Deux amis d’adolescence, pensant s’octroyer un de ces week-ends du bon vieux temps, se retrouvent en panne au milieu du désert californien. L’un souffre d’un ratage total de vie, parce qu’il est déraisonnablement resté fidèle à ses idéaux de jeunesse, et l’autre, sous sa crânerie hyperactive à l’américaine permanente, se sent perdu jusque dans son intimité d’avoir trahi ses rêves d’antan au profit d’une confortable petite vie conventionnelle. Leur puissant lien d’amour-haine-survivance les maintiendra durant 5 journées brûlantes et 4 nuits glaciales sans manger ni boire. Tel est le contexte d’un excellent huis-clos au milieu d’un immense espace ouvert, et une succession infernale de paliers de cuissons et de glaciations, de soif et de douleurs, de confidences et de violence, d’intimité et d’agonie.
Que disparaissent ce titre plat et cette regrettable affiche tape-à-l’œil qui fait penser à un road movie guerrier alors qu’il s’agit d’un super pamphlet humain, d’un survival philosophique et d’une grande histoire d’amitié. Rien que les géniaux dialogues pédagogiques, simples, cools ou brutaux, axés clairement sur l’amitié, le respect ou la trahison de ses rêves personnels, les mensonges et les vérités intimes enseignées par la vie, suffisent à scotcher. Mais l’ensemble évolue sur la dynamique d’une torture funeste, d’un abrutissement progressif et mortifère, qui les plongera de la colère à la violence, de la confession à la rédemption, de la folie furieuse aux délires de l’agonie, ouvrant la porte au fondamentales leçons de vie.