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Guiciné
161 abonnés
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4,0
Publiée le 24 mai 2014
Un grand film, qui ne peut laisser indifférent, choc émotionnel et interprétation fabuleuse de Marion Cotillard qui porte le film de bout en bout, du cinéma qui nous remet en place et qui bouleverse. A voir impérativement!
Un excellent cinéma comme savent le faire les frères Dardenne, juste, percutant, efficace et lisible. La lutte de Sandra pour conserver son job est prenante jusqu'à la fin, les raisons de chacun et chacune sont toutes louables et acceptables. Mais avant tout Sandra se prouve avec l'aide son mari qu'elle est capable d'agir seule et de mener à bien son Cotillard est d'une sobriété et d'un naturel dans son jeu qui lui confère le statut de grande actrice. Comme quoi on peut faire un grand film sans un budget astronomique.
Ce film, surtout écrit et réalisé par les Dardenne, aurait pu être une réussite totale. Mais, d'une part, les dialogues ne sont parfois pas très crédibles, peuvent sonner faux, tout comme certains moments dramatiques. Mais surtout, surtout, Marion Cotillard massacre tout simplement ce personnage, avec un jeu ridicule (comme à son habitude), poussif, faux, geignard. Sans compter qu'un film au discours essentiellement social ne peut pas décemment se faire avec une femme à 1 million par film, et qui est dans le même temps partout dans les rues sur des affiches pour des sacs Dior. La mauvaise starlette empiète sérieusement sur la crédibilité de Sandra, le personnage qu'elle incarne.
Que serait le cinéma sans les frères Dardenne? La question est posée. Il n'y a que dans leurs longs-métrages(et peut-être chez Jacques Audiard aussi)que l'on a l'impression d'assister à la vraie vie,avec des personnes réelles,qui se démènent pour exister dans un monde souvent fracassant avec les plus modestes et les plus vulnérables. De film en film,les Dardenne se déplacent de l'âpreté et des plans-séquences de dos à un humanisme fragile mais tellement revigorant. "Deux jours,une nuit" marque une forme d'apaisement dans leur cinéma. La caméra est plus posée,les séquences plus courtes et directes. Le message véhiculé se trouve désormais désormais dans la communication et l'espoir en une solidarité ponctuelle,plutôt que dans une fuite en avant forcément destructrice. Sandra,leur héroïne,notre héroïne,est comme un oiseau sur sa branche. Elle vacille,elle déprime,elle pleure mais elle se relève toujours,trouve des ressources insoupçonnées grâce au positivisme de son mari. Elle est forcément inspirante. Qu'elle réussisse ou non à conserver son emploi et convaincre ses collègues de renoncer à leur prime,elle a déjà gagné. Car elle s'est battue... Film social et actuel par excellence,ce drame vibrant qui sonne comme un thriller à rebours,est aussi l'occasion d'assister à une nouvelle performance renversante et sans fards de Marion Cotillard. Et se conclue sur une note parfaite,ouverture de tous les possibles.
Le cru Dardenne 2014, "spécial Cannes", est avancé ! Un sujet de société, comme toujours, mais pas trop "lumpen proletariat" - juste au-dessus. Un contremaître (Olivier Gourmet) persuadé que Sandra (Marion Cotillard), relevant d'une dépression, est incapable de reprendre son activité, et ayant constaté que l'effectif diminué d'une personne suffisait à la bonne marche de l'entreprise (panneaux solaires - très forte concurrence chinoise) intrigue auprès de l'employeur pour obtenir son licenciement - et "sécurise" l'opération en lui faisant proposer un choix révoltant aux collègues de ladite. Poussée (notamment) par son époux (Fabrizio Rongione), la jeune femme (entre 2 sanglots, et 10 anti-dépresseurs) entreprend, le temps d'un w-e, une démarche désespérée. Sujet en or : la solidarité existe-t-elle encore, face à la violence extrême de la crise ? Mais un choix qui gâche tout, d'emblée : Cotillard. Elle ne dégage aucune émotion, joue, voire surjoue, de manière préfabriquée : on n'y croit jamais !
La mise en scène et les habiles plans-séquences évitent de tomber dans la galerie de portraits sociale ou le pathos.
...
Les frères Dardenne croient encore à l'humanité, à une autre réalité au cœur de la crise économique et sociale que tout le monde subit. Et c'est émouvant.
Un film des Dardenne est en quelque sorte un évênement. D'autant plus quand il sort en pleine compétition cannoise plein de promesses. Promesses bien tenues.
En lisant le synopsis, je me suis remémoré Rosetta, à mon sens, le plus beau film des Dardenne. Deux jours, une nuit diffère de la première palme d'or par l'âge de "l'héroïne malgré elle" de notre récit et par un procès beaucoup plus piquant sur une certaine réalité du monde professionnel qui fait énormément réfléchir : une sorte de chantage où Sandra, apparemment seule contre tous, va petit à petit essayer d'inverser la tendance. Tant la caméra des frères, la description irréprochable des différents comportements humains dans cette situation que le jeu des acteurs (Marion Cotillard dans son plus beau rôle depuis la Môme d'une justesse implacable; Fabrizio Rongione magistral) enchantent. Pourquoi pas 5? Car je n'ai pas ressenti la même émotion spontanée que le monde de Lorna ou Rosetta et je fus un peu "déçu" du final tel que je l'imaginais sans effet de surprise. Mais ce film est à recommander et je ne crierais pas scandale s'il repartait de la Croisette avec un prix...
La misère sociale formatée à l'usage des bobos cannois - ça devrait marcher - récompense d'évidence* ! "Mise en scène" plate et répétitive, enjeux traités au minimum scénaristique - les solidarités familiale et amicale, et celle du monde du travail, mises à mal par la dureté des temps (avec une bonne grosse dose de roublardise dans le dosage hommes/femmes et origines ethniques pour ce "panel" de salariés victimes de la crise et de la méchanceté patronale - pas de manichéisme apparemment, en fait du politiquement correct habilement emballé - ils ont du métier quand même, les frères Dardenne). Quant au choix de Mlle Cotillard... Une actrice vraie, sincère, comme Emilie Dequenne ("Rosetta" - inconnue alors), ou Cécile de France ("Le gamin au vélo" - confirmée), aurait gommé le calibrage, les scènes à faire, aurait donné une âme à ce très décevant "Deux jours, une nuit"! L'oscarisée (sur un malentendu) livre une prestation qui ne peut abuser que les naïfs - pas de maquillage, des t-shirts avec bretelles de soutien-gorge apparentes pour faire "prolo", des pleurnichages artificiels : cela ne fait qu'illusion. De "l'émotion" sous-vide, pour gogos. Une étoile pour le sujet. Gâché. * Addendum : le Palmarès est finalement moins convenu que craint.... rien pour les Dardenne, ni surtout pour Cotillard. Bravo !
« Sandra ou la Prime !» Les 16 salariés de la boîte de panneaux solaires doivent juste cocher un des deux noms sur le bulletin de vote. Et Sandra, licenciée au retour d’un congé maladie, dispose d’un week-end pour tenter de convaincre une majorité de salariés de renoncer à leur prime de 1000€ pour préserver son propre emploi. Puisque tel est le marché/chantage décidé par le patron. Pour Sandra, une course contre la montre, aussi stressante qu’humiliante, la conduit à faire du porte à porte pour tenter de rallier ses collègues à sa cause. Mais certaines portes ne font que s’entrouvrir car elle n’est pas la bienvenue partout. Le clan du refus a ses bonnes raisons : Pour « payer un divorce » ou « le gaz et l’électricité » ; « compenser le chômage du conjoint » ou « rénover la maison »… La liste des empêchements semble infinie. Cette plongée dans la conscience des travailleurs est au cœur du film. Avec une traque sans complaisance des rapports sociaux lorsque les valeurs sont confrontées au réel. Et que la solidarité se heurte à l’individualisme. Les Dardenne restent fidèles à leur univers. Celui des gens modestes face à l’épreuve. Marion Cotillard donne toute sa force à cette histoire. Elle habite son personnage avec un état de tension extrême et une vérité à fleur de peau. « Deux jours, une nuit » est un film puissant qui raconte une histoire d’aujourd’hui. Avec une jolie fin qui évite le pathos. Il n’empêche, le processus de « démarchage » avec ses questions/réponses est un peu répétitif. De même que certains effets apparaissent trop démonstratifs
Un combat interprété à la perfection par Marion Cotillard, qui fait un travail remarquable en étant constamment présente dans les nombreux plans-séquences. Un film simple et vrai, qui mériterait une palme d'or.
J'ai rarement vu un film social français avec cette qualité, cette intégrité narrative, (on pense au film américain, 11 hommes en colère), d'emblée rien n'est acquis dans le film et sans le dévoiler, chaque rencontre avec un collègue de travail est une épreuve aussi incertaine que la précédente, pour ne pas perdre son emploi.... Marion Cotillard est bouleversante et rend le réalisme du film poignant, par ses intonations, ses expressions, et sa psychologie très nuancée... Pour moi , les frères Dardenne se hissent au niveau de Ken Loach et offrent au cinéma de langue française une pépite sociale, où chaque mot est pesé, où la crise sociale et les égoïsmes ou les gestes amicaux sont les reflets impitoyables de l'homme, en tant qu'être social..... Rien n'est joué comme j'ai cru le lire ici ou là, et la fin est d'une nuance très révélatrice de la notion (presque philosophique) de bonheur.....Des questions essentielles se posent au spectateur, la société n'est au fond qu'une addition d'individus bien individualistes c'est le cas de le dire...... Reflet indubitable d'une époque, d'une société et d'une personne, j'ai vécu un excellent moment de cinéma ou plutôt d'humanité, je conseille......
un film simple avec des gens simples et une femme qui essaye le temps d'un week end de sauver son boulot. s'en suit une galerie de portrait avec des ouvriers touchés de plein fouet par la crise. c'est vrai que c'est répétitif mais c'est le but du film de découvrir tous les employés de cette société qui ont tous une bonne raison soit d'accepter soit de refuser l'offre que leur fait Marion Cotillard. on sent vraiment des artistes concernés et jouant admirablement.