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AMCHI
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1,0
Publiée le 4 mai 2013
Shock Corridor débute par la scène de strip-tease qui est sans doute la plus pitoyable de l'histoire du cinéma mais bon ce n'est pas le sujet du film. Ici l'évocation d'un asile psychiatrique est moins puissante et émouvante que Vol au-dessuus d'un nid de coucous. Certes il y a quelques moments chocs et réussis (la folie des pensionnaires est bien rendu) mais franchement dans l'ensemble si je ne peux pas qualifier Shock Corridor de mauvais film personnellement je ne l'ai pas aimé.
Un grand film injustement méconnu. Ce "Shock Corridor" que réalisa Samuel Fuller en 1963 est une plongée terrifiante mais surtout moderne dans un hôpital psychiatrique, bien loin des oeuvres à thèse démonstratives qui ont pu être produites par la suite. A partir d'un point de départ relativement ingénieux, le cinéaste construit un récit anti-conventionnel et constamment surprenant, se présentant d'abord comme un polar de série B avant de s'avérer être un véritable pamphlet politique, engagé et argumenté sans céder à de larges explications. Tout est dans la métaphore intelligemment construite et qui, en découpant clairement certaines étapes scénaristiques se permet des discours d'une audace remarquable. Fuller renvoie d'abord dos à dos les deux gros blocs de l'époque en présentant le portrait troublant d'un ex-combattant en Corée. Le lavage de cerveau est très clairement évoqué de même que les méthodes d'asservissement scandaleuses de l'un et l'autre camp. Ensuite vient le tour de l'amérique puritaine, conservatrice et surtout raciste, bien égratignée grâce à une ironie extrêmement grinçante usant d'une inversion troublante des rôles. Enfin, c'est au tour de la sélection sociale pratiquée en Amérique et sa bêtise à se séparer de certains cerveaux d'en prendre pour son grade. Subversif, le metteur en scène n'en perd pas moins ses objectifs de départ et s'intéresse minutieusement aux caractères sombrant dans la folie de ses protagonistes. Sa conclusion apocalyptique laisse sans voix, bien amenée par un suspense éprouvant mentalement. Techniquement, c'est remarquable : les plans sont rythmés, variés, inventifs et innovent en terme des points de vue, subjectifs et objectifs étant régulièrement confondus. Pour terminer, Fuller remplit son cadre d'élements provocateurs retenant l'attention du public lambda, chose demandée par les producteurs en vue de gains financiers. Ingénieux et puissant, voici un film à voir, revoir et analyser. Culte.
Le film est intense, de facture rigoureuse et esthétiquement abouti. Mais attention ! L'idée selon laquelle le film serait bon parce qu'il est subversif, outre le fait qu'elle est absurdement datée et réductrice (Foucault, Deleuze et autres, au revoir et merci), est ici contre productive. Fuller voulait peut-être dénoncer ou excréter sa petite morale d'artiste en mal de prêche, mais ce qui reste du film est précisément l'aspect grand-guignol et baroque de la folie et de la morale que sa mise en scène produit. Bref, ce n'est pas forcément au premier degré que ce film est excellent (les gens rient pas mal de ce qui devrait être sérieux), mais il le reste. Amateurs de morale boursouflée, vous aimerez aussi, mais pas pour les bonnes raisons.
Pour ceux qui sont fascinés par l'univers psychâtrique, un film qui complète les approches de Vol au-dessus d'un nid de coucou, la fosse aux serpents, Birdy ou encore la maison du docteur Edwardes. Prises de vues magnifiques, histoire palpitante et fin tragique au service d'une histoire oppressante de A à Z.
Vol au-dessus d'un nid de coucou avant l'heure. La dimension politique est bien plus intéressante que dans le film de Milos Formas, parabole un peu trop évidente sur l'enfermement.