J'avais vu un film des frères Jean Marie et Arnaud Larrieu qui s'appelait "Peindre ou faire l'amour", titre parfaitement idiot mais qui était censé "faire genre", je suppose?..... Le film lui même était cucul, bobo, tout satisfait de lui même. Insignifiant donc.
Là, les frangins tapent dans le thriller, en partant d'un livre de Philippe Djian, et ils tapent juste. C'est bien une intrigue à la Djian, tordue et glauque. Oui mais, et c'est dû en grande partie au choix d'acteur, le climat n'est pas du tout à la noirceur pesante. Il est plutôt rigolard . La tête de Mathieu Amalric, en train de se débattre entre ses femmes et ses problèmes universitaires, et qu'on n'imagine pas du tout en tueur mais bien en petit prof obsédé par les minettes, ne prête pas à la tragédie.
. Marc, donc, prof de technique d'écriture à l'Université de Lausanne (oh putain! l'université! les espaces! le design! quand on aura ça en France, tout le monde voudra faire des études...) habite avec sa sœur dans un chalet au fin fond de la montagne, au bout d'une route où le chasse neige ne passe pas tous les jours. Chalet, magnifique. Tout lambrissé (mais les lambris ont l'air assez neuf? le spectateur attentif pourra s'en souvenir...). Plein de livres, de coins douillets pour lire; derrière: la forêt. Ca tombe bien: Marc adore se promener en raquettes. Il hume l'arrivée du printemps....
Avec sa sœur, Marianne (Karin Viard, oui, ne vous étonnez pas, dans le film, il y a tous les acteurs français qu'on voit tout le temps, au point qu'on se demande quand ils trouvent le temps de dormir), ça a l'air bizarre. On se demande s'il n'y a pas un poil d'inceste dans l'air. Mais Marc aime par dessus tout la giovina principiante. Il a du mal à résister à un petit cul bien frais. Justement, au début du film, il en ramène une chez lui, pourvue de nichons gonflés à l'hélium, qui a l'air de n'avoir pas froid aux yeux -ni ailleurs. Au petit matin, il a du mal à la réveiller.
Cette jeune fille, Barbara (Marion Duval), disparait. Sa belle -mère la recherche (Maïwenn, qui a l'air d'avoir encore pris une douzaine de nouvelles dents et ressemble de plus en plus à l'enfant que Fernandel aurait eu avec le Comte Dracula). C'est l'amour fou, compliqué par le fait que notre Marc est aussi poursuivie par les assiduités d'une étudiante encore plus saute-au-paf (Sara Forestier), qui a la fâcheuse caractéristique d'être la fille d'un mafieux. Tout cela risquerait fort de lui coûter son poste, si le directeur du département (Denis Podalydes) n'était pas raide dingue de Marianne.
Amusez vous bien! Les paysages de montagne sont superbes, les filles sont bien déshabillées pour le plaisir des yeux (les garçons aussi, mais ça ce n'est pas pour le plaisir des yeux, c'est juste pour la parité). On ne s'ennuie pas, on suit avec plaisir les circonvolutions d'une intrigue qui aurait quand même mérité une meilleure fin. Bon pour les dimanche de grisaille et de cafard.