Peter Bogdanovich, qui n’est pas un novice en matière de comédie, celui-ci officiant à la réalisation depuis la fin des années 60, livre avec Broadway Therapy un boulevard classique mais rafraîchissant. S’offrant le luxe de caméos prestigieux, Quantin Tarantino et Michael Shannon y font une apparition, le cinéaste s’appuie sur un casting solide, composé de la ravissante Imogen Poots, d’un fidèle du genre, Owen Wilson, d’une actrice inégale mais ici sympathique, Jennifer Aniston, ou encore Will Forte ou Rhys Ifans pour mettre en scène une comédie du monde est petit. Là où tout le monde semble se connaître, en l’occurrence la mise en scène, le théâtre de Broadway, Peter Bogdanovich s’amuse à rendre conflictuelle les relations de chacun des personnages.
Un peu grossièrement tout de même, n’est pas Woody Allen qui veut, les personnages se croisent, s’entrelacent, se trompent, se réconcilient et j’en passe, le tout sur un ton résolument bon enfant. Le rythme est convaincant, la photographie, abusivement jaunie mais parfaitement adaptée, confère une dimension surréaliste à cette comédie de boulevard parmi les plus respectables entrevues depuis des années, c’est dire si le genre est en souffrance Outre-Atlantique. Il semble en effet que seuls les vétérans dans le domaine puissent être encore capables de fabriquer un film traditionnellement ancré dans cette culture, avec une certaine grâce, comme ici, mais en étant conscient d’une écriture rétro assumée et d’un concept éculé qui ne parvient que très peu à atteindre le public actuel.
On peut dès lors remercier Peter Bogdanovich d’avoir tenté le coup, même si cela ne s’avère au final que partiellement concluant. A vrai dire, seule l’énergie des comédiens, Imogen Poots en tête, parvient à faire tenir le spectateur face à un aller-retour entre stéréotypes et simplicité. Film d’un autre temps, incontestablement, Broadway Therapy, comédie à forte consonance romantique tire sans doute sa légitimité, en 2015, de par une analogie avec les œuvres toujours appréciées des masses de Woody Allen. Soyons franc. 09/20