Ce n’est pas le meilleur José Garcia, mais ce n’est pas le plus mauvais non plus. L’entame a pourtant de quoi faire craindre le pire pour la suite des événements, tant le comportement de ce jeune adulte parait exagéré devant les magazines qui s’offrent à lui, si exagéré qu’on obtient une caricature quasi parfaite. Heureusement, ça ne dure pas car le ton vire tout de suite au davantage sérieux, tout en gardant une certaine légèreté pour dépeindre la psychologie immature (ou tracassé, pour être plus clash) de celui qui deviendra le personnage principal. Pour ceux qui n’ont pas vu "Starbuck", "Fonzy" se révèlera plus ou moins divertissant. Tout du moins jusqu’à l’apparition de Solal Forte, constamment dans le surjeu, à un tel point que son personnage devient instantanément, excusez-moi du terme, chiant. Extrêmement chiant. Et fatalement insupportable. Ensuite on sent que ça n’avance pas, que ça piétine, que ça traîne en longueur : les scénaristes, parmi lesquels la réalisatrice Isabelle Doval, paraissent encombrés, noyés dans l’impasse, perdus dans cet espace vert à la recherche d’une porte de sortie cachée par les fumerolles de poudres colorées dont il est difficile d’en comprendre la signification. Le tour de passe-passe est trouvé en allant chercher celui qui manque et que bien du monde aurait (eu) tendance à oublier : l’enfant handicapé. On pense alors que "Fonzy" a trouvé un nouvel élan. Mais l’élan tourne encore un peu plus à la caricature, avec cet avocat d’opérette. Toutefois, l’épilogue trouve sa fin, assez logique en soi. Logique en regard des lois, logique dans sa morale. En somme une logique quelque peu contradictoire. Là-dedans, seul José Garcia semble heureux de son rôle et au sort qui lui est réservé, en proie au bonheur permanent à l’idée d’être papa. L’œil toujours vif, Gérard Hernandez lui donne joliment la réplique, à l’opposé exact de son personnage qu’il interprète dans "Scènes de ménages. Lucien Jean-Baptiste frise la caricature en avocat, pour lequel s’inscrire au barreau n’est qu’une formalité. Arnaud Tsamère tient un rôle largement sous-exploité en regard des enjeux, tandis que la belle Audrey Fleurot amène un peu de charme sans véritablement convaincre. Pour les autres… c’est correct mais sans plus. "Fonzy" est un long métrage qui s’oublie aussi vite qu’il a été vu, et n’apporte rien de plus par rapport à "Starbuck". Un film totalement dispensable donc, pour lequel la réalisatrice a eu bien du mal à suivre le fil conducteur, et dans lequel elle n'a réussi à intégrer de quoi susciter de l'émotion chez le spectateur. Normal après tout, puisque ce n’est pas SON fil conducteur mais bel et bien celui de "Starbuck". Comme quoi, il est difficile de suivre une idée qui n’est pas la sienne… et qu’on ne parvient pas à adapter sous son propre point de vue. Alors quant à insérer des idées nouvelles, et des émotions, c’est encore plus compliqué…