Commençons par les regrets : le nouveau film de Pascal Bourdiaux, déjà réalisateur du « Mac » avec José Garcia, réunit à l’écran l’humoriste montant le plus populaire Kev Adams, et un autre plus expérimenté mais tout aussi populaire Franck Dubosc. Le plus difficile dans tout ça et le réalisateur y va à fond c’est de laisser l’identité des deux humoristes s’imposer à l’écran. Ainsi le personnage de Kev Adams fait souvent référence à ses cheveux, parle comme Adam dans Soda et se pose quasiment les mêmes questions. Le personnage de Frank Dubosc, quand à lui, est le roi de la séduction, sort des phrases incisives dès qu’il le peut et s’en sort à chaque fois.
Seulement voilà, question regrets, c’est tout, car en fait de se laisser submerger par la réputation des deux humoristes, le réalisateur se sert de la marque de fabrique des deux comédiens pour mieux aider le public à s’identifier à leurs personnages. Mais en bon metteur en scène il sait aussi freiner leurs ardeurs, ainsi Kev Adams parvient à pénétrer la zone émotionnelle sans faire rire, il arrive même à attendrir, particulièrement vers la fin du film. En retenue tout le long du film, le jeune humoriste sort quelque peu des rails qu’il s’était construit pour tenter de rendre son personnage crédible et sensible.
Même constat pour Franck Dubosc. L’humoriste se retient et son jeu en sort d’un seul coup plus ciselé, moins habituel que dans sa filmographie. Il nous surprend avec un personnage plus sombre, moins exubérant. Dans « Fiston », Dubosc n’est plus un séducteur patenté, arrogant et extraverti, il est un homme connu pour son assurance, mais qui cache une blessure permanente.
Côté scénario, Daive Cohen (La Méthode Claire) raconte une histoire assez basique dans les faits, mais trouve des idées suffisamment intelligente pour que l’ensemble ne soit pas imbuvables, ni d’un classicisme déconcertant. La trame se suit avec beaucoup de plaisir, on plonge facilement dans les aventures de ce jeune homme peu sûr de lui face à la jeune fille dont il rêve depuis l’âge de cinq ans. Loin de s’enfermer dans les caricatures d’usage, le scénariste et le réalisateur s’inspirent de leurs expériences, autant que de celle de ses comédiens s’offrent un clin d’œil au film « Karaté Kid » et finalise un film agréable à regarder, un petit moment de bonheur, léger, sans prétention, drôle et bien écrit.