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Kubrock68
41 abonnés
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4,5
Publiée le 3 août 2014
Un professeur de littérature en suisse, qui vit avec sa soeur, est un séducteur maladif. Ce qui frappe d'emblée c'est qualité de la réalisation, elle est tantôt aérienne, tantôt proche des personnages mais toujours dans une forme de distance neutre. Ensuite, comment ne pas parler des acteurs, Amalric en tête, le film pourrait être vu que pour eux. Enfin l'histoire compliquée à souhait, labyrinthique et tortueuse envoûte. Rien n'est évident tout est suggéré avec une grande finesse. Voilà un film dont on se dit, que le cinéma parfois cela produire cela, une aventure humaine inédite et fascinante. Un grand film.
Malgré une histoire intéressante et un casting convaincant, ce thriller érotico-littéraire basé sur un roman ne propose qu'une intrigue lente, lassante et suscitant rapidement l'ennui. Dommage...
Décrire un paysage pour parler de soi, donner "de la pure présence" en faisant disparaître la première personne: "L'Amour est un crime parfait" est un film où l'on n'arrête pas de théoriser sur l'écriture. C'est ce que fait Marc (Mathieu Amalric) : il donne des cours de "creative writing" dans une université suisse ultramoderne. Mais de quelle écriture parle-t-on? Celle d'un texte ou celle d'un film? A travers les cours d'écriture de Marc, je ne peux m'empêcher de voir ce que les Larrieu veulent dire sur leur façon d'écrire un film. Et ce qu'ils disent est particulièrement intéressant: ils disent qu'il faut revenir aux paysages (et c'est ce qu'ils font), ils disent qu'il faut en finir avec le cinéma du "moi", cinéma de "l'histoire vraie". "C'est mon histoire", a dit Guillaume Gallienne à propos de "Guillaume et les garçons à table"; "c'est notre histoire", ont dit Valerie Donzelli et Jeremie Elkaim au moment de la sortie de "La Guerre est déclarée". Et si toutes ces "histoires" ne nous intéressaient pas? Et si ce cinéma du "moi" avait fini par nous écoeurer? Et si l'obscénité dont on parle en ce moment à propos de Nymphomaniac se trouvait plutôt dans ces films où les auteurs ont besoin du spectateur pour procéder à une catharsis qui ne concerne qu'eux? Le film des Larrieu me plaît parce qu'il se situe à l'opposé de ce cinéma narcissique que je ne peux plus voir. Il cultive sa très grande bizarrerie et celle-ci se ressent partout: dans le jeu des acteurs, qui sonne faux, dans les dialogues, très inégaux, dans le traitement des décors et des paysages, dans le choix des musiques. On est parfois dans une autre dimension, qui n'a rien à voir avec le "naturalisme" français, concept vide par lequel on essaie d'ériger aujourd'hui la misère esthétique de certains films d'ici en posture. Dans son dernier quart d'heure pourtant, le film revient vers une sorte de "droit chemin": il se termine au bord d'un lac, dans un bungalow qui ressemble à n'importe quelle chambre d'hôtel, ou à n'importe quel appartement de film français moyen. Et là commence quelque chose qui ressemble en effet à un très mauvais film français, mais ce film n'aura pas le temps de naître: tout va brûler, personnage et décor. On peut trouver cette fin maladroite, mauvaise (et elle l'est, si l'on s'en tient strictement à l'histoire), on peut aussi y voir une sorte de signal, comme si les Larrieu voulaient dire, très simplement, très radicalement aussi, qu'ils n'iraient pas plus loin sur cette pente-là, celle du mauvais cinéma français, avec ses histoires d'amour, ses crises de larmes, son pathos. A cette pente raide sur laquelle le film se laisse un peu glisser, ils préfèrent les montagnes enneigées, les chalets, les "buffets nordiques" et les routes tortueuses. Un tel désir d'étrangeté est rare, c'est ce désir qui porte le film, c'est ce désir qui le rend si précieux.
5 acteurs admirables qui nous font passer un bon moment devant ce film au scénario un peu étrange. Avec 15 min de moins, ce serait mieux; le film nous surprend par ses paysages de montagne enneigées et son ambiance sombre malgré la lumière permanente. Un bon contraste, et une fin efficace.
Je ne m'étais pas autant ennuyé devant un film depuis bien longtemps, je le déconseille vivement, j'aurai d'ailleurs aimé être prévenue. Certains plans sont jolis, c'est indéniables est la trame initiale aurait put donner quelque chose de correct mais le réalisateur n'a pas su tirer profit du potentiel de Lausanne en tant que ville ainsi que du scénario. Lenteur, répétition, stéréotypes du film français, mollesse ... J'ai perdu du temps et de l'argent.
J'ai trouvé ce film aussi vain que prétentieux. La faiblesse du scénario est criante. Il ne vaut que par les paysages et la présence des actrices et acteur: ce qui ne fait pas un film !!!!
Les frères Larrieux signent un film assez étrange, car on ne sait pas dans quoi on s'embarque. Est-ce un film policier sur la disparition mystérieuse d'une fille alors même que tout ce qui entoure la disparition semble évident ou alors un film d'amour sur un prof aussi charmeur que charmé par les femmes. Le problème du film vient selon moi de la mise en scène et du montage qui ne laissent place à aucun suspens même s’il y a des moments intrigants. Le scénario est bien trop brouillon pour susciter notre intérêt ou nous tenir en haleine. Le casting est bon et les acteurs convaincants, mais ce n'est pas suffisant surtout que le film devient ennuyeux au bout d'une heure. L'image est propre et le cadre est superbe, mais cela ne suffit pas à en faire un bon film. Bref, un film qui n'est pas terrible.
Les frangins réalisateurs de "Peindre ou faire l'amour" (2004) et de "Les derniers jours du monde" (2009) adapte le roman "Incidences" (2010) de Philippe Djian, ce dernier a déjà été adpaté avec "37°2 le matin" (1986) par Jean-Jacques Beinex... On retrouve la sensualité ambiante et cette force invisible qui plombe ou va plomber le bonheur de ses protagonistes. Les frères Larrieu sont à l'aise avec et impose leur style, avec cette pointe de fantastique. Ils retrouvent pour ce film l'excellent Mathieu Amalric (4ème film ensemble). L'atmopshère pesante et surréaliste des frères Larrieu se marie parfaitement au récit, et se claque magnifiquement aux paysages ; ces derniers sont sublimes. Le scénario penche du côté Hitchcock, néanmoins on aurait préféré que le lien frère-soeur soit moins effleuré et notons que l'option de l'infiltrée sexuelle est une anomalie invraisemblable. Malgré ses petits défauts on prend plaisir à suivre cet homme dans ses "errements" notamment grâce aux détails, comme l'apparition du loup (figure récurrente chez les Larrieu, symbole de la double personnalité du loup-garou) ou ses quelques idées semées mine de rien comme le libéralisme et le vapotage. Le très bon casting fini de nous convaincre, Amalric forme un couple frère-soeur idéal (déjà tourné en semble sur le film précédent des Larrieu), Sara Forestier offre sa sensualité ingénue, juste un bémol pour Maïwenn pas toujours très probante mais son rôle ne l'y aide pas puisque la "méthode" de son personnage n'est de toute façon pas crédible. Au final il s'agit du meilleur film des Larrieu depuis 2004, et malgré ses défauts ça reste un film intriguant et magnifiquement mis en scène.