Pur produit dérivé qui se veut être une sorte de Spin-off à l’épisode IV, entendez un nouvel espoir, Rogue One rempli son cahier des charges sans forcer, le fait sans doute des compétences en la matière d’un metteur en scène, Gareth Edwards, qui évolue dans cette lointaine galaxie comme un poisson dans l’eau. Point de moment d’anthologie, point de séquences mémorables, juste une petite histoire dans la grande, l’effort héroïque d’une poignée de rebelles pour dérober les plans de la fameuse Etoile noire, ou Etoile de la mort, c’est selon. Une petite histoire, certes, mais bien mise en scène, profitant d’un casting d’apparence solide, d’effets spéciaux, FX, CGi et autres technologies, parfaitement maîtrisés. Bref, contrat rempli pour le réalisateur et pour Disney, la firme qui entend essorer l’univers de George Lucas jusqu’à plus soif.
Plus indépendant donc moins redondant que l’épisode sept, récemment signé par J.J. Abrams, Rogue One, à défaut d’être palpitant, nous en sommes loin, se veut agréable, quand bien même les premiers instants du long-métrage soient pour le moins laborieux. Le Fan Service ne prend pas le dessus, les personnages font montre d’une certaine humilité, et le divertissement se veut correct, sincère. Dans le genre film opportuniste, avouons que nous avons vu bien pire. Comme mentionné plus haut, les décors numériques, variés, sont ici soignés, parfaitement dans l’air du temps. Rogue One, s’il n’est en définitive qu’un petit pas dans la démarche carnivore de Disney pour exploiter un mythe dont les droits ont étés chèrement acquis, n’en demeure pas moins un film à la plastique impeccable. Soit, cela fait déjà, au moins, un bon point, sachant que Gareth Edwards est ici bien plus convaincant que sur son récent reboot de Godzilla.
Coté interprétation, soulignons que la belle Felicity Jones fait le boulot, assistée par une poignée de vedettes qui ne trouvent quant à elles pas toutes l’opportunité d’exprimer leurs talents. On pense là à Ben Mendelsohn, Forrest Whitaker ou encore Madds Mikkelsen, faire-valoir de luxe. Diego Luna, quant à lui, semble réellement peiner à émerger d’un certain marasme, celui du ténébreux héros de la rébellion, déterminé, héroïque, mais insipide.
Une petite histoire dans la grande, donc. Un moment de bravoure destiné à compléter la saga de nouvelles péripéties, dans cette grande bataille qui voit se confronter l’Empire à l’Alliance. Quelques pointures de la trilogie originelle viendront montrer le bout de leur nez mais le film se veut un exercice unique, indépendant, un Spin-Off centré sur un petit groupe de combattants agissant de manière salvatrice pour l’avenir, un avenir que nous connaissons bien. L’univers de Star Wars s’élargit, toujours d’avantage, sans qu’ici, au moins cela ne porte préjudice à qui que ce soit. Rogue One, s’il n’est nullement mémorable, n’est au moins pas un raté. C’est déjà ça. 12/20