Après le coup de maître du numéro 3, qui pouvait conclure magnifiquement ce qui s'apparentait alors à une trilogie d'anthologie, il était risqué de revenir à la charge avec un 4e opus et de casser un si beau "jouet". Remettre son titre en jeu, c'est la classe des grands champions. Alors oui, ma note est en dessous des 3 premiers. Peut-être d'ailleurs aurais-je dû monter à 4 étoiles. Non, je n'ai pas été déçu : c'est toujours brillantissime d'idées. J'ai juste été un peu asphyxié par la volonté de charger la mule. Un peu comme si, par crainte de décevoir après le 3, Pixar s'était rassuré en mettant tout ce qui était possible dans ce long métrage. Il y a d'abord un scénario touffu : on commence par un flashback, puis la présentation de Bonnie ( qui prend le relais d'Andy), puis on se concentre sur fourchette, l'un des nouveaux personnages très importants de ce 4e volet… et à ce stade, l'aventure n'est pas encore commencée.
Parlons justement des personnages et peut-être de ma frustration : Buzz est relégué à un second rôle. pari culotté tant dès le premier film, il vole la vedette à Woody. On se console car si on le voit peu, l'idée hilarante de la "voix intérieure" fait de chacune de ses apparitions un régal.
La mise en retrait de Buzz permet ainsi l'éclosion de nouveaux personnages principaux et secondaires. Ne pas rester sur ses acquis : belle éthique. Si Fourchette va permettre une petite réflexion écolo ( et pas que), j'ai été surtout surpris par la révélation du film : la bergère. présente dans les précédents opus, elle était anecdotique et il faut bien le dire, le personnage était bien lisse : en quelque sorte, une femme objet. Et c'est bien là dessus que le film joue avec elle : sur la libération de la femme, sur la quête de liberté et d'indépendance. Bien joué. La romance entre elle et Woody devrait toucher les plus romantiques d'entre nous, car elle est magnifiquement gérée. Et le trouble de Woody est un sentiment qu'on ne lui connaissait pas ainsi.
Il y a d'autres personnages fabuleux comme Duke Kaboom ou les fort drôles peluches de fête foraine ( dont le doublage de Debouze fait mouche) et j'en passe, pour vous laisser la surprise.
En fait, je suis sûr qu'à la prochaine vision, maintenant que j'ai un peu digéré ce gros gâteau à la crème, je vais savourer davantage ce 4e film qui annonce clairement qu'il ne sera pas le dernier. Et franchement, vu l'exigence du studio, leur volonté de prendre leur temps, c'est plus qu'une bonne nouvelle. En fait, Buzz et Woody sont partis pour nous accompagner toute notre vie, nous obliger à garder ce lien fort avec notre enfance malgré les années qui passent.