Après le très sombre et très réussi “Rogue One�, “Solo� se présente comme le deuxième spin off en parallèle de la série. Le film montre la jeunesse d’Han Solo, peut-être le personnage le plus mythique de la saga. Malgré des rumeurs faisant état d’une production chaotique, c’est avec un à priori favorable que les fans du monde entiers attendaient sa sortie. Dès la première demie heure trois défauts majeurs tirent “Solo� vers le bas. En premier, une pellicule d’une laideur inégalée dans la franchise. Brumeuse, sombre, aux couleurs la plupart du temps non saturées, elle nuit à la lisibilité de l’ensemble et rend souvent les décors peu perceptibles (275 millions de dollars pour ça!). La deuxième est Alden Ehrenreich, incapable de tenir le rôle, ne parvenant même pas à donner véritablement corps à sa relation amoureuse, malgré une Emilia Clarke plus ambigüe que d’habitude et un casting plutôt de qualité avec une mention pour Donald Glover (Lando Calrissian). La troisième est un scénario d’une pauvreté affligeante. Aucune scène surprenante, aucun personnage intéressant, excepté Enfys Nest (Erin Kellyman), subtile et inattendue, alors que Val (Thandie Newton) méritait un autre traitement que cette rapide expédition ad patres. L’absence complète de la mythologie Star Wars (ni Skywalker, ni force, ni côté obscur) en supprimant toute notion de croisade, de bien et de mal, fait plonger l’ensemble au niveau d’un pur film d’action avec de nombreux clins d’oeil aux personnages et situations des épisodes de la saga. Si les perturbations qui ont amenées Ron Howard à diriger le film faisaient craindre le pire, Lawrence Kasdan au scénario pouvait rassurer en partie. Le côté western stellaire donnait le ton à l’épisode V (The Empire Strikes Back), à ce jour le seul véritable chef d’oeuvre de la série. C’était oublier que Leigh Brackett, qui a signé, entre autres, le scenario de “Rio Bravo�, en était l’auteur principal. Disparue depuis bien longtemps, elle est remplacée par Jonathan Kasdan. Et les craintes sont hélas justifiées, la tambouille concoctée semble davantage issue d’un bac à vaisselle que du piano d’un chef étoilé (et ça ce n’est pas qu’un clin d’oeil!).