Lorsque j'ai vu Everest la première fois, j'ai senti que c'était un film magnifique qui rendait hommage aux alpinistes qui ont vécu un drame en 1996 sur l'Everest, mais quand je suis allée le revoir pour la seconde fois, je me suis demandée, comme pas mal de spectateurs je pense, ce qui peut pousser ces alpinistes de l'extrême à vouloir escalader l'Everest et comment un tel projet peut germer dans la tête et le cœur des gens qui payent au sens propre comme au figuré le prix fort pour vivre une expérience de l'extrême au péril de leur vie.
J'ai donc regardé le film, éclairée cette fois-ci, à la lumière spirituelle et là, j'ai eu une toute autre interprétation. En effet, j'ai compris de façon saisissante que ces hommes et ces femmes qui ont fait partie de l'aventure étaient tout simplement à l'écoute de leur musique intérieure, poussés par une énergie émanant à la fois de leur cœur et de leur âme.
J'ai eu la sensation qu'en participant à ce périple, ils étaient tous soutenus par une aspiration presque divine qui allait leur donner accès à leur vraie nature, sans artifice. J'ai eu l'impression que la montagne les aurait libérés de leur égo. La montagne pourrait représenter la Source, l'énergie divine ou Dieu pour les croyants et, les alpinistes, des personnes ordinaires à l'écoute de leur petite voix qui les pousse à faire quelque chose d'extraordinaire comme l'explique si bien Doug. Ils le font c'est tout, cela s'impose à eux comme pour toucher leur moi profond car dans la vie quotidienne, ce moi profond se sent parfois enfermé voire étouffé.
D'ailleurs, on se rend compte de l'enthousiasme palpable au début de l'aventure. A un moment donné dans le film, le journaliste Krakauer leur demande pourquoi ils veulent le faire et ils répondent à l'unisson sans trop se prendre au sérieux « parce qu 'elle est là ! »
Comme pour dire que l'ascension de cette montagne s'impose à eux, telle une source de joie.
Ils se sentent vivants bel et bien présents au sein de ce périple même si cela se déroule dans la souffrance du corps. Paradoxalement, même si le manque d'oxygène se fait sentir en marchant vers le sommet, ces hommes et ses femmes face à la vie et à la mort sont tous égaux, ils poursuivent tous un même objectif atteindre le toit du monde et peut-être bien l'âme du monde.
Dans une scène marquante où Rob, le guide explique aux alpinistes « le corps à une certaine altitude va littéralement mourir », on constate cette détermination jouée par les personnages car l'appel de la montagne pour eux, dépasse la peur de la mort. La volonté est plus forte que l'idée de la mort, idée qui les oblige à se poser des questions sur leur propre existence.
Enfin, lorsqu'ils sont arrivés au sommet, épuisés mais en joie. On s'aperçoit que leur désir de toucher l'éternité est satisfait, ce désir de se libérer de l'égo et de communier avec la Vie est totalement comblé.
Voilà pourquoi, c'est pour moi un film culte et un très bel hommage aux alpinistes morts tragiquement sur l'Everest en 1996.