Immense succès en Suède, Fucking Amal a également reçu des échos favorables à l’étranger, et notamment en France. La raison sans doute à un sujet accrocheur, dans l’air du temps (la sexualité naissante, l’affirmation de la personnalité), mais le film ne m’a pas convaincu. A rester constamment en surface, le film se montre décevant. ‘Fucking Amal’ reste trop artificiel, car englué dans les clichés ; les traits de caractères des personnages, assez peu travaillés, se limitent à des aspects trop caricaturaux. Les personnages sont poussifs ; entre la miss populaire du lycée complètement déjantée et la jeune fille renfermée et sans amis, on regrette que les personnages manquent de nuances. Le film a l’ambition de représenter le mal de vivre, à travers le personnage d’Agnes, mais malheureusement il reste trop complaisant (cf. scène du rasoir : un peu rebattue..). Le réalisateur tenait pourtant un bon sujet, mais ne fait que l’effleurer : au lieu de l’affronter de face, il opte pour une approche idéaliste, à la limite de la naïveté. Du coup, on a un peu de mal à croire à tout ça (la scène du coming out final, belle mais pas crédible). On aurait aimé un vrai film sur l’adolescence, sur l’acceptation de soi, mais là on reste dans le cliché. C’est dommage, car le film compte pourtant sur deux bonnes interprètes. Niveau réalisation, ça plaît ou non : personnellement je l’ai trouvé particulièrement agaçante, et esthétiquement moyenne. En revanche, le film bénéficie d’une BO accrocheuse, vraiment sympa : sans doute la raison pour laquelle je garde paradoxalement plutôt un bon souvenir du film. En gros, un petit film sur l’adolescence dans l'ensemble assez sympa, mais dont l’approche du sujet est décevante : le film manque de sincérité. Dans le même registre, préférez Naissance des Pieuvres (Céline Sciamma), pour un regard plus authentique.