D'ordinaire, j'apprécie les péplums, surtout les versions blockbuster, mais quand c'est bien fait. Or ici, je suis vraiment étonné de ce que j'ai pu voir de certaines critiques. Décidément, certains ne savent vraiment pas ce qu'est la qualité
D'ailleurs, j'ai pris des notes durant le film pour bien me rappeler de toutes absurdités que j'ai eu le privilège de relever.
Alors bon, de la part de Renny Harlin, réalisateur de Die Hard 2, on était en droit de s'attendre à quelque chose de -relativement- bien.
La légende d'Hercule, c'est d'abord un mélange de 300, Gladiator, et Troie, mais en version foireuse (et encore, je retiens mes mots, parce que je me suis bien marré).
Le casting est complétement inégal: si Scott Adkins est plutôt bien en Amphitryon, Liam Garrigan et Kellan Lutz sont clairement apathiques, se contentant de froncer les sourcils lorsqu'ils sont "pas contents". Donc, pour les instants émotion, quand des gentils meurent et que les autres sont tristes de ces pertes, on repassera pour espérer une petite larme.
Les personnages sont clairement mal exploités: Hercule est un Hercule de bas étage, Iphiclès me fait penser à Loki de "Thor', mais en beaucoup moins intéressant et charismatique. Il y a aussi Hébé, la traditionnelle fille copine du héros et qui est là pour l'histoire d'amour, même si en vrai elle ne sert à rien d'autre qu'à se faire capturer (
j'ai d'ailleurs bien aimé à la fin quand elle se prends une dague dans le coeur puis survit par je ne sais quel moyen)
Seul Amphitryon (encore lui) est excellent, car Scott Adkins nous livre un personnage charismatique à souhait.
Les autres personnages sont soit transparents (c'est à dire qu'ils ne sont ni nuls, ni bien, donc on ne retient rien de bon ou de mauvais) à l'instar de Sotiris soit totalement inutiles (du genre le vieux Chiron, qui normalement est censé être un Centaure, précepteur d'Hercule, qui lui apprends le maniement des armes, la lutte, et tout ce qu'un héros doit savoir faire).
Le film compte également de nombreuses invraisemblances, et c'est cela qui m'a fait bien rire. Car pour un film se prétendant narrer le mythe d'Hercule, on est loin de la mythologie grecque. En effet, quand on pense à Hercule, tout le monde connait les 12 Travaux d'Hercule. Or ici, le seul qui est narré, c'est le Lion de Némée, et encore, le combat est expédié en 30 secondes, et il est complétement hors contexte. L'Hydre de Lerne, le Sanglier d'Erymanthe, la Biche de Cérynie, Ladon, Cerbère... toutes ces scènes qui auraient pu être géniales sont ici complétement oubliées, au profit d'un scénario totalement inédit.
Et puis, il y a le début, avec Héra. Dans le mythe, Héra déteste Hercule, et fait tout pour le gêner ou le faire échouer. Et pourtant, ici c'est complétement l'inverse, elle autorise même Zeus à la tromper, tout ça pour des raisons dont on se demande l'intérêt qu'elle pourrait en tirer.
Ah, et le meilleur pour la fin, l'épée d'éclair d'Hercule !! J'ai déjà vu une paire d'armes nanardes (merci Nanarland pour ces pures moments de merveille), à l'instar des armes à munitions illimitées, l'arc magique de "Conquest", le kart de la Mort de "la Revanche", ou encore le mini lance-roquette de "Eliminator". Cette scène est d'ailleurs presque aussi drôle que celle où
il castagne du méchant à coup de pierres reliées à des chaines (un fléau d'arme quoi).
La BO, quant à elle, n'est pas tellement à la hauteur. Pas qu'elle soit mauvaise, loin de là, mais on retient peu de thèmes marquants (à part les musiques du générique de fin).
Bon, je ne parle pas des effets spéciaux, pas moches, parce que j'ai déjà vu bien pire, mais pas non plus si exceptionnels que ça, surtout le Lion de Némée, qui n'est pas particulièrement terrible.
Heureusement bon, la 3D parvient quand même à sauver en partie le film, parce que ça assure le spectacle dans les combats. Ceux-ci sont d'ailleurs bien orchestrés, et riches en action, même si on a bien copié Zack Snyder en sortant des ralentis de 2 secondes à chaque combat.
Bref au final, pas de quoi ici faire une épopée grandiose. Pourtant, avec une matière aussi dense que le mythe d'Hercule, il y avait de quoi à exploiter, mais ça reste trop brouillon pour en faire un péplum digne de Gladiator (entre autres).