Dans une société où la recherche permanente de profit et de rentabilité rythment la vie des populations, la valeur humaine se voit s’effacer dans le symbole de l'argent. Les frères Dardenne, habitués d'un style réaliste et profondément social, nous entraînent dans *Deux jours, une nuit*, un nouveau comte moderne sur les traces d'une femme cherchant à rétablir la solidarité humaine !
Apres un vote soumis aux employés d'une entreprise de panneau solaire, Sandra (Marion Cotillard) se voit perdre son job contre le choix de la majorité de ses collègues d'obtenir une prime de 1000 euros. Celle-ci décide donc de rétablir un vote plus égalitaire (accusant son patron d'avoir manipulé certains employés), et s'engage au cours de deux jours et d'une nuit, d’inciter ses collègues à voter pour elle et l’empêcher de se retrouver au chômage.
Jean-Pierre et Luc Dardenne scrute ce personnage de Sandra, de retour d'une sévère dépression, s'engager dans cette difficile épopée. Malgré ce fond estivale, la misère envahit l'écran. Ce n'est pas une misère relativement visible, mais plutôt sous-entendu : lorsque certains employés refusent de voter pour Sandra, ils pensent avant-tout à leurs prime. Une prime qui peut à la fois aider à contrer la difficulté de vivre, mais une prime qui aussi aiderai à financer des choses futiles (meubles, intérieur de maison, ...). C'est ici que ce joue cette question primordiale : Quel est l'état actuel de la solidarité humaine ? Peut-on la changer ?
Sandra n'est pas seule. Son mari, ses enfants et quelques collègues la soutienne. Mais la peur du futur, de la dépression et de l'inhumanité du patronat donne à Sandra cette sensation angoissante de la solitude. Nous ressentons cette violence intérieur et ce mal-être, dans une représentation de la société qui est complètement la nôtre.
Entre les refus et les silences volontaires qui assombrissent le récit, certains élans de solidarité éclaircissent ce triste monde. Une sensation de déterrer l'entraide humaine, si longtemps enfoui en dessous d'un sol égoïste. Dans ces moments là, malgré les doutes, les larmes de peuvent que couler et les sourires s'afficher en perspective d'un bel avenir.
Mais quand cette course de deux jours et une nuit trouve sa fin, et que le jour du nouveau vote approche, les questionnements persistent quant au réel avenir de Sandra. La majorité des employés refusera t'elle sa prime immatérielle, pour favoriser le bien-être et la survie d'un humain ? Inévitablement, quelques personnes changent certes, mais la société et le patronat eux ne bougent pas. Là où la prime sera au final distribuée et que Sandra pourra garder son travail, une autre personne en période déterminée ne verra son contrat se réitérer. **Sandra l'a bien compris, elle ne les comprends plus !** Elle peut repartir à la recherche d'un nouveau travail, mais cette fois-ci avec le sourire aux lèvres. Elle sait maintenant que des gens l'ont aidée, et qu'elle-même à aidée aussi.
Sans jamais avoir trouvé mon plein-bonheur dans le cinéma des frères Dardenne, *Deux jours, une nuit* s’avère plutôt bien comme une oeuvre intéressante chez les cinéastes belges. Comme toujours, le réalisme et la dénonciation priment. Et ici c'est un visage qui est symbole. Le visage de Sandra incarné merveilleusement bien par Marion Cotillard, désespérément à a recherche d'une dernière lueur d'humanité.