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    L'Homme qu'on aimait trop
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    206 critiques spectateurs

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    FaRem
    FaRem

    7 811 abonnés 9 034 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 novembre 2014
    Je ne connaissais pas l'histoire de l'affaire Le Roux et encore moins son dénouement donc j'ai trouvé le film intéressant jusqu'au bout, mais le traitement pas forcément égal avec notamment quelques chutes au niveau du rythme. La première heure du film est vraiment bien faite malgré que ça reste prévisible ce qui n'est pas le cas de la deuxième partie trop redondante, on retrouve chaque fois les mêmes scènes d'amour ou celles sur la plage heureusement la fin avec le procès termine bien ce film qu'on aurait pu considérer comme téléfilm s'il n'y avait pas eu un tel casting.
    Lucie P.
    Lucie P.

    3 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 novembre 2014
    André Téchiné a réalisé L’homme qu’on aimait trop en se conformant aux faits qui se sont déroulés en France à partir de 1977 dans ce qui a été appelé L’affaire Le Roux. Renée Le Roux dirigeait le Palais de la Méditerranée, un casino de Nice, et s’est opposée à sa reprise par son concurrent, le mafieux Jean-Dominique Fratoni. L’avocat de Renée, Jean-Maurice Agnelet, utilise la fille de Renée, Agnès, qu’il convainc de voter pour destituer sa mère du conseil d’administration. Maurice a payé Agnès avec l’argent de Fratoni.

    Agnès a déposé le montant reçu pour trahir sa mère dans un compte en Suisse; elle en a accordé l’accès à Maurice. Le 26 octobre 1977 Agnès a disparu, son corps n’a jamais été retrouvé. Peu après, Maurice s’est emparé de la totalité du compte d’Agnès. La police n’a jamais vraiment enquêté au cours des ans. Renée a publié un livre en avril 1989 Une femme face à la Mafia, multiplié les plaintes, engagé des détectives. Au bout de 30 ans, enfin, l’affaire a connu un rebondissement inattendu.

    Bien qu’il se soit appuyé sur l’aide du frère d’Agnès, Jean-Charles Le Roux, bien qu’il se soit inspiré du livre écrit par la mère et le frère, le réalisateur André Téchiné ne voulait pas faire de L’homme qu’on aimait trop, un film à charge. Effectivement, il a misé sur une reconstitution minutieuse des faits et même des détails jusqu’à ce courrier trouvé sur le plancher de l’appartement d’Agnès Le Roux quand des jours après sa disparition en 1977 à Nice les policiers sont entrés. Cette base factuelle méticuleuse lui a permis d’avoir un appui pour se concentrer sur les aspects personnels des protagonistes; il a donné l’occasion à ses interprètes de jouer leurs personnages de façon impressionnante pour laisser les spectateurs émus et sidérés.

    Le film atteint des sommets psychologiques dans ce portrait d’Agnès, développé par Téchiné et joué par Adèle Haenel, dans cette interprétation nuancée d’un extrême à l’autre de Catherine Deneuve dans le rôle de Renée et dans ce talent pour la duperie transmis par Guillaume Canet qui incarne Maurice.

    Téchiné avait été intéressé par Julie de Lespinasse (1732-1776). Cette femme de lettres, dont sa mère a accouché sans être mariée, avait été spoliée financièrement par la famille de son géniteur et elle était devenue amoureuse d’un homme indifférent à elle, le colonel de Guibert. Des femmes et des hommes veulent rejouer leur début de vie alors qu’ils ont été rejetés. Ils s’accrochent maladivement à l’être le plus cruel, indifférent ou sadique qu’ils rencontrent en voulant changer le refus en acceptation et même en amour. Mission impossible. Or, Julie et Agnès se ressemblent dans cette quête malsaine et se rejoignent dans les moyens employés : la correspondance.

    Téchiné montre plus qu’une Agnès semblable à Julie, il accompagne sa réincarnation. Obstinée, acharnée, s’humiliant, se suicidant, défiant tous les refus de Maurice, au détriment de toute sa dignité. Agnès se dénude, écrit, tente, re-tente de se tuer, s’accroche en dépit de toutes les semonces de Maurice. Elle est Julie de Lespinasse des siècles plus tard; Téchiné a réussi son portrait.

    Catherine Deneuve en Renée Le Roux, ancienne mannequin, veuve, dirige le Palais de la Méditerranée, le casino qui accueille les plus riches. C’est une femme d’affaires directe, sans états d’âme, sans explications. Elle refuse Maurice en tant que directeur. Mais, Deneuve devient la femme maternelle pour qui sa fille est la plus belle. À elle, elle explique pourquoi elle ne peut tout de suite lui donner l’argent de son héritage qu’elle lui réclame.

    Pour le film, alors que Haenel est devenue brune, Deneuve est passée du blond doré de ses cheveux au blond platine puis au triste gris. Renée, 30 ans plus tard, dort dans un canapé lit, fait sa cuisine et son ménage seule. Et se rend au procès pour y entendre une fois de plus une décision défavorable à la justice qu’elle ne cesse d’espérer. Pendant les deux tiers du film, elle se promenait dans le casino avec une robe unique à chaque scène et un magnifique diamant pris dans la gangue. Avec sa canne, elle est la première à entrer dans le tribunal trente ans après la disparition de sa fille. Jamais les magistrats et juges d’instructions ne s’expliqueront sur leurs atermoiements au long des trente ans de cette affaire.

    Guillaume Canet réussit à rendre le personnage d’Agnelet antipathique en jouant très juste, sans excès, comme si l’infériorisation de l’autre était un plaisir facile qu’il ne boude pas. Il se déplace en moto et il lit beaucoup. Il préfère la lecture à du temps avec sa femme et son fils; d’ailleurs, c’est un collectionneur d’ouvrages de La Pléïade, un collectionneur de maîtresses et Agnès lui offre l’un et l’autre. Autant ses victimes féminines n’ont aucune dignité, autant il magouille avec prestige.

    Après avoir évincé Renée et obtenu l’accès au compte d’Agnès, Maurice lui dit aussitôt qu’elle ne peut l’acheter, qu’il ne peut lui consacrer du temps. Il ajoute : « Je déteste être dans les émotions des autres. Tu parles comme une adolescente. »

    Maurice est un manipulateur certes mais à sa façon Agnès aussi le manipule. Elle le force à lire son journal, lui écrit des lettres où il est question de leur amour qui s’ouvre, le relance au téléphone, « J’ai voulu te donner les moyens de vivre ce qui est entre nous exceptionnel ». Elle argumente (comme si l’amour était une question d’arguments, de raisons) et va jusqu’à attendre la sortie de son fils à l’école. Alors, il exige qu’elle s’excuse et lui fasse un sourire. Agnès veut acheter une bergerie pour y vivre son amour avec lui. Elle ne sera jamais revue.

    Au-delà des faits donc, les personnages sont développés pour attester du crime économique suivi du crime crapuleux.

    À contre-jour du pragmatisme d’Agnelet, qui enregistrait toutes ses conversations téléphoniques, le romantisme d’Agnès, qui ne pensait qu’à lui prouver son amour. Mais, surtout, chez une même femme, Renée, la mère, le sens des affaires côtoie le courage maternel. S’ajoute, 30 ans plus tard, une phrase de Maurice Agnelet regardant une photo de Renée Le Roux et concluant : « Au fond j’aurai été l’homme de sa vie ».

    Avant le générique final, quelques phrases écrites précisent que le 4 avril 2014, Guillaume, le fils de Maurice Agnelet, a témoigné contre son père. Maurice lui avait dit qu’il avait tiré une balle dans la tête d’Agnès pendant qu’elle dormait.

    Comme Jimmy Larouche dans Antoine et Marie, Téchiné a ouvert son film avec une brève scène qui revient vers la fin : un dessinateur trace le portrait d’Agnelet pendant le procès qui se déroule 30 ans plus tard.

    Avec L’homme qu’on aimait trop, André Téchiné a réalisé un film exceptionnel. Il offre une reconstitution factuelle et humaine. Au-delà du crime sensationnel, il révèle les émotions vécues par deux femmes, une mère et une fille, qu’un homme a ruinées pour mieux les séparer affectivement et physiquement. À jamais. Ainsi que l’exprime la déclaration de Renée : « J’ai toujours pensé qu’Agnès était enceinte; elle sera privée de sépulture ».
    Ciné2909
    Ciné2909

    67 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2014
    En grande partie inspiré de l’affaire Agnelet qui a défrayée la chronique à la fin des années 1970, L’homme qu’on aimait trop rassemble tous les ingrédients du polar. Une romance qui se termine en tragédie, une fracture familiale entre une mère et sa fille, de l’argent à vous faire perdre la tête et enfin un crime entouré de mystères ; il y a vraiment tout pour embarquer le spectateur. André Téchiné livre donc un film passionnant de bout en bout et s’entoure de surcroit d’un superbe trio avec les présences de Catherine Deneuve, Adèle Haenel & Guillaume Canet tous trois excellents. Tout simplement une adaptation cinématographique très réussie grâce à une interprétation d’ensemble irréprochable et son scénario captivant.
    cinono1
    cinono1

    272 abonnés 2 006 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 septembre 2014
    Sans surprise, André Téchiné se montre plus à l'aise pour traduire les affects des personnages-ce qu'il fait à merveille- que pour trousser l'ambiance des casinos méditerranéens des années 70. D'autant que sa reconstitution souffre d'un aspect bon marché nuisible. Le trio d'acteur s'avère remarquable, Adèle Haenel physique et romantique, Guillaume Canet magnétique et froid, et Catherine Deneuve en mère déstabilisée
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 7 septembre 2014
    Je trouve que Adele Haennel n'est pas une bonne actrice.
    Guillaume Canet est toujours génial.
    Sacré histoire bien traitée donc film bien car intrigant.
    Georges F
    Georges F

    8 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2014
    On suit le film avec intérêt après avoir connu par la presse ouverte les péripéties de l'affaire du Palais de la Méditerranée. Notre imagination ayant déjà largement fait son chemin depuis le début de l'affaire, il est raisonnable de dire que le film et les personnages qui l'interprètent ne choquent pas; ils décrivent la probable vérité. Les acteurs jouent avec sobriété, il n'y a pas apparemment d'invention et la "disparition" de l'héritière est simplement suggérée sans être montrée. La vérité sur la disparition n'est vraisemblablement connue que d'un seul personnage et personne n'administrera la preuve du meurtre et l'identité du meurtrier. Bonnes reconstitutions des conseils d'administration fatidiques au Palais et des fêtes de clan chez Fratoni.
    Critik D
    Critik D

    145 abonnés 1 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    A la base, je ne me rendais à cette séance que pour revoir Catherine Deneuve et son superbe jeu. J'ai alors découvert un très bon film, dont j'ai apprécier le visionnage malgré une certaine lenteur entre la disparition et le procès. La réalisation est magnifique nous offrant quelques plans qui nous laisse songeur et rêveur. Le scénario bien construit, on se laisse porter par les problématiques familiales (même si les antécédents sont parfois difficile à suivre), les différentes intrigues et nous laissant à notre propre analyse. Le film n'a par ailleurs aucun parti pris ce qui est agréable. Catherine Deneuve rajoute un film à son palmarès de grande actrice. Tenant très bien ce rôle sophistiqué, bourgeois mais avec le poids de la pression de la notoriété, des attentes et donc la fragilité du personnage qui réfute cependant toute émotion. Même si je n'aime pas particulièrement Guillaume Canet, il m'a une fois de plus prouver qu'il était un bon acteur avec du potentiel et j'ai trouvé que ce rôle lui allait comme un gant. J'ai, enfin, découverte Adèle Haenel qui m'aime si son regard de chien battu m'a un peu exaspéré à la longue, à un certains charisme, offre une belle prestation et ne pâli pas aux côtés des deux autres acteurs. Un film que je recommande malgré sa dure, on spécule énormément, on est certe un poil frustrée de ne pas connaître le fin mot mais on passe un beau moment avec un superbe casting. On approchait presque de la perfection.
    mazou31
    mazou31

    83 abonnés 1 268 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    André Téchiné a fait de meilleurs films. Si les histoires familiale, amoureuse et maffieuse restent intéressantes bien que filmées mollement, le procès, en dernière partie, est complètement raté : grimages ridicules, interprétations en roue libre, lenteurs pour remplir. Forcément cette dernière impression dégrade tout l’ensemble et nous fait oublier les interprétations de Catherine Deneuve dans le rôle d’une bourgeoise superficielle, garce mais émouvante dans sa perdition, et surtout d’Adèle Haenel, tout aussi talentueuse que dans “Les Combattants” et à qui le réalisateur a épargné la mascarade du procès… Ça a parfois du bon d’être la victime ! Le mérite majeur de Téchiné sera d’avoir fait un film très factuel sur ce fait divers à rallonge.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    ça me déchire ce film, je peut sentir la douleur de l'amour, et bravo pour les trois comédiens dans ce film
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 31 août 2014
    Contrairement au précédent voilà un film reposant sur un drame ayant défrayé la chronique il y a peu - comme on dit - bien fait, réglo, millimétré et bien soutenu. Il faut dire que Guillaume Canet, Catherine Deneuve et Adèle Haenel (assez souvent faiblement vêtue et un ton en dessous de ce qu'on sair déjà d'elle - ça rime) entre autres portent cette réalisation plaisante - juste froide puisque fait d'hiver (pardon) - cette affaire "Leroux - Agnelet".. A voir **
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 30 août 2014
    Très bon film. Car même pour ceux qui connaissent le fait divers, on a vraiment le sentiment de passer du compte rendu de chronique judiciaire, forcément un peu froid (l'affaire est ancienne même si rejugé encore récemment), à la vie brûlante dans ce qu'elle présente de plus cruel. A savoir ici, un plan machiavélique, construit avec patience par un avocat de petit talent (G Canet vraiment bien, dans ce rôle de «beau salop»), qui tisse sa toile poisseuse autour de sa double victime, Mme Leroux (Deneuve sublime en patronne de Casino) et Agnès Leroux (Adèle Haenel, actrice géniale, pour elle, le film vaut déjà 3 fois le détour,elle est incroyable) la fille amoureuse. C'est de la fiction bien sûr, mais quand la fiction rend compte de la réalité, d'une certaine réalité, avec autant de brio, on est pris complètement.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 29 août 2014
    C'est un bon film. Au-delà du fait divers, les trois personnages principaux nous emmènent vers une histoire plus personnelle, leur psychologie est travaillée et le jeu des acteurs est très bon. Vraiment agréable.
    MC4815162342
    MC4815162342

    377 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 août 2014
    Un drame tiré d'une histoire vraie pas forcement envoûtant, le film est pas mal et bien réalisé mais ça n'est pas le truc le plus captivant du monde, après les histoires vraies ne sont pas toujours passionnantes, le casting lui n'est pas mauvais mais j'ai l’impression qu'ils récitent tous leurs textes, c'est pas assez sincère, mais bon ils font tous le boulot, les décors sont très beaux et les maquillages à la fin très bien foutu, un peu moins pour Canet par contre.Voilà j'ai pas grand chose à dire sur ce film, mon premier André Téchiné ne sera sans doute pas le meilleur.
    Wikus83
    Wikus83

    24 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 août 2014
    Le film où l'on s'ennuyait trop. C'est bien joué (mention spéciale à Adèle Haenel), c'est instructif, mais qu'est-ce que c'est plan plan dans la mise en scène...
    ninilechat
    ninilechat

    69 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 août 2014
    C'est du classique. Même pour André Téchiné, c'est du classique. C'est donc du classique de chez classique. Récit linéaire, distancié. Alors, me direz vous, pourquoi aller regarder au cinéma une histoire qu'on connait tous pas cœur, et depuis si longtemps! Combien de fois avons nous vu à la télévision cette Némésis, cette Renée Leroux enragée après celui que, des décennies durant, elle a voulu voir juger? Eh bien, parce que c'est un bon film, tout simplement.... excellemment interprété. Par Catherine Deneuve d'abord. Au fond, c'est la première fois qu'elle interprète une femme de son âge, sans vie sexuelle (certes, elle a déjà été sexagénaire au cinéma.... mais c'étaient toujours des sexagénaires avec un petit grain.) Là, sanglée des tailleurs façon Chanel, clinquants le soir et d'un lie de vin inexcusable le jour, fortement poitrinée, on la prendrait pour Line Renaud..... Pardonnez moi Catherine! Notre Tsarine est magnifique, comme d'habitude. Par Guillaume Canet, ensuite, qui a un rôle un peu plus lourd que ceux qu'il assume d'habitude -plus ambigu, plus antipathique- et s'en tire fort bien. Pour Adèle Haenel qui traduit bien le mal être de cette jeune femme qui, au fond, ne sait pas ce qu'elle veut. En révolte perpétuelle contre sa mère Il y a cependant quelque chose qui me gêne. Le scénariste, qui n'est autre que le frère d'Agnès, a gommé de l'histoire ses sœurs -et lui même. D'une certaine façon, on le comprend. Mais cela recentre l'intrigue sur une rivalité mère /fille unique, un couple très fort, alors que dans la réalité, il y avait la fratrie, et Jean Charles Leroux en particulier: quand une mère et une fille s'entendent mal, et qu'il y a un homme dans la famille, il joue forcément un rôle. Finalement, on s'écarte de la véritable affaire pour traiter d'un de ces désordres familiaux que Téchiné aime illustrer: une mère mondaine, très féminine, tout occupée de sa vie sociale -animer ce casino hérité de son mari. Une fille un peu garçon, sportive, passionnée par l'Afrique, qui s'est toujours crue négligée, mal aimée. On la met à la danse classique, on l'exhibe avec son joli tutu dans les réceptions familiales... la petite fille qui interprète Agnès enfant rend de façon saisissante le côté traqué, traqueur de cette gosse qui voudrait plutôt se cacher, être ailleurs, que jouer les singes savants. Sa mère ne s'en est pas rendu compte? Non. Agnès devenu femme veut toucher sa part d'héritage, non pas tant pour en faire quelque chose que pour exister indépendamment de sa mère. Mais Renée ne veut pas se dépouiller de cet argent qui lui permet de maintenir à flot un casino qui bat de l'aile. Finalement, un grand malaise enfantin va se résoudre en une sordide question d'argent. Le bellâtre, l'homme à femmes qui vit toujours en partie avec son ex et mère de son fils et a une maitresse officielle, va jouer sur du velours, après avoir tenté de circonvenir la mère, dont il est l'avocat, et dont il espère devenir le second, le directeur des jeux. Renée sait juger les hommes: elle a très bien évalué l'arrivisme de son protégé, alors il s'attaque à la fille, et là, c'est trop facile. Juste retour des choses: s'il a poussé Agnès à trahir sa mère, c'est son propre fils qui, trente ans plus tard, le trahira (malheureusement cette dernière partie, qui relate les récents procès, n'est pas à la hauteur du reste. C'est du niveau série TV Ce qui est certain, c'est que Renée a beaucoup aimé sa fille, à sa façon. A part la fin, c'est fin, c'est fouillé, c'est psychologiquement d'une grande justesse. Des couples mère /fille qui s'aiment mais sont incapables de se rencontrer sans se frotter, sans s'affronter, il y en a..... légion, et au fond c'est cela qui a intéressé le réalisateur -et qui nous intéresse. C'est la qualité Téchiné quoi!
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