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Un visiteur
4,0
Publiée le 30 mai 2020
Un des trois meilleurs films de Samuel Fuller avec le Port de la drogue et The Big Red One, dans des genres totalement différents. Shock corridor est sans doute son film le plus sombre et le plus dur. Il a défrayé la chronique dans le contexte de l'Amérique encore raciste et puritaine du début des années soixante. La folie et la violence psychologique y sont obsédantes. Entre Vol au dessus d'un nid de coucou et le plus noir des romans d'Elroy.. Ames délicates s'abstenir, mais grand moment de mise en scène et un vrai choc..
Pour ceux qui sont fascinés par l'univers psychâtrique, un film qui complète les approches de Vol au-dessus d'un nid de coucou, la fosse aux serpents, Birdy ou encore la maison du docteur Edwardes. Prises de vues magnifiques, histoire palpitante et fin tragique au service d'une histoire oppressante de A à Z.
Un film bien orchestré qui nous expose clairement la réalité de certains établissements psychiatriques. Au delà de cet aspect connu par certains, le scénario monte crescendo en suspens spoiler: pour finir dans un tourbillon d'images qui sont la plupart du temps à la frontière entre le dramatique et l'horrifique.
Le film est intense, de facture rigoureuse et esthétiquement abouti. Mais attention ! L'idée selon laquelle le film serait bon parce qu'il est subversif, outre le fait qu'elle est absurdement datée et réductrice (Foucault, Deleuze et autres, au revoir et merci), est ici contre productive. Fuller voulait peut-être dénoncer ou excréter sa petite morale d'artiste en mal de prêche, mais ce qui reste du film est précisément l'aspect grand-guignol et baroque de la folie et de la morale que sa mise en scène produit. Bref, ce n'est pas forcément au premier degré que ce film est excellent (les gens rient pas mal de ce qui devrait être sérieux), mais il le reste. Amateurs de morale boursouflée, vous aimerez aussi, mais pas pour les bonnes raisons.
Quel dommage que le scénario soit aussi alambiqué~: je ne crois pas vraiment à l'inutile histoire de meurtre.
Mais c'est signé Fuller~; et la mise-en-scène de l'asile, ou celle de l'arrogance du journaliste ("Bien sûr, je peux regarder sans être touché~; c'est mon boulot.") ne mérite qu'un commentaire~: chef d'œuvre.