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Un visiteur
3,0
Publiée le 29 octobre 2012
Belle photographie. Direction d'acteurs impeccable. Scénario implacable et quelques images très fortes. Mais aussi quelques impardonnables longueurs...
Ambitieux et déterminé à gagner le prix Pulitzer, un journaliste décide d'infiltrer un asile psychiatrique pour enquêter sur un meurtre. Mais en se faisant passer pour fou, il va être pris à son propre jeu... "Shock Corridor" n'est pas le seul film à traiter de la folie et à dénoncer les hôpitaux psychiatriques, mais il fut l'un des premiers marquant du genre. Entre un montage visuel et sonore à la fois poétique et dérangeant, et des idées originales de mise en scène (pluie dans un couloir, des rêves en surimposition, un patient noir suprématiste blanc...), Samuel Fuller distille peu à peu la folie qui gagne le protagoniste... et la passivité des médecins qui semblent déconnectés de leurs patients dévorés par les névroses. Peter Breck est quant à lui excellent dans le rôle de ce jeune loup arriviste qui croit berner tout le monde, et qui va vite détériorer. On suit ainsi sans mal sa descente aux enfers, la trame policière étant secondaire. Un drame poignant.
L’univers psychiatrique comme rarement nous l’auront vu au cinéma, voilà ce que nous réserve Samuel Fuller avec Shock Corridor (1963), un drame psychologique dans lequel un journaliste se fait passer pour malade dans le seul espoir d’être interné dans un hôpital psychiatrique afin de pouvoir y mener son enquête sur un meurtre suspect. Scénario brillant, complexe mais passionnant, ajoutez à cela, une mise en scène parfaite, avec son lot de mystères et de mensonges, tant à caractères sociétale que politique. On appréciera tout autant les surimpressions, lorsqu’elles mettent en scène Constance Towers aux côtés de Peter Breck. Samuel Fuller réalise ici un brûlot sur une Amérique en pleine perdition, la folie humaine dans toute son horreur, et ce, quelques années avant Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975).
Film bien trop méconnu qui mérite le détour, "Shock corridor" est un chef d'œuvre du genre (déjà) mais aussi du cinéma. La vision que donne S. Fuller des asiles psychiatriques est bien plus impressionnante que celle de "Vol au-dessus d'un nid de coucou". Avec son anti-héros, son ton très libre, ses propos engagés (critique du Viêt-Nâm, du racisme et du nucléaire dans le même film) et sa galerie de personnages pittoresques bien campés par des acteurs pas connus (ou très peu), le film prend vraiment aux tripes et ne nous lâche pas. La mise en scène de Fuller est comme toujours très vivante, innovante, imagée, excitante. Le scénario est quand à lui un peu plus ludique, l'enquête avançant de manière régulière et mécanique mais il reste brillant dans sa peinture de l'Amérique, avec des rebondissements incessants, amenant une réflexion passionnante. Du lourd, du très très lourd, tourné en 10 jours dans 3 décors (le tout sur 1 seul plateau) avec 15 acteurs. Le peu est souvent l'ami du bien... tant qu'un génie est à la barre.
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4,0
Publiée le 28 octobre 2010
Certains films abordent directement le thème de la vie en hôpital psychiatrique! C'est le cas avec le terrifiant "Shock Corridor" de Samuel Fuller qui se passe en milieu hospitalier! Le film porte en exergue la phrase d'Euripide: "Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre". Ici, un journaliste (Peter Breck magistral) se fait passer pour un fou afin de rèaliser un reportage sensationnel qui lui vaudrait le prix Pulitzer! il s'agit d'obtenir le tèmoignage d'un malade - dans un moment de luciditè - sur un crime qui a ètè commis dans l'institution! Le journaliste tient bon, mais au risque d'y laisser sa raison! Le film ne manque pas d'intentions allègoriques ou symboliques: les graves conflits sociaux et politiques qui dèchirent aujourd'hui la sociètè amèricaine s'y manifestent dans le dèlire de certains malades! Fuller, fidèle à son tempèrament, y multiplie les scènes de violence et transcrit avec une fidèlitè hallucinante l'obscurcissement mental croissant de son hèros! Une impressionnante descente aux enfers pleine de bruit et de fureur, avec une incursion de sèquences oniriques en couleurs particulièrement original...
Contrairement à " Beyond a Reasonable Doubt" de Lang, Fuller dans Shock CORRIDOR ne cherche ni innovation cinématographique, exception faite de l’incorporation de plans en couleur d’autres de ses films (ceux de HOUSE OF BAMBOO sont contestables, car déjà vus, donnent une impression de stock shot pour films de série Z) ni à construire un suspens à tiroir, l’intrigue n’étant qu’un prétexte. Pour gommer interférence narrative, la simplicité de la mise scène et des mouvements de caméra, du grand Stanley Cortez (qui a signé, entre autres, "La splendeur des Amberson", "Obssessions", "La nuit du chasseur") et les décors minimalistes donnent un poids certain à la destruction du rêve américain. En premier les valeurs américaines qui comprennent l’arrivisme accompagnée d’une totale sureté de soi, symbolisée par le journaliste en mal de Pulitzer (personnage aux motivations très proches du Dana Andrews du film de Lang). En second la description d’une galerie d’aliénés. Elle va de l’afro américain qui pense être le fondateur du Ku Klux Klan, de l’ancien de Corée (James Best dans un de ses meilleurs rôles) qui se prend pour une général confédéré après être passé avec armes et bagages dans l’autre camp, à un savant atomicien (Gene Evans) que le remord moral a fait régressé. Le clou (si j’ose ainsi m’exprimé), plonge le spectateur dans une désarroi perturbant lors de la scène des nymphomanes. Si les femmes ne sont donc pas épargnées, en revanche Constance Towers interprète admirablement (elle portera THE NAKED KISS l’année suivante) le seul personnage à la fois sensé et humain vis à vis de la cupidité des patrons de presse indifférents au malstrom qui emporte l’homme qu’elle aime. Ironie de Fuller vis à de la tartufferie américaine, elle exerce le métier de strip teaseuse. Pouah ont-ils dit ? Certainement car l’accueil critique sera partagé outre Atlantique, comme celle des spectateurs.
Le véritable point fort de ce film réside très certainement dans l'incroyable ambiance de folie qui étreint le spectateur du début a la fin et cela est du a l'extreme qualité de l’interprétation proposé par des comédiens qui n'ont curieusement pas réalisé de grandes carrières.Fuller utilise avec intelligence ce quasi unique décor constitué par ce long couloir appelé la "rue" et dans laquelle déambule les malades ,le scénario apparait quelque peu brouillon et l'on a beaucoup de mal a comprendre pourquoi le meurtre d'un patient de l'asile peut revêtir autant d'importance au point de valoir le prix pulitzer au journaliste qui découvrira le coupable.Par contre ,au travers du portrait des 3 temoins de ce meurtre ,le cinéaste aborde de façon remarquable des thèmes aussi tabou (en 1963) que la guerre du Vietnam ,le racisme ou encore les dangers du nucléaire.Dans le genre "film psychiatrique" cela reste moins accessible que le célèbre Vol au Dessus..mais a voir pour son réalisme radical
Pas convaincu par le film, je trouve le processus d'entrée dans la folie trop brusque, beaucoup trop de longueurs aussi . je jeu d'acteur pas non plus très juste, bref je mes suis ennuyé. Reste une réalisation bien maitrisée.
Shock Corridor n'est pas le chef-d'œuvre que j'espérais. J'imaginais plutôt un thriller à la Shutter Island, et je me retrouve avec une version assombrie de Vol-au-dessus d'un nid de coucou. L'enquête n'est pas du tout au centre de l'histoire, qui se concentre d'avantage sur la folie et la perte des repères du personnage principal. De plus, on constate de nombreuses baisse de rythme, ce qui fait que l'on tombe parfois dans l'ennui...
Un des films les plus connus de Samuel Fuller... Mais à mon sens, loin d'être son meilleur. la faute à cette valse hésitation qui domine le scénario, qui tour à tout verse dans l'intrigue policière puis aussitôt après dans la démence psychologique. Au final, ce procédé finit par faire perdre l'intérêt et la puissance du propos. La perte d'identité finale vient rendre l'histoire invraisemblable. La folie puise ses racines avant tout dans l'enfance...
Idée géniale mais pas forcément la mieux exploitée, un journaliste se fait passer pour fou afin de découvrir un mystérieux meurtrier ayant sévit dans un asile psychiatrique. Nous sommes encore à l'époque où les USA croyaient aux bienfaits de la lobotomie (la boucherie en guise de chirurgie) et c'est dans ce contexte que l'enquête avance bon gré mal gré aux milieux de personnages très caricaturaux (fous se prenant pour un général, un autre pour un enfant...). La réalisation et la photographie noir & blanc sont en revanche fort plaisantes et évitent de donner un aspect trop vieux films de seconde zone. Une écriture moins conventionnelle et moins caricaturale dans les personnages aurait pu donner naissance à un film culte, nous n'avons qu'une bonne idée bien filmée au final.
Une réalisation dépassée qui ne permet pas aujourd'hui de lire une œuvre majeure du réalisateur. Les doublages nuisent énormément à la crédibilité et il faut à mon avis absolument le voir en VO. Un film qui mériterait un bon remake et pourrait nous offrir un magnifique thriller psychologique.
J'ai trouvé que ce film très décevant avait très mal vieilli et je n'arrive à m'expliquer les nombreuses critiques dithyrambiques dont il bénéficie. Dès les premiers les dialogues je sens le "truc bidon" très daté, puis ce strip-tease interminable et moche qui servira ensuite de thème récurent tout au long d'un film qui accumule les clichés infantiles dans des scènes interminables et tellement peu crédibles qu'elles en deviennent ridicules. Un psychiatre qui regarde ça doit être tordu de rire, la seule chose à laquelle on échappe c'est le gars qui se prend pour Napoléon. Peut-être le film cherche t'il a faire passer un message sur la folie humaine, mais la forme m'a vraiment empêché de goûter au fond.
tout ça pour ça! Fuller dresse un portrait cruelle et cynique d'un système alors naissant le confrontant avec la morale américaine! Un éléctrochoc a coup de scénario coup de poing et d'intérprétations en béton!!!