C’est le producteur portugais Paulo Branco qui a proposé à Benoît Jacquot de s’attaquer à l’adaptation cinématographique du roman Body Art de l’écrivain américain Don DeLillo. A partir de ce roman sur le deuil, la comédienne Julia Roy a écrit le scénario du film avant d’en devenir l’actrice principale auprès de Mathieu Amalric et de Jeanne Balibar. Depuis 11 ans, le réalisateur de cinéma Jacques Rey vivait avec Isabelle, une comédienne qui joue dans tous ses films. Un beau jour, coup de foudre pour Laura, bien plus jeune que lui. Le nouveau couple s’installe dans une grande et belle maison de l’Algarve (remarque : cette maison aurait appartenu à l’ancienne star du football portugais Luis Figo !), l’amour est fou mais, dans la maison, résonnent des bruits bizarres. Aller retour rapide de Rey vers Paris, il revoit Isabelle et, au retour, sans qu’on en comprenne les raisons, il jette sa moto contre un camion et se tue. Résultat : Laura, folle d’amour, plus ou moins schizo, se met à porter les lunettes de Rey, à parler comme lui, à le revoir auprès d’elle, à retrouver des moments passés à ses côtés, à le laver dans la baignoire, à se laver, elle, dans la baignoire. Ne tournons pas autour du pot : "A jamais" aurait pu être un beau film sur le deuil, le problème c’est que vient se greffer dessus, dès le début, un fantastique de pacotille, avec ces bruits bizarres qui résonnent dans la maison, avec une musique à vocation anxiogène signée Bruno Coulais, et la mayonnaise ne prend jamais. Les comédiens ? Amalric (Jacques Rey) fait du Amalric, Balibar (Isabelle) fait du Balibar. Quant à Julia Roy (Laura), on ne la connait pas suffisamment pour savoir si elle fait du Julia Roy.