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adicte
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2,0
Publiée le 8 mars 2016
On est bien loin de l'intensité et de la satire de l’œuvre poignante de Mirbeau. Les scènes se succèdent mollement, avec une musique pénible qui voudrait donner de l'épaisseur et qui n'en devient que superflue. L'humour noir du livre n'est jamais présent, c'est juste lourd et c'est souvent ridicule. C'est un film esthétisant qui s'échine à faire la part belle à Léa Seydoux, et non à son personnage. Le jeu de l'actrice est d'une mollesse agaçante et on est loin de la Célestine acerbe, expérimentée et cassante de l’œuvre originale. Les autres acteurs sont une catastrophe: Vincent Lindon est inaudible, Hervé Pierre et Vincent Lacoste sont juste ridicules tant leur prestation est mauvaise, sans parler de Rosette qui n'est pas crédible une seconde. Les dialogues, bien que fidèles au livre, sonnent faux et sont déclamés comme dans une kermesse de fin d'année. Un vrai gâchis.
Je crois que j'en ai entendu parler toute ma vie, mais c'est la première fois que j'ai enfin l'occasion de me plonger dans ce fameux "Journal d'une femme de chambre". Merci donc à ce film de me faire, de nous faire, découvrir cette œuvre du dénommé Octave Mirbeau, d'autant qu'elle est plutôt intéressante à parcourir. Notamment grâce à Léa Seydoux qui retrouve Benoît Jacquot après "Les adieux à la reine". Si (helas) cette dernière ne nous montre pas ici sa délicate poitrine, la pauvre a malheureusement fort à faire face à cette bourgeoisie dévoyée qui la maltraite et la saute à tout bout de champ. Et si cette évocation d'une certaine époque et des rapports entre maîtres et valets et pleine de charme et d'ironie, je regrette toutefois, même si je ne connais pas l'œuvre originale, une fin elliptique qui me laisse dubitatif et me donne l'impression qu'il manque certains éléments. Mais bon, c'est la règle du jeu.
Le film de B.Jacquot a ce mérite qu'il me donne envie de lire le livre de Mirbeau dont il est tiré. Sans savoir ce que Jacquot en a retenu, ce qu'il a jugé bon d'essayer de traduire en images ou de retenir de l'intrigue pour son scénario, sans pouvoir juger si le découpage en scènes et le montage du film sont fidèles à l'esprit du livre inspirateur, j'ai apprécié la peinture de moeurs, la froide étude naturaliste de deux milieux sociaux antinomiques, et surtout la plastique remarquable de l'imagerie, magnifique. J'ai regretté par contre que les répliques des deux personnages principaux soient si souvent difficiles à comprendre. Quand elles ne sont pas délibérément marmonnées pour qu'on ne les comprenne pas (comme c'est le cas quand Célestine bougonne une insolence à sa patronne trop tyrannique) les phrases que prononcent Léa Seydoux et Vincent Lindon sont trop souvent bafouillées à la va-vite, on peine à les comprendre même en mobilisant son attention. Certes, le personnage du domestique qu'incarne Lindon est taiseux et fourbe, celui de sa complice ne manque pas non plus de rouerie ou d'hypocrisie, mais j'ai trouvé que pour le coup V.Lindon en faisait trop dans ce registre, au point qu'il semble parfois contaminer L.Seydoux. L'intérêt en pâtit, et c'est dommage, on frôlerait parfois presque l'ennui si les qualités esthétiques et l'intérêt historique du film n'étaient là pour le sauver .
Mauvais. Léa Seydoux est atone et inexpressive, comme a sa déplorable habitude, l'intrigue manque cruellement d'enjeux, et la mise en scène frôle le bancal. Principale qualité : les décors et les costumes qui rendent très bien. Mais pour le reste... Des personnages qui n'articulent pas, des flashbacks qui arrivent sans transition d'aucune sorte...
Les scènes manquent terriblement d'intensité, le choix des musiques est particulièrement mauvais, car ces accords de piano sombres donnent l'impression d'une angoisse permanente alors que... rien. On ne voit pas vers quoi le film tend, l'intrigue globale se veut être une fresque historique et une satire mais la façon dont l'histoire est racontée rend le temps LOOOONG, le tout pour une conclusion qui n'aura pas même le mérite de donner un point final clair et net. Une fin ou Léa Seydoux donne encore l'impression de lire son texte comme pour une scène de théâtre amateur.
Un roman, deux adaptations, deux films très différents que j'ai vus à la suite. Le film de Buñuel est très daté (sorti en 1964) mais il profite d'une belle distribution avec une Jeanne Moreau impériale à sa tête. Un classique à revoir avec toujours le même plaisir. La version de Benoit Jacquot de cette année est bien sûr très différente sur tous les plans. L’histoire est la même mais la fin est totalement changée. Certaines scènes ou dialogues sont identiques, mais il se laisse regarder, je m'attendais à pire. On préfèrera tout de même la version du maître espagnol.
Quatrième adaptation du roman éponyme d'Octave Mirbeau, Journal d'une femme de chambre met en scène Léa Seydoux (La vie d'Adèle, La Belle et la Bête, Spectre) provenant de Paris au début du XXème siècle au service d'une femme très stricte et d'un homme qui lui fait grossièrement des avances. Changeant plusieurs fois de famille, elle revient finalement en arrière et tente d'élucider le mystère du jardinier Joseph, interprété par Vincent Lindon (L'étudiante, Pour elle, La loi du marché). Le style narratif est assez classique mais intéressant avec son parler de l'époque et Léa Seydoux fait une fois de plus preuve d'un jeu d'acteur au-dessus de la moyenne avec son caractère très marqué.
Mais si le film comporte plus d'un passage intéressant (spoiler: la découverte du godemichet dans la boîte à bijoux du train, Madame qui abuse de Célestine en lui demandant d'aller chercher plusieurs choses qui se trouvent au même endroit en plusieurs étapes, Célestine qui semble se mêler des vies de famille et découvrir des secrets ), aucun n'aboutit réellement à quelque chose et on ne sait vraiment pas où le réalisateur veut en venir. Le scénario manque globalement de contenu, certains montages se coupent trop vite et même la fin s'arrête tout à coup. Des scènes de jambes en l'air à l'ancienne sont présentes mais sans qu'elles aient un grand intérêt, tout semble tourner autour du relationnel avec un manque de finition, y compris dans la place de la femme dans la société et dans la figure de la bonne. Un film intéressant pour son style et son sujet, mais qui aurait mérité un traitement bien plus approfondi et plus poignant.
Déjà adapté par Luis Buñuel dans les années 60, le roman d’Octave Mirbeau semble inspirer un Benoît Jacquot au top de sa réalisation. En effet, après nous avoir déçu avec « Trois cœurs », il parvient à nous prendre par la main et nous entraîner dans ce qu’il sait faire de mieux. Avec « Journal d’une femme de chambre », il modernise l’œuvre du début du XXème siècle, tout en y restant particulièrement fidèle.
Plus qu’un film d’époque, son dernier long métrage est l’occasion de s’immerger dans de riches univers où tout n’est pas rose. Nous évoluons aux côtés d’une Célestine moderne pour son temps, lucide sur sa place et avide de garder son honneur sauf, malgré quelques rencontres hasardeuses. Pour incarner son héroïne, le réalisateur a jeté son dévolu sur l’incroyable Léa Seydoux. Prochainement à l’affiche de « Spectre », la jeune comédienne française revêt les mêmes charmes que ceux usés dans « Les adieux à la reine ». Adroite et sensuelle, elle présente une profondeur de jeu saisissante et remarquable. Sa voix off nous balade à travers le temps, ses murmures antipathiques font sourire, ses états d’âme deviennent les nôtres… plus qu’un personnage, elle est la narratrice de cette formidable histoire.
Car c’est à travers les yeux de Célestine que l’on peut se rendre compte que « si infâmes soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ». Benoît Jacquot ne cesse de le mettre en exergue dans son dernier long métrage et cela, pour notre plus grand plaisir !
Vincent Lindon est l’autre figure charismatique du long métrage. Incarnant Joseph, un jardinier serviable mais audacieux, il démontre une fois de plus tout le talent qui est le sien. On peine d’ailleurs toujours à comprendre pourquoi le monde du cinéma à tant tarder à le récompenser pour les prestations exceptionnelles qu’il livre dans de nombreux films tels que ceux-ci !
En plus de ce casting de choix, il faut saluer le formidable travail de décor et de costumes qui a été réalisé pour le long-métrage. L’espace d’une heure trente, nous étions plongés dans le Paris et la Normandie du début du siècle dernier. Précurseur et visionnaire, l’univers de Mirbeau a su être joliment mis à l’honneur par le réalisateur de presque septante ans.
Un film criant de vérité, le 19ème siècle comme si on y était, Léa Seydoux joue juste, on dirait qu'elle était faite pour ça, le rôle bourru joué par Vincent Lindon la mettant davantage en valeur.
Ce n’est sans doute pas un hasard si pour son vingt-deuxième film, Benoît Jacquot a choisi de proposer sa version du plus célèbre roman d’Octave Mirbeau, le nihiliste bas-normand de la fin du XIXème siècle, qui se désespérait des comportements humains alors que flottait dans l’air le grand optimisme né de la Révolution Industrielle dont les bienfaits avaient bien du mal à irradier toutes les couches de la société. Un peu plus d’un siècle après Mirbeau, Jacquot dresse le même constat, peut-être même encore plus amer si l’on songe qu’aujourd’hui c’est plutôt à une régression à laquelle on assiste dans les démocraties occidentales. Comme si les progrès sociaux résultant des luttes ouvrières qui ont scandé le XXème siècle étaient destinés à être balayés comme un fétu de paille par l’heureux avènement de la mondialisation avec son pendant, l’égalisation systématique par le bas. Fort de ce nouveau credo, l’ensemble de l’échiquier politique français cornaqué par la bureaucratie européenne n’a de cesse de prôner un retour mirifique du plein emploi par la simple mise à bas de la réglementation du travail salarié. A cette aune « Le journal d’une femme de chambre » reprend donc tout son sens. Jacquot grand admirateur des maitres qui l’ont précédé, n’est pour l’occasion, sans doute pas mécontent de s’inscrire dans la lignée de Renoir et de Bunuel. Sa lecture très fidèle à l’œuvre initiale rend donc un hommage vibrant à Octave Mirbeau dont la dénonciation des pratiques de son temps, trouve par simple translation un écho saisissant dans les mutations actuelles. Toujours sobre et empreint de respect pour les auteurs qu'il adapte, ce que certains jugent comme un académisme passé de mode, Jacquot évite ici par cette démarche toute éventuelle accusation de manipulation. Célestine (Léa Seydoux) fait partie de cette myriade de "femmes de chambre" qui sillonnent la France citadine et rurale du XIXème siècle en quête de maitres à servir à qui elles sacrifient tout d'abord leur jeunesse quand ce n'est pas leur virginité puis leur vie toute entière. Rebelle mais aussi ambitieuse, Célestine est jugée instable par la placeuse (excellente Dominique Reymond) en charge comme aujourd'hui les sociétés d'intérim où encore plus cyniquement les passeurs de travailleurs clandestins, d'alimenter les maisons "comme il faut" en trouvant une candidate pour chaque profil de maitres. Dans une scène introductive magistrale et pleine de sens, Jacquot dépeint tout à la fois le contexte et le caractère de Celestine qui se voyant conseiller "d'avoir de la conduite" rétorque sèchement à cette phrase remplie de sous-entendus sur les amours ancillaires que se laisser lutiner à loisir relèverait plutôt de "l'inconduite". Arrivée chez ses nouveaux employeurs en province, Célestine nous fait découvrir à travers son quotidien et le récit de ses expériences passées, la dépersonnalisation qui progressivement tente de faire son ouvrage pour finir par aboutir à une sorte d'esclavage moderne que Mirbeau dénonçait en ces mots : « On prétend qu’il n’y a plus d’esclavage… Ah ! et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?… Esclaves de fait, avec tout ce que l’esclavage comporte de vileté morale, d'inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines. ». Arraché à son milieu le domestique à qui l'on a parfois ôté son prénom, devient selon Mirbeau un être « disparate », « un monstrueux hybride humain », qui « n’est plus du peuple, d’où il sort », sans être pour autant « de la bourgeoisie où il vit et où il tend. ». Voilà peut-être le statut rêvé du travailleur docile, dénoncé en marmonnant par Célestine (« Faut-il que nous ayons la servitude dans le sang ! » ), vers lequel le libéralisme effréné de la mondialisation voudrait conduire les classes moyennes devenues encombrantes et surtout gourmandes d'un gâteau de plus en plus difficile à partager. Benoît Jacquot qui n'a pas convoqué Octave Mirbeau pour la gaudriole, nous invite à une prise de conscience du lent et douloureux chemin à rebours qui se profile si nous restons accrochés au piège d'une consommation voulue abêtissante et substitut au développement culturel émancipateur . Léa Seydoux qui accompagne le réalisateur pour la deuxième fois ("Les adieux à la reine" en 2012) livre une Célestine aussi gracile qu'elle peut être pataude ou même vulgaire, montrant les progrès fulgurants réalisés grâce à la multiplicité de ses expériences récentes. A côté d'elle Vincent Lindon marmoréen à souhait et fidèle aux types de rôles qui sont les siens depuis quelques temps, joue spoiler: Joseph le jardinier taiseux qui nourrit son ressentiment en accompagnant les milices antidreyfusardes et en fomentant le cambriolage de ses patrons qui jamais ne douteront de sa loyauté . Sur le plan formel, Jacquot grand admirateur du rigorisme de Carl Theodor Dreyer, accompagné de son chef opérateur Romain Winding utilise des cadrages serrés pour faire entrer le spectateur dans le labyrinthe étroit qu'était la vie quotidienne des gens de maison de cette époque. Porté par une actrice en phase de maturation, le film sobre et admirable montre la lucidité d'un Benoît Jacquot qui à sa manière toujours un peu austère, lance un déchirant cri d'alarme. Notons quand même que pour ne pas rajouter à la sinistrose ambiante, le réalisateur a procédé à une ellipse concernant la fin du roman spoiler: qui montrait Célestine devenue patronne après avoir fui avec Joseph à Cherbourg, rudoyant à son tour les employés de son café . Issue trop pessimiste où il n'a pas voulu suivre Mirbeau.
Benoît Jacquot adapte avec ce film le roman d’Octave Mirbeau qui avait déjà connu une adaptation cinématographique il y a soixante-dix ans par Jean Renoir puis il y a cinquante ans par Luis Buñuel. Jacquot adore les portraits de jeunes filles puisqu’il avait déjà été à l’origine de La Fille Seule ou encore de Princesse Marie. L’histoire est donc celle de Célestine, une jeune femme de chambre parisienne qui va être affectée auprès d’une famille bourgeoise de Province. La famille Lanlaire va lui en faire connaître de toutes les couleurs : Madame régit la maison d’une main de fer, tandis que Monsieur profite de chaque moment sans Madame pour faire des avances à sa femme de chambre et à sa cuisinière. Célestine est une rebelle de son époque : elle ne se sent pas à sa place et le fait savoir. Indomptable par nature, ses répliques sont souvent cinglantes et ne manquent pas de toupet. Le scénario nous offre quelques scènes assez croustillantes et plutôt bien trouvées niveau humour.
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Le film revient également sur certains épisodes de la vie de Célestine comme cette maison dans laquelle elle a vécu avec une patronne qu’elle appréciait beaucoup et qui lui demandait de veiller sur son petit-fils gravement malade. On découvre alors que Célestine a également été beaucoup plus épanouie dans son métier auprès d’une famille qui la respectait et ne passait pas tout son temps à la mépriser. Ces flashbacks sont un peu lourds et cassent le rythme déjà très lent du film. La mise en scène du réalisateur se veut à la fois classique et surprenante. On est d’ailleurs parfois décontenancés face aux jeux de caméra du réalisateur (notamment les zooms) qui donnent à certaines scènes un goût kitsch. On pourra également regretter des dialogues souvent incompréhensibles lorsque les acteurs marmonnent.
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Malgré de clairs défauts, ce film parvient à capter notre attention grâce à sa critique de la domesticité.On regrettera néanmoins le dialogues parfois incompréhensibles, et les choix artistiques du réalisateur déstabilisants.
J'adore Léa Seydoux et j'apprécie beaucoup les films d'époque, je m'étais donc dit que "Journal d'une femme de chambre" était fait pour moi. Raté. Certains ont écrit que le film était une adaptation fidèle du livre, ce qui est certes honorable, mais c'est peut-être aussi sa faiblesse. Moi qui ne connaissais pas l'histoire, j'ai suivi avec peine les enchaînements des évènements, et n'ai même parfois simplement pas compris le sens de certaines scènes (par exemplespoiler: sa rencontre avec la dame dans le café, qui voulait la débaucher et lui proposait de belles toilettes...?) Le fil du scénario et le rythme m'ont paru décousus, et les personnages n'ont pas réussi à me toucher comme je l'aurais voulu. On tombe presque dans la caricature (les maîtres odieux, la pauvre cuisinière, le malade qui tombe amoureux...). Comme beaucoup d'internautes, je déplore aussi la diction de Vincent Lindon. Ayant loué le film, j'ai pu repasser les scènes pour tenter de mieux le comprendre. Peine perdue, il y a quelques phrases dont le sens me restera totalement mystérieux! Les décors, les costumes, la photographie sont un plaisir pour les yeux, il est vrai, mais cela ne m'aura pas suffit pour passer un bon moment.
Une belle performance pour ce grande et pourtant si jeune actrice. L'ambiance est très bonne. Le scénario est très intéressant. Le reste du casting l'est également. On aime et c'est à voir!
La mise en scène de cette nouvelle adaptation cinématographique du roman d'Octave Mirbeau se retrouve bien vite emprisonnée dans un didactisme des plus ennuyeux ou Jacquot semble incapable d'insuffler le moindre souffle romanesque à son récit.