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mem94mem
116 abonnés
575 critiques
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3,5
Publiée le 14 avril 2015
C'est un plongeon dans les siècles passés, celui des maîtres et des servants. Ce sont deux mondes qui se croisent et qui se mêlent peu. On finit par ne plus rien ignorer de la servitude, de la condition du bas peuple. Benoit Jacquot nous fait vivre Célestine au quotidien, ses humeurs, ses malheurs et ses joies. La disribution est parfaite, Clothilde Mollet en tête, Vincent Lacoste en queue. Ce dernier incarne un jeune tuberculeux de la pire des façons. Sinon la mise en scène est enlevée, aboutie et nombres détails sont pertinents.
un film sans intérêt. il y a trop de transition dans le montage et aucune transition dans le déroulement du film. Vincent Lindon est inaudible reste qu'il tient bien son rôle de grincheux !!!! quand à Léa Seydoux trop trop bien habillée pour une femme de chambre. bref ! je trouve que le film ne tient pas la route.
Le rythme du film est très lent. Il ne faut pas être venu pour voir de l'action. Ceci dit, beaucoup de sujet se croisent: La tension entre les classes, l'antisémitisme, la vengeance... Ce film est très fin dans le rapport aux personnages, il rentre bien dans la complexité des rôles.
Un film où il n'y a pas grand chose à sauver. La satire sociale, l'humour noir de Mirbeau, se trouve complètement écrasé par le jeu inexistant de Léa Seydoux (qui promène sa moue boudeuse sur tous les plans du film), et le scénario caricatural (qui enlève toute la finesse du roman original pour lui préférer une vague bienpensance féministe, antibourgeoise, anticapitaliste). Je suspecte Benoit Jacquot d'être incapable de faire de la direction d'acteurs : la plupart n'articulent pas, ce qui est excédant au cinéma (Vincent Lindon ne parle pas, il braille). C'est un film qui se la pète beaucoup, et qui laisse un vague sentiment de gachis. Ce qui est excédant par dessus tout, c'est l'aveuglement des critiques presses (qu'ont ils trouvé à ce film, sérieusement?) qui ne rendent pas justice au cinéma français en tolérant des navets pareils.
Sans atteindre la profondeur de la version de Buñuel, cette adaptation est de bonne facture et vaut par son montage suggestif et des seconds rôles bien croqués, de Vincent Lindon à Joséphine Derenne.
B. Jacquot est sans doute l'un des plus grands cinéastes français. Son art tient de la subtilité, de la précision autant dans la photographie que la mise en scène. Tout est sobre, profond et soigné.
Je ne suis vraiment pas fan de Léa Seydoux mais pourtant je la trouve très juste dans ce beau film qui nous refait partir dans notre histoire à travers l'histoire de cette femme de chambre.
Les critiques de Télérama et du Monde m’incitaient à voir ce film, et d’ailleurs une majorité de la presse partage ce point de vue. J’avais en tête le souvenir du film de Luis Buñuel , sa critique acide de la bourgeoisie, l’érotisme trouble de Jeanne Moreau dans la scène des bottines…je suis ressorti de la projection terriblement déçu, devant ce film lisse, plat et fade …Benoit Jacquot adore les films en costumes, mais peut on croire un seul instant que Célestine avec ses modestes gages de domestique puisse s’offrir de telles toilettes…la photographie est belle, tout comme la campagne, les intérieurs bourgeois . La satire des mœurs de cette bourgeoisie qui n’apprécie la valeur des objets qu’à leur coût tout juste effleurée, la lubricité de Monsieur tout juste esquissée, le sadisme de Madame disparait après les premières scènes, seul l’image trouble du jardinier palefrenier, antisémite forcené, laisse planer un certain mystère sur le film…mais pourquoi Vincent Lindon articule aussi mal et parle dans sa moustache ? A la sortie de la séance, les spectateurs se demandaient s’il fallait mettre en cause la boucle son de la salle ? Mais, si on reprend les critiques spectateurs, ce reproche est amplement partagé. On ne comprend pas la moitié de ce que dit Vincent Lindon, ce qui est gênant pour la compréhension du film, tout autant d’ailleurs que les recours excessifs aux flashes back, surtout quand ils sont brefs…pour finir, je n’ai pas trouvé la révolte, l’exaspération oui, mais pas la révolte de l’exploité…la Célestine de Buñuel d’asservie deviendra dominatrice, l’ensemble du film dégageait une noirceur que le film de Jacquot trop coloré ne recrée pas. D’où ma déception et l'impression d'avoir feuilleté une revue sur papier glacé...
Quelle accablement! j'attendais beaucoup de Lea Seydoux dans ce film ambitieux et j'y allais pour elle. Hélas, j'ai tant été déçu par la mise en scène que je n'ai même pas pu apprécier sa présence. Elle fait bien ce Benoit Jacquot lui demande mais c'est tout ce qu'il lui demande qui m'a abasourdi. Du début à la fin on baigne dans la vulgarité, vulgarité morale des maitres et vulgarité tout court chez les subalternes et ce n'est pas a faute du scénario, c'est du au choix des plans (la table des femmes, célibataires qui médisent de tout, filmé au dessus plein centre,, des actions (la mort du jeune tuberculeux qui inonde de sang la jeune femme de chambre), des dialogues (les monologues de Célestine ) qui tirent constamment le film vers le bas. Il n'y a rien que j'aime moins au cinéma que cette façon de faire, c'est sans doute ce que le grand public souhaite mais c'est aussi mon choix et celui des amoureux du septième art de protester. Le roman de Gustave Mirbeau est terriblement subversif, il possède un climat glacé que Luis Bunuel avait su rendre et Jeanne Moreau était très inquiétante dans le rôle de Celestine particulièrement intelligente. Le contexte politique et les excès de l'extrême droite durant l'affaire Dreyfus faisaient peur. Rien de tout cela ici. Les différences avec le roman ne sont pas gênantes, c'est l'esprit de Mirbeau qui est totalement trahi. Dommage que tout l'argent dépensé dans les costumes et les décors ne se traduisent par une plus grande profondeur intellectuelle comme l'était celle du romancier normand qui a beaucoup apporté à la littérature européenne.
La plupart des films où la domesticité est l'ancrage principal, traitent du même sujet. C'est à dire une observation sociétale aiguë de l'époque dans lequel se déroule l'histoire. Gustave Flaubert dans son conte magnifique "Un Cœur Simple" transcende ces relations jusqu'au paroxysme et la folie. Ici on n'est pas loin de ces symptômes, car dans certains aspects du personnage, Célestine - malgré son semblant d'indépendance moderne - rejoint par son comportement extrémiste, enfermée qu'elle est dans sa prison sans barreaux sous le joug continuel de rebuffades et humiliations sexuelles ou autres, va rejoindre Félicité (la Héros de Flaubert) et s'enfoncera aussi dans une folie inconsciente qui l'emportera dans les abîmes. Au cours du film l'actualité saute au yeux. Pourtant, ici, nous sommes projetés au début du siècle dernier mais paradoxalement nous ne sommes pas perdus dans l'observation des rapports de force et du pouvoir que peuvent infligés les dominants sur les dominés. Rien n'a changé, sinon un peu plus d'hypocrisie dans le faire. Bravo à tous les acteurs qui nuancent parfaitement les sentiments de chacun de leurs personnages.
Dommage , ça partait bien , jolie ambiance , beaux costumes , etc , mais le film s'enlise et il ne se passe rien ; je me suis endormie pendant 20 minutes et donc je ne me souviens meme pas de la fin ....
Souvent, les adaptations cinématographiques de romans que l'on a aimé nous déçoivent. Ce n'est pas le cas avec le film de Benoît Jacquot, dont la réussite réside principalement dans le choix de Léa Seydoux comme actrice principale. Son regard insondable, à la fois moqueur, et blasé, sait aussi recouvrir d'un voile de douceur ce qui l'entoure. Cette femme de chambre rongée par le poids de la servitude, cette classe poisseuse dans laquelle on naît, dans laquelle on meurt, passe au radar de son regard intransigeant les travers de ses contemporains, les maîtres comme les domestiques. Ce n'est pas que Célestine ne soit pas disposée à cueillir l'humanité qui sommeille en chacun, c'est plutôt la division inique du monde entre serviteurs et maîtres qui lui est intolérable. Cette répartition qui pousse les uns à tyranniser, à chérir avec emphase jusqu'à leurs pots de chambre; et les autres à se sacrifier jusqu'à la corde, reconnaissants même lorsqu'on profite d'eux et qu'on les méprise copieusement. On sent sourdre en elle un puissant désir de s'arracher aux chaînes qui l'entravent, quitte à transgresser la morale de la société bourgeoise, à laquelle, après tout, elle n'appartient pas, elle qu'on considère tout au plus comme un animal, 'entre un chien et un perroquet". Le génie de Mirbeau était de parvenir à décrire avec une pertinence saisissante, capable de s'infiltrer partout, comme lézardant les murs, un monde en pleine mutation : celui où les domestiques acquièrent des droits, et ou leur classe s'effondre, pour accéder à l'indépendance. Celui de Benoît Jacquet est d'avoir su s'emparer de cette esprit de révolte, encore feutré, mais déjà suintant, que l'on sent partout dans l'air ambiant.
un peu décevant, car le récit semble un peu linéaire et attendu. La grande classe de l'interprétation et des décors rend le spectacle néanmoins distrayant. Un excellent moment de cinéma mais qui ne laisse pas énormément de traces, dommage
Un peu déçue par ce film .Malgré de belles prestations au niveau des acteurs et actrices , quelques longueurs alors que le film ne dure qu'une heure trente .
(...) Célestine, d’emblée, pose son style. Elle est une domestique, donc par définition sert, mais jamais complètement. Elle juge et manipule ses pairs, subtilement. Ses regards en disent tout de suite long sur son caractère indéfinissable, son charisme induisant la méfiance, et son aura séductrice provoquant le trouble chez les autres. Léa Seydoux fait preuve d’une précision de jeu proprement hallucinante, nous happant immédiatement dans la profondeur de ce personnage, nous incitant à la suivre, à la comprendre, nous séduisant. Génial ! Benoît Jacquot s’amuse par ailleurs, avec notre perception de Célestine, la rendant toujours plus illisible lorsque l’on pensait l’avoir cernée. Il utilise pour cela des flashbacks surprenants, tant par leur longueur variable mais toujours justifiée émotionnellement parlant, que par le rythme étrange qu’ils donnent au film. Ils s’intègrent en tous cas parfaitement dans ce petit quotidien, façonnant par effet de vignettes, un portrait complet de femme ainsi qu’une description singulière d’une époque. Pas qu’elle soit particulièrement originale cette description, mais elle marque, grace au regard désabusé de Célestine (...
L'intégralité de la critique de Georgeslechameau, sur Le Blog du Cinéma