Cinq ans après le médiocre La fille du RER, André Téchiné se réessaie à la reconstitution d’un fait divers choquant, à savoir la disparition d’Agnès Le Roux en 1977 ainsi que le procès du principal accusé Maurice Agnolet près de trente ans plus tard. Le parti-pris du réalisateur est ne justement pas prendre parti en n’exposant, quitte bien évidemment à les romancer, que les faits reconnus par la justice sans chercher à solutionner quoi que ce soit, mais le fait de s’être inspiré des mémoires de Renée Le Roux, mère d’Agnès convaincue de la culpabilité d’Agnolet rend l’objectivité de son récit plus que bancale. Si le recours à Catherine Deneuve et d’Adèle Haenel pour incarner respectivement une mère hautaine et autoritaire et une fille énergique mais romantique sont des choix de casting évidents que leurs prestations viennent confirmer, Guillaume Canet, avec son jeu inexpressif, semble plus insipide que jamais. En optant pour un scénario où la relation amoureuse entre la victime et l’accusé prend la place centrale de l’intrigue, L’homme qu’on aimait trop délaisse complétement les problématiques liées aux tensions mère-fille, à l’influence de la mafia napolitaine dans cette Côte d’Azur de carte postale mais aussi et surtout des troubles juridiques vaguement évoqués en guise de clôture.
Histoire plus qu'intéressante... Casting réussi. Je pense surtout à G.Canet et A.Haenel. La réalisation est pas mal mais des fois inégale ce qui casse un peu le rythme du film. Malgré tout, le film est très prenant. C'est à voir...
Film très bien interprété et très intéressant sur ce fait divers assez connu. Que soit Deneuve en passant par Canét tout le monde est convaincant. Je recommande ce film.
Un film sur la passion destructrice et la manipulation avec un personnage principal agaçant et une interprète qui ne l'est pas moins. Une critique plus détaillée et d'autres sur
Il y a tous les ingrédients pour faire un bon film : une bonne histoire, un bon réalisateurs, 3 bons acteurs et pourtant la mayonnaise ne prend pas. La faute à un manque de moyens (très mauvaise reconstitution des années 70 sur la côte d'Azur avec un casino improbable...), ou d'intérêt de Téchiné qui ne cesse de répéter que c'est une commande ? Canet est plutôt bien, essayant de défendre son personnage de manipulateur, mais Adèle Haenel n'est pas crédible, ni sensuelle, ni émouvante. Elle est très embarrassante dans une danse africaine qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Deneuve semble mal à l'aise, ne sachant pas trop ce qu'elle joue, sauf à la fin ou ressemblant enfin à une vieille dame elle devient émouvante. Mais c'est un peu tard, hélas...
André Téchiné avant déjà adapté un fait divers avec le très mauvais La fille du RER (2009). Il se saisit cette fois-ci de la mystérieuse affaire Le Roux/Agnelet qui a encore défrayé la chronique il y a quelques mois à peine. Ce coup-ci tout fonctionne. Le rythme est assez lent, le film dure presque deux heures, mais le réalisateur prendre le temps de bien poser le récit et de bien présenter les personnages. Tout en gardant, par la force des choses, cette part...
Techiné a de la bouteille et nous éclaire sur cet événement connu de tous L'atout de son film est sa mise en scéne, et ses 3 formidables acteurs. Le profil psychologique de chaque personnage permet de nous faire une idée sur ce qui s'est vraiment passé.
Un bon film, qui n'a rien d'exceptionnel pour un Téchiné, le scénario traîne un peu malgré de beaux dialogues, mais les personnages sont parfaitement rendu grâce à une interprétation efficace. Du beau cinéma à voir de toute façon!
Pas un personnage ne suscite de sympathie, hormis, un peu, Renée le Roux sur le tard Cerise sur le gâteau : maquillage pitoyable de Guillaume Canet dans la partie 30 ans après.
Je ne suis restée jusqu’au bout que pour … "savoir comment ça se finit"
L’homme qu’on aimait trop, film d’acteurs Au mitan des années 70, la guerre des casinos fait rage sur la Côte d’Azur. Patronne du Palais de la Méditerranée à Nice, Renée Le Roux est évincée de son siège après que Fratoni ait acheté le vote de sa fille Agnès contre sa mère. Celle-ci se sépare de son homme de confiance, Maurice Agnelet. Un avocat arriviste qui en profite pour conquérir le cœur et les économies d’Agnès. Après une première tentative de suicide, Agnès Le Roux disparaît pour de bon en 1977... L’une des grandes énigmes policières de ces dernières années commence. Le film a été achevé avant la condamnation en avril 2014 d’Agnelet à 20 ans de prison après un troisième procès pour un assassinat sans preuve, mais lesté de lourdes présomptions. Mais qu’importe, l’adaptation qu’en fait Téchiné est une fiction ou la peinture du milieu et le drame psychologique comptent davantage que la reconstitution judiciaire. La guerre des casinos reste dans l’ombre, le traitement est classique et le scénario sans grande originalité. Comme si, au fond, la seule chose qui intéressait le réalisateur c’était son trio d’acteurs derrière lequel s’efface l’histoire. Il est vrai qu’ils sont tous magnifiques. Catherine Deneuve aussi convaincante en impératrice des jeux qu’en mère résolue à laver l’honneur de sa fille. Adèle Haenel, héritière grognon et pleurnicharde à souhait. Et Guillaume Canet, parfait en fourbe ambigu et dragueur sans scrupule. Téchiné, l’homme qui aimait trop les acteurs…
Quand Téchiné s'attaque à un fait divers, il ne le fait pas à la manière d'un procureur, rejetant le film à thèse, mais s'attachant davantage aux liens familiaux et au contexte social (voir La fille du RER). L'homme qu'on aimait trop penche sans doute un peu plus du côté de la mère (Deneuve, parfaite) que de l'amant de sa fille (Canet, excellent) mais l'énigme meurtrière reste inexplicable et ce n'est pas le film qui entend donner des clés. Peut-être l'une de ses faiblesses d'ailleurs tant L'homme qu'on aimait trop est trop prudent et d'un classicisme absolu pour la forme. Heureusement qu'Adèle Haenel, une fois de plus encore remarquable, donne un aspect moins empesé à un ensemble sage qui, de plus, n'arrive pas à nous plonger dans l'univers frelaté et fiévreux des casinos de la Côte d'Azur des années 70. Quant à la reconstitution du procès, elle n'a guère d'intérêt d'autant que le verdict a été contredit récemment.