Et pourtant, les 30 premières minutes ne rassurent pas sur la conviction que “Toy Story 3“ n’aurait jamais dû avoir de suite, et que le 3ème opus, qui sonnait comme un épilogue magistral et poignant, en était la parfaite et ultime conclusion d’une saga inventive et surtout totalement innovante durant ses 24 dernières années. Ces 30 premières minutes donc, qui trouvent difficilement un rythme et une histoire, et qui surtout, ressassent ce vieux refrain du jouet abandonné vu déjà 3 fois, la même rengaine qui nous avait fait tirer une larme au dernier épisode, avec la promesse que cela ne nous reprendra plus. Alors, comme une longue passation obligée pour nous reconnecter, J.Cooley fait peur par son introduction en ressortant le levain de la vieille recette. Puis, les ingrédients se mélangeant, la méthode Pixar prend enfin son envol: images incroyables, aventures abracadabrantesques, scénario inventif et virevoltant, bourré de détails et de subtilité. La bravoure et les bons sentiments sont toujours bien présents, mais la magie prend le pas sur la miélitude. Ce qui prévaut encore ici, c’est ce casting foisonnant de personnages tous travaillés: que ce soit les nouveaux et hilarantes recrues (Fourchette, l’imparable Duke Caboom, les délires de Ducky & Bunny), voire les flippants (Gabi Gabi et ses pantins) et surtout les indétrônables (Woody & Buzz, mais aussi le retour musclé de la Bergère), la galerie de personnages se joue de malice et d’inventivité. Et son final ne manquera pas de titiller là encore notre canal lacrymal. La roublardise de ce 4ème opus est de faire passer un recyclage comme une série de nouvelles aventures, car le fond et l’essentiel sont toujours là et resservis à profusion. Mais, on ne ressent jamais la redite (même si objectivement elle est bien présente) et on reste encore pris au jeu. Même si l’émotion et la nostalgie mise à mal de l’adulte lorsqu’il visionne un “Toy Story“ sont toujours aussi vivaces ici, on pourra néanmoins regretter que les clins d’oeil, qui étaient toujours et subtilement destinés aux jeunes âmes enfantines qui sommeillent en nous tous, ces références sont moins présentes dans ce 4ème épisode, clairement plus ciblé vers nos chérubins que pour ceux qui les accompagnent. Malgré tout le jubilatoire que nous apporte ce 4ème opus, on espère juste que Pixar conclura définitivement cette saga ici et ne tirera l’élastique plus fort pour qu’il se retourne contre lui-même (mais, au fond, on n'y croit pas une seconde). Ce malin “Toy Story 4“ évite l’écueil de la déception tout en ravivant la flamme, on n’en demandait pas plus.