimie et l'énergie de leur précédent film, ce qui aurait permis de donner à ce remake une valeur ajoutée par rapport au "Starbuck" québécois original. Malheureusement, on ne peut pas dire que "Fonzy" soit un modèle d’originalité, ni même de réussite. En effet, Isabelle Doval cumule à peu près toutes les erreurs possibles, de la mollesse de la mise en scène au manque d’écriture de l’ensemble de ses personnages en passant par des dialogues étonnement pauvres, à l’exception de quelques répliques qui font mouche... qui sont quasiment toutes à mettre au crédit de Lucien Jean-Baptiste. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est pas José Garcia (par ailleurs, génie comique qui a su tant nous faire rire sur grand écran), qui retiendra l’attention ici mais bien Lucien Jean-Baptiste qui fait des étincelles dans le rôle du copain avocat raté, totalement dépassé par ses enfants. A la fois drôle et décalé, l’acteur rappelle qu’il mériterait une carrière bien plus éclatante. De son côté, José Garcia déçoit plutôt dans ce rôle d’adulte immature où il peine à être crédible, à bientôt 50 ans au compteur. Heureusement, l’acteur prend (un peu) son envol lorsqu’il se mue en ange gardien de ses "enfants" mais sa présence en tête d’affiche laissait présager bien mieux. Le reste du casting ne démérite pas malgré la pauvreté de leurs personnages, et on est content de voir à nouveau Gérard Hernandez, sur grand écran, en père protecteur ou l’omniprésente Audrey Fleurot en petite amie névrosée (peut-être rôle le plus écrit mais, également, le plus maladroit tant il est difficile d’avoir une véritable empathie pour le personnage). Dommage, cependant, que le rôle des enfants du héros n’aient pas été davantage mis en valeur, seul le métalleux gothique (Solal Forte) ayant droit à un semblant de développement… qui aurait, d'ailleurs, mérité d’être bien plus soigné, le personnage n’étant jamais particulièrement drôle ou touchant. Quant à l’intrigue, l’idée de départ est, bien évidemment, la même que celle de "Starbuck" et il semblerait que Isabelle Doval n’ait pas jugé utile de procéder au moindre renouvellement ou à la moindre prise de distance avec son sujet. Un point est, néanmoins, à mettre à l’actif du film : sa BO qui est vraiment très réussie et qui parvient, par moment, à faire oublier la mollesse ambiante. Résultat : "Fonzy" est plus gentil que drôle et ne devrait pas bénéficier d’une grande postérité télévisuelle… ce qui ne manque pas d’ironie puisque la qualité de la mise en scène et le polissage général dont souffre le film semble avoir été dicté par un souci de formatage en vue de ses prochaines retransmissions TV. A moins qu’il s’agisse, tout simplement, d’un raté malheureux… Il n’en reste pas moins que le film se regarde sans difficulté, même s’il s’oublie encore plus vite ! Un dernier point : qui a eu l’invraisemblable idée du caméo de Marvin Martin, footballeur à la notoriété bien trop confidentielle pour espérer amuser le grand public ?