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SAVONAC
1 abonné
87 critiques
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3,5
Publiée le 22 septembre 2024
C'est un film du début du parlant où la technique du son n'était pas encore au point (ça n'allait pas tarder!). Conséquence: peu de dialogues. Les deux acteurs, sur lesquels repose le charme du film, sont absolument délicieux, particulièrement Annabella, à croquer avec son minois fin et expressif. Partant d'une situation de désespoir, l'histoire évolue peu à peu vers le bonheur, preuve de l'optimiste du réalisateur Paul Fejos. L'amour mais aussi la solidarité entre prolos, tout cela contribue à rendre ce spectacle agréable. Les quelques scènes où les deux amoureux jouent les riches sont un peu longuettes, voire pénibles. Mais ce sont les conventions du cinéma de l'époque et cela ne gâche l'impression générale et le jugement positif qu'on ne manquera pas d'avoir sur ce film certes désuet, mais animé de beaux sentiments.
Ce film à la limite du cinéma muet et du parlant est absolument merveilleux autant sur le plan art cinématographique que sur le plan moral. Les différentes émotions que Fejos nous transmet grâce à son talent de cinéaste doublé de son humanisme irréprochable, c’est à dire sans complaisance ni misérabilisme, sont à ma connaissance d’une grande rareté. Ce film lui appartient en totalité puisque le scénario et tous ses détails sont de lui. Entre la première séquence émotive de la double noyade et la dernière qui prouve que la générosité peut être contagieuse, en passant par l’extraordinaire mariage incognito et imprévu des deux amoureux dans la grande église, tout n’est que poésie, tendresse et larmes qui coulent de nos yeux. Bientôt les ordinateurs des prochaines décennies seront dotés d’intelligence supérieure à celle des hommes et qui sans aucun doute amélioreront le confort de ceux d’entre eux qui pourront se les offrir. Mais, il existe une autre intelligence qui est celle du cœur et que ‘’Gardez le sourire’’ à porté à une hauteur disparue dans le cinéma d’aujourd’hui. Celle ci pourra, toujours j’espère, être accessible à tous. Quand le cinéma atteint une profondeur humaine comme dans ce film, le septième art devient le premier.