After The Dark, un film qui suscite des réactions mitigées. Le film s'est fait connaître sous le nom de "The Philosophers" (très mauvais sous-titre pour le coup), mais ne vous attendez pas à un contenu philosophique extrêmement poussé, encore moins à des réponses aux questions existentielles qui vous tourmentent. Le film n'est qu'une invitation à réfléchir sur les moyens d'atteindre le bonheur, et la réponse esquissée est binaire, manichéenne même : raison ou émotions ? Pour trancher, un prof de philo, Mr. Zimit, imagine un jeu de rôle apocalyptique et malsain. On est dubitatifs pendant tout le film, ("mais où veut-il en venir, bordel ?"), surtout qu'on sent que la démarche de l'intriguant professeur Zimit, très bien interprété par James D'Arcy, n'est pas très académique, voire pas nette du tout. Le fin mot de l'histoire, arrive dans les 10 dernières minutes :
en fait, Mr. Zimit a une liaison avec sa meilleure élève, Petra. Cette dernière s'apprête à quitter Jakarta et partir pour les Etats-Unis avec son mec, élève de philo lui aussi ; le prof estime que l'autre est trop limité intellectuellement pour Petra, et veut lui montrer que l'intelligence et la raison sont les clés du bonheur, que lui est utile, et qu'elle devrait rester avec lui. Mais plutôt que de lui expliquer ça tranquillement autour d'un café, il préfère se compromettre devant toute la classe, son jeune rival inclus, avec son jeu de rôle tordu. C'est légèrement capillotracté, mais le paradoxe intéressant de ce twist c'est que Zimit, qui veut prouver à tout prix à Petra que la raison vaut mieux que les sentiments est en fait lui-même guidé que par ses sentiments. Ironique, hein. Non, bon, ça casse pas trois pattes à un canard, mais voilà.
Sinon, j'ai trouvé la bande-son pas hyper intéressante, parfois même désagréable. Les jeunes acteurs s'en sortent pas trop mal, même si je n'accroche pas du tout avec Sophie Law dans le rôle de Petra. Certes elle est belle et ses yeux sont deux lacs dans lequel je voudrais me noyer, par contre j'ai l'impression que son jeu se limite à faire les yeux doux, susurrer de sa voix empreinte d'une sensuelle gravité et nous servir son petit sourire en coin. Les effets spéciaux sont un peu cheap (visuellement, on apprécie en revanche le cadre indonésien), et il y a quelques invraisemblances ça et là.
C'est donc loin d'être un navet, encore moins un chef-d'oeuvre, mais au moins tout se tient, et le film repose sur une idée certes malsaine mais originale.