Ce "Fences" ("Barrières", au propre : la clôture que le héros met tout le film à construire, pour délimiter sa très modeste propriété dans un quartier noir de Pittsburgh, où il travaille comme éboueur - comme au figuré bien sûr, ethniques, sociales...) est une pièce, que Denzel Washington et Viola Davis avaient d'ailleurs jouée ensemble (en 2010) sur une scène de Broadway. DW, en l'adaptant pour le cinéma (sur un scénario de l'auteur dramatique lui-même, August Wilson), ne se hisse guère au-delà du théâtre filmé - ce qui donne toute la mesure du film, et souligne son plus gros défaut : les "morceaux de bravoure", souvent des monologues de "Troy Maxson" (et souvent indigestes..), sont fréquents. Au positif, il y a quand même de vrais moments d'émotion - dans cette histoire de sportif frustré (il doit abandonner une carrière prometteuse de joueur de base-ball - car cantonné à la "N. League" - pour assurer la subsistance de femme et fils ; il ratera de peu la mixité ethnique dans ce sport, datant de 1947), mari et père tyrannique, et frère abusif
(il a accédé à la propriété grâce aux dommages de guerre de son cadet, "Gabe", et touche sa pension d'invalidité)
.... mais pas que.... Cependant au négatif (pour compléter ce qu'indiqué supra), c'est beaucoup trop long, mis en scène trop basiquement, et monté trop mécaniquement pour accrocher vraiment le spectateur ! Viola Davis est pour sa part plus convaincante que le réalisateur/acteur principal, en épouse modèle et mère aimante, moins lisse cependant qu'on pourrait l'imaginer d'emblée.