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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 juin 2014
    Ton absence Daniele Luchetti mai 2014
    Anni felici en V.O.

    C’étaient les années 70, les « jolies mômes » se promenaient « toute nues sous leur pull »
    C’étaient les années 70, les enfants ne comprenaient toujours rien à leurs parents même s’ils savaient presque tout, et surement trop, d’eux
    C’étaient les années 70, l’Art conceptuel prétendait secouer le carcan bourgeois d’une création qui se donnait le beau pour objet, se jetant à corps (peint) perdu dans les performances et le refus révolutionnaire de l’esthétique
    C’étaient les années 70, la liberté sexuelle était le credo d’une jouissance sans limites, et sa libération, un chemin parfois périlleux et douloureux
    C’était l’été 74 à Rome, après le référendum du 12 mai où 60% des italiens s’étaient prononcé pour le divorce
    C’était l’été 74, la nonna de Dario lui offrait sa première caméra et Dario tournait ses premières images, visionnait en famille ses premiers rushs et montait son premier court-métrage…
    …C’est le film où Daniele Luchetti se souvient de cet été-là, de ces années-là, des années heureuses du titre italien trahi par un titre français qui a à voir avec le film mais ne dit plus le lien avec le point de vue du réalisateur
    C’est le film où Daniele Luchetti se retrouve enfant pour reconstruire et raconter sa naissance comme cinéaste, pour reconstruire en super 8 et commenter en voix off le regard qu’il portait alors sur le monde, sur son monde c’est à dire sa famille.
    C’est le film où il fouille dans l’archéologie des souvenirs pour narrer et réinventer la seconde naissance d’un père artiste, Guido qui va trouver au delà des conventions du moment et de l’influence du microcosme de l’avant garde artistique, son propre chemin de création, la seconde naissance d’une mère, Serena, qui va découvrir et assumer ses propres désirs au delà aussi de la communion avec le féminisme en marche et contre l’emprise totalitaire de l’amour qu’elle voue à son mari.
    C’est le film où le récit de ces naissances en célèbre l’avènement dans la douleur et la joie mêlées, et la rupture explosive avec ces « stronzi » gros cons) que savent être à un moment ou l’autre les parents. C’est le film où il redonne la main à un petit frère qui dit lui aussi, mais sans le médium d’une caméra, la vérité aux adultes, une vérité de mots sans précaution, criée à leur face.
    C’est le film où Daniele Luchetti poursuit, caméra au poing, sa lecture et sa réécriture de la complexité d’un monde qui façonne de mille façons des femmes et des hommes dont il explore en très gros plans les visages et les corps pour en voler la respiration la plus intime.
    C’est le film où il met en scène le va et vient de l’amour de ses parents afin qu’ils fassent définitivement la paix, où il va se blottir dans la chaleur de la tribu en espérant y compenser l’absence, où il retrouve « l’équilibre précaire » mimé et incarné par les enfants d’un Guido en déséquilibre d’amour.

    C’étaient les années 70, c’était une chanson de Fabrizio de André « Amore che vieni, amore che vai », c’était les modèles nues d’un happening de la triennale de Milan, c’était « la merde d’artiste » en conserve de Piero Manzoni ou les chevaux de Kounellis, c’étaient nos parents, effarés ou ravis des changements de leur monde, c’étaient nous, enfin libres avions-nous imaginé…
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