C’est mauvais. Mais soyons franches avec nous-mêmes quelques instant mesdemoiselles. Dan Stevens est dedans. Et Dan Stevens y est canon comme jamais. Alors noter ce film 1.5/5 ne me semble pas si sévère. « The Guest » est intéressant rien que pour l’ascenseur émotionnel qu’il provoque chez la cinéphile faible (à la recherche de plaisir pour les yeux) que je suis. Dan Stevens est au top, son premier grand rôle depuis « Downton Abbey », je suis aux anges dès la première scène. Il y a un petit je-ne-sais-quoi dans le ton qui me rappelle « Drive ». Inspiration, hommage ou copie ? Sinon le film d’Adam Wingard ne commence pas trop mal. Même si les Peterson cumulent les clichés, l’arrivée de David pour dynamiter la routine est plaisante. Avec lui, on ne sait pas sur quel pied danser. Lui faire confiance serait trop facile, mais est-il sincèrement mauvais ? Son sourire est-il un masque, ses mots des mensonges ? C’est une relation intéressante quoiqu’un peu étrange qui se noue entre la famille et leur invité. Un amant potentiel avec Anna, un grand frère/meilleur ami pour Luke et un fils retrouvé pour Spencer et Laura. Peu à peu, David prend la place de l’aîné disparu à la guerre. Finalement, alors qu’un minimum de subtilité rendait l’ensemble simple et crédible, David dérape et en fait trop. Le film part en vrille. Vraiment. Adam Wingard tombe dans le piège. Il cherche à rendre son héros tellement classe, charismatique et mystérieux qu’il en fait des tonnes. Le petit sourire façon "Mmh tu as vu comme je suis beau et mystérieux et méchant à la fois" de David devient risible. Ses répliques deviennent risibles. Ses scènes d’action sont risibles.
Comment prendre au sérieux le combat dans le bar, quand tout dans la mise en scène de Wingard est fait pour persuader le spectateur (avec des gros sabots) que son héros est génial et trop méchant ?
! Aucune place n’est laissée à la subjectivité personnelle, à l’interprétation que le spectateur veut faire d’un personnage trouble et mystérieux comme David, c’est dommage. L’ultime confrontation entre David et les enfants Peterson ne redresse pas la barre.
La scène se déroule dans un décor en carton réalisé pour une soirée de collégiens
. C’est joli, il y a des décors sympas, mais ce n’est quand même pas très crédible
ce gymnase immense
, non ? David,
qui est entre-temps devenu un serial-killer assumé et recherché,
poursuit Anna et Luke sur fond de musique pop et de néons. Ça y est, le lien avec « Drive » est clairement assumé. Adieu restes de subtilité, adieu influence timide. « The Guest » copie carrément ce qui a fait le succès du chef d’œuvre de Nicolas Winding Refn. Rarement une scène dramatique m’aura autant laissé de marbre. David n’est à aucun moment effrayant. Le summum du ridicule étant notamment
quand il se prend une balle et ne semble même pas blessé ou bien comment son joli minois n’est nullement défiguré alors qu’il s’en prend quand même pas mal dans la tronche
. Et puis pitié... ils ne pouvaient pas le laisser
mort au lieu de le faire se sauver mystérieusement (et sans subtilité)
? Et encore, je ne m’étendrai pas sur les scènes tout simplement inutiles et clichées qui ne seront là que pour remplir un quota de moments clés obligatoires (je pense à la scène où le héros sort de la douche surtout). Tant de défauts qui font ressortir ce que Adam Wingard a essayé tant bien que mal de masquer avec des scènes d’action ridicules et des personnages en manque de subtilité : l’intrigue est en carton. Le côté technique ne vaut pas un clou non plus. Comme je le disais plus haut, la mise en scène est moche dans les scènes d’action, sans personnalité lors des scènes plus calmes. Les musiques sélectionnées ne sont pas mauvaises, mais souffrent de la comparaison avec « Drive », ce qui empêche de donner une vraie personnalité à l’œuvre. D’autant plus que les raccords entre deux morceaux sont souvent maladroits. Bref, c’est vraiment mauvais. Heureusement que Dan Stevens est dedans quand même, je n’aurais pas totalement perdu mon temps.