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    La Saga des Conti
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    🎬 RENGER 📼
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    7 201 abonnés 7 512 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 décembre 2020
    Jamais résignés, toujours combattifs. Voilà comment décrire l’incroyable détermination des Conti.

    Le 11 mars 2009, Continental annonce la fermeture de deux de ses usines, l’une en Allemagne et l’autre en France, causant la perte de 1900 emplois au profit des usines roumaines. Dès lors, les salariés de l’usine de Clairoix vont se battre jusqu’au bout, enchaînant les actions en justice, les coups de forces, de diplomatie et autres manifestations. De l’Oise en passant par Hanovre, les ouvriers français vont aller jusqu’à manifester main dans la main avec les ouvriers allemands, pour défendre leurs droits. « Ils ont fait l’Europe du pognon, on va faire l’Europe sociale », dixit un des manifestants.

    Jérôme Palteau s’est immergé au cœur de la bataille juridique et salariale qui opposait les ouvriers et Continental. Une lutte sur fond de justice sociale avec comme meneur de troupe, le délégué syndical de la CGT Xavier Mathieu, un homme charismatique et qui nous offre des moments particulièrement forts (et drôles, notamment lorsqu’il forme un binôme avec le délégué syndical allemand), aux cotés de Roland Szpirko, militant de la Lutte Ouvrière.

    Entre espoirs et désillusions, entre les batailles gagnées et les recours perdus, ont revit aux côtés des Conti cette lutte face à la mondialisation destructrice d’emplois. Des salariés motivés à se battre jusqu’au bout et où ils purent compter sur des soutiens inattendus, comme les ouvriers de l’usine concurrente Goodyear qui se joignirent à eux pour aller manifester.

    En se battant jusqu’au bout face à cette multinationale, les ouvriers ont écrit une nouvelle page de l’Histoire sociale en France. Dans la droite lignée du documentaire Les Lip, l'imagination au pouvoir (2007) de Christian Rouaud, sur la grève ouvrière de l’usine Lip. Un film essentiel qui nous dévoile l’envers du décor d’une action collective qui aura été gagnante mais à quel prix ? Celui de la détermination, du courage et de l’abnégation.

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    Yves G.
    Yves G.

    1 457 abonnés 3 487 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2013
    En mars 2009, les 1120 ouvriers de l'usine Continental de Clairoix apprenaient leur licenciement
    Pendant trois mois ils se sont battus.
    Le documentariste Jérome Palteau, natif du cru, les a suivis pas à pas.
    Son témoignage n'est pas impartial : l'histoire du plan social est filmée du coté des travailleurs, pas de celui du groupe allemand ou du gouvernement. Du coup, il verse parfois dans la complaisance quand par exemple il présente le sac de la sous-préfecture de Compiègne, pénalement répréhensible, comme une action revendicative comme une autre.
    C'est à ce prix qu'il nous fait partager la "rage" de ces travailleurs mis au chômage du jour au lendemain.
    Mais le plus intéressant n'est pas là. On le trouve, plus le film avance, dans la lente maturation d'un leader, Xavier Mathieu, délégué syndical CGT qui, le hasard de l'histoire aidant, va entraîner non sans charisme tous ses camarades dans la lutte. On le trouve plus encore dans la description d'une négociation qui mériterait d'être diffusée dans les meilleures écoles de commerce : depuis l'émergence d'une mobilisation transnationale franco-allemande à Hanovre jusqu'aux discussions interminables au Sofitel de Roissy avec ses coups de pokers et ses rebondissements.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 mai 2013
    Il faut voir ce très intéressant et instructif documentaire pour comprendre ce qui s’est joué dans la lutte des Conti contre le patronat. Non pas seulement l’avenir de 1120 ouvriers mais bien le maintien de la paix sociale en France voire en Europe. Il apparaît en effet clairement, pour qui sait lire le filigrane, que l’accord arraché par le « conseil ouvrier » (dûment représenté par les OS et leur conseiller, qui auraient toujours obtenu l’aval des ouvriers sur les propositions...qu’ils leur avaient eux-mêmes faites !), quoi qu’il ait coûté à la direction du groupe, (dix fois plus que prévu), n’est en rien une victoire pour les ouvriers (dont au moins 300 restent actuellement sur le carreau - sans compter les dépressions, divorces, suicides), pas même une victoire « à la Pyrrhus » comme le dit un des intervenants du film, mais une simple monnaie d’échange pour apaiser la colère des ouvriers.
    Le mouvement des Conti n’est évidemment en rien spontané : les 1120 ouvriers furent emmenés par le cégétiste Xavier Mathieu et son conseiller et éminence grise Roland Szpirko, présenté d’abord comme un brave syndicaliste retraité de chez Chausson, mais qui s’avère rapidement (difficile de le cacher au spectateur compatissant au sort des ouvriers) surtout un habile politicien militant de Lutte ouvrière, conseiller municipal à Creil (et, comme le prouveront ses interventions d’après séance ce 30 avril à la Maison de la Culture d’Amiens un fanatique révolutionnaire qui méprise les nationalistes et les réacs qui ont l’outrecuidance de se demander pourquoi il n’a pas cherché à sauver l’usine par reprise de l’activité sous forme de coopérative, comme cela a pu se faire ailleurs ; non, son ennemi est le capital, et le salut ne peut venir que de la collectivisation ouvrière selon lui, et sans la moindre interrogation ni hésitation à ce sujet, en bon utopiste messianique planétarien). Le but de Szpirko n’est pas de sauver les emplois ou l’usine, mais, il le dit clairement, de « limiter la casse », comme un vulgaire réformiste ; à aucun moment, il ne cherche à ce que le conflit dégénère en lutte armée ou en embryon de révolution (les actions à Sarreguemines ou en Allemagne étant là pour occuper le terrain médiatique plus que pour fomenter quoi que ce soit), mais bien à calmer le jeu tout en apparaissant comme l’homme providentiel qui va leur permettre d’obtenir des conditions de licenciement bien supérieures à celles prévues au départ. Ce qui vaudra à son parti - envers lequel beaucoup sont au début réticent - des remerciements électoraux dont il se félicite (à ce qu’il dit après la projection, sa plus belle victoire semble être d’avoir fait basculer un ouvrier qui votait FN vers le gauchisme ! oui, on en est là, avec ces fanatiques....) On comprend donc que, même s’ils ont apparemment obtenu plus qu’espéré, les Conti ont en fait été autant baladés par leurs représentants (le pauvre Mathieu étant lui-même manifestement manipulé par le trotsko Szpirko) que par les patrons et l’Etat (qui, jusqu'à la dernière minute, à essayer de se défiler de la signature des accords). Et pour des raisons qui se rejoignent au fond ; car plus la situation des ouvriers français et européens dégénérera, plus la colère montera, et plus grandes seront les chances d’un mouvement révolutionnaire de masse seul capable de précipiter à la fois mondialisation et collectivisation des moyens de productions. Du moins, est-ce ce qu’escomptent autant les révolutionnaires trotskystes que les patrons « libéraux » (la seule liberté qui les intéresse est la leur, et faire travailler les ouvriers pour rien, comme en URSS, est encore mieux que de les payer ; mais pour les amener à faire ce choix aberrant et drastique, il faut d’abord les désespérer en détruisant préalablement les emplois pour les pousser à bout ; mais pas trop quand même, il ne faudrait pas qu’ils deviennent malins et renversent le mouvement dans un sens réactionnaire ! aussi ne va-t-on pas jusqu'à les affamer, ce qui risquerait de les rendre incontrôlables - ou un peu moins manipulables).
    Comme je l’ai déjà dit, Szpirko s’est avéré être un monomaniaque du Grand Soir : il faut voir dans sa haine du nationalisme et du patriotisme le sentiment de celui qui n’agit que dans l’intérêt (patriotard pour le coup) d’Israël, guidé par le messianisme de la nation juive (cf. Leur jeunesse et la nôtre: L'espérance révolutionnaire au fil des générations de Jean Birnbaum). Il faut donc désigner un autre ennemi - un autre bouc émissaire - que le juif apatride pour détourner les soupçons, à savoir le patron capitaliste (blanc et chrétien de préférence, mais les patrons juifs ou maçons jouent encore mieux - et bien plus volontiers - ce rôle de salauds, eux qui n’hésitent pas à enfoncer l’ouvrier pour faire triompher leur cause, tout en se gavant de profits au passage. Szpirko a beau essayer de faire croire que les Conti, comme les ouvriers révolutionnaires de demain, s’autogèrent, la vérité est qu’il est le vrai chef - à peine - dans l’ombre. Ayant lui-même pour maître Satan, celui qui divise le peuple contre lui-même : ouvrier contre patron, femme contre homme, jeune contre vieux etc etc.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 mai 2013
    Je suis sortie du film avec une pêche d'enfer, peut etre- un peu - révoltée, mais c'est si bon.
    film dynamique qui nous tient en haleine du début à la fin , extrêmement bien réalisé. et- les acteurs -, merveilleux.
    bravo .
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 mars 2013
    Excellente chronique d'une lutte de notre temps face au démantèlement de l'outil industriel français. C'est la démonstration par l'image que tout n'est pas écrit d'avance par le patronat et les actionnaires, que le jet d'ouvriers à la casse et à la rue n'est pas une fatalité devant laquelle chacun doit se coucher, parce que c'est comme ça. "Ben non, c'est pas comme ça", ont dit les ouvriers de Continental.
    "Tous ensemble, tous ensemble" n'est pas qu'un slogan de manif, il prend tout son sens dans cette contestation de longue haleine où un comité de lutte réunissant ouvriers et cadres, choisit de se dresser pour défendre les droits de tous face à une véritable injustice.
    A voir absolument, même par ceux qui pensent ne jamais avoir de problèmes d'emploi.
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