Le monologue du voisin
Nombreux sont ceux qui ont eu l’audace ou tout simplement le courage de transformer une pièce de théâtre en une œuvre cinématographique. Un des exercices les plus casse-gueules qui soient. Par exemple, cette adaptation par Roman Polanski de Carnage, la pièce de Yasmina Reza a fait couler beaucoup d’encre, de fiel devrait-on dire. Mais à l’autre bout du spectre, on a pu avoir des pépites comme Incendies de Denis Villeneuve (adaptation d’une pièce de Wajdi Mouawad), ou dans un autre registre, le récent Juste la fin du monde de Xavier Dolan, une adaptation plausible de la pièce de Jean-Luc Lagarce.
Denzel Washington vient donc de se rajouter à cette longue liste, en adaptant Fences, la pièce du même nom d’August Wilson. Créée en 1983, la pièce a été reprise à Broadway en 2010 par Kenny Leon, pour une saison de 13 semaines, avec déjà au premier chef Denzel Washington lui-même, ainsi que Viola Davis. Pour ce qui est du scénario, le dramaturge en avait déjà élaboré une version bien avant sa mort en 2005. Des ingrédients dont Washington s’est emparé pour concocter cette version cinématographique.