Katie est apprenti top-model, elle court les castings mais son book laisse à désirer, jusqu’au jour où un contact la redirige vers un photographe new-yorkais. Une fois sur place, le malaise va vite se faire sentir entre elle et le photographe, jusqu’à ce qu’elle se fasse violer par le frère de ce dernier. Kidnappée, torturée puis laissée pour morte, Katie est bien décidée à se venger en leur faisant amèrement regretter de s’être comporté comme des porcs.
Après le cultissime I Spit on your grave (1978) de Meir Zarchi et surtout, après son excellent remake éponyme signé Steven R. Monroe, ce dernier récidive avec cette fausse suite (en dehors du titre, aucun lien avec le précédent opus). La première chose qui nous vient à l’esprit c’est, pourquoi avoir réalisé un remake de son propre remake ? Car à peu de chose près, les deux films sont quasi identiques. Une jeune femme fraichement débarquée en ville fait une mauvaise rencontre qui va virer au cauchemar jusqu’à ce que cette dernière prenne l’ascendant et se fasse justice elle-même.
Ce qui change principalement ici, c’est le cadre,
puisque l’on se retrouve en Bulgarie (intégralement tournée aux pays de l’Est, les séquences à Brooklyn quant à elles ont été tournées en studio).
D’ailleurs, on sera surpris du nombre impressionnant d’invraisemblances tout au long du récit. Comme par exemple,
par quel moyen l'héroïne qui se trouvait à New York peut se réveiller en Bulgarie, voudrait-on nous faire croire qu’elle aurait passé 12h (durée d’un vol en avion) dans une malle au fond d’une soute sans que quiconque ne s’en aperçoive ? Lorsque ses ravisseurs décident de l’enterrer vivante, comment peut-elle s’en sortir, sachant qu’elle est enfermée dans une malle, elle-même enterrée ?). Lorsqu’elle parvient à s’évader, par quel miracle se retrouve t’elle face à des policiers, le hasard fait bien les choses. Ne parlant pas le bulgare et ne lisant pas le cyrillique, il est surprenant de voir avec quelle facilité elle parvient à trouver des interlocuteurs qui parlent sa langue ou qu’elle parvienne aussi facilement à retrouver son chemin, notamment dans les sous-sols de Sofia… La crédibilité en prend un coup, surtout lorsqu’on la voit se sustenter d’un pigeon braisé au feu de bois.
Cette relecture de son propre film, qui ressemble davantage à un remake
dans les pays de l’Est
donne réellement l’impression que l’on se moque des spectateurs. Il n’y a absolument rien de nouveau à se mettre sous la dent, en dehors de la première partie (à Brooklyn) qui s’avère réussie, avant que le film ne vire dans le grand n’importe quoi. On sent que Steven R. Monroe a souhaité monter un cran au-dessus dans le dégueulasse et l’infamie, il n’y qu’à voir les sévices infligés à Katie
(électrocution vaginale à l’aide d’une matraque électrique, viols multiple, enterrée vivante, …).
Ce qui devait être un rape and revenge se transforme finalement en un torture porn façon Hostel (2005) où la frêle victime fera subir tout un tas de châtiments à ses bourreaux
(lacérations, étouffements, noyade dans une cuvette de chiotte bourrée de merdes, électrocutions buccale, castration, …).
Le réalisateur s’en donne à cœur joie dans la violence graphique purement gratuite, il n’y a qu’à voir (dans la version non censurée) de quelle manière sera achevé le photographe
(pieds et poings liés, il se retrouve avec les testicules écrasés dans un étau, ces derniers finiront par littéralement exploser sous la pression).
Le réalisateur ne suggère rien, il montre tout et ne s’en prive pas.
Une suite putassière qui n’a aucun intérêt si ce n’est d’être un déversoir d’ignominies en tout genre, bref tout le contraire de son précédent film. C’est à n’y rien comprendre, comment a-t-il pu réaliser un aussi bel hommage à l’œuvre originelle avec son remake (2010) et tomber aussi bas cette fois-ci et recourir à tant de facilités scénaristes ? Reste à savoir ce que nous réserve le troisième opus (2015), on croise les doigts.
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