Avouons-le, il est tout de même bien difficile d’être surpris par cet « Everest » tant il s’affiche ouvertement comme un film s’inscrivant dans la droite lignée des grands films catastrophes hollywoodiens. Seulement voilà, d’un, il faut bien reconnaitre qu’il y avait bien longtemps que le cinéma US ne nous avait pas pondu de film catastrophe ayant pour thématique autre chose qu’une invasion extra-terrestre. Et de deux, généralement les films catastrophes US, ça se réduit souvent à une simple démonstration ostentatoire de super effets visuels très tape à l’œil. Or, là, sur ces deux points, « Everest » apporte tout de même un petit vent de fraicheur (ho ! ho !). Tout d’abord, qu’il est agréable d’avoir un film catastrophe qui choisit d’aborder la nature autrement que comme un truc violent, bruyant, flippant (…parce qu’après le « Pic de Dante », « Volcano » et « Pompéi », j’en ai un peu ma claque des films catastrophe avec des volcans !). Là, la nature est présentée dans toute sa majesté. Elle est belle, elle est calme, elle est reine. Et pour le coup, les protagonistes ne sont pas de pauvres gugusses innocents et inconscients du danger. Les mecs et les nanas savent très bien les risques qu’ils encourent. Ils se sont préparés pour ça. Et si la mort survient… eh bien c’est parce que, d’une certaine manière, on l’avait bien cherché. Cela faisait parti du deal… De là en découle un choix de ton qui selon moi tient totalement la route. On ne nous la joue pas grosse tragédie, séance de larmoiements face au choc attendu… Non. Les personnages savent en permanence qu’ils risquent leur peau. Ils ont médité le truc. Ils luttent jusqu’au bout, mais ils savent raisonner en permanence sur ce qui se passe. Et franchement, ce film génère pour le coup une atmosphère assez inédite et intrigante qui moi m’a interpellé. De voir ces gars relativiser sur leur vie, leur mort, le danger, et tout cela juste dans le cadre d’un loisir plus que facultatif, je trouve ça assez parlant. Et le truc fonctionne d’autant mieux que – pour le coup – le personnage principal du film est très bien traité. Parce que oui, je dois avouer qu’il y a dans ce film des plans vraiment saisissants de l’Everest et du paysage quasiment extra-terrestre qu’il propose parfois. La mise en scène, bien qu’elle respecte malgré tout les canons du genre, n’est pas tant tape-à-l’œil que ça, et assure le boulot tout en nous laissant une belle place pour notre imaginaire. Bon alors après, au-delà de ça, ce film n’est pas une révolution non plus. En terme d’intrigue, on passe malgré tout pas les moments attendus, les ressorts sentimentaux habituels à base d’épouses enceintes éplorées (même si, comme j’ai pu le dire plus tôt, je les trouve davantage atténué qu’ailleurs), ce qui limite quand même quelque peu l’impact de ce film. Mais bon. Dans ce jeu d’obligation entre le spectaculaire et les envies de narrations originales, « Everest » fournit malgré tout un compromis qui n’est pas dégoutant. Un bon spectacle qui assure l’essentiel. Que demander de plus…