Derniers Avis : On the Milky Road - Page 4

Trois années ont été nécessaires pour réaliser cette fresque délirante qui raconte l’histoire d’amour entre Kosta (Emir himself) et Nevesta (Monica Bellucci) sur fond de conflit yougoslave. L’univers baroque et extravagant du réalisateur serbe à l’imagination débordante n’a rien perdu de sa poésie et de sa virulence. Il pousse le curseur de la fantaisie très très loin et multiplie les scènes burlesques et oniriques. Même si j’ai été séduite par intermittence (la scène d’ouverture est extraordinaire), son style tonitruant, reconnaissable entre tous, a cependant perdu de son pouvoir de fascination. Trop de bruit, trop de fureur, un récit surchargé et confus qui frôle parfois le grand n’importe quoi, sans parler des effets spéciaux plutôt vilains. Un serpent buveur de lait, un faucon qui danse, un ours mangeur d’oranges, des oies qui se baignent dans le sang de cochon ou une poule qui ne pond qu’en sautillant… Ce joyeux bestiaire, ajouté au fracas des bombes et de la musique tzigane finit par lasser. J’ai eu la sensation d’avoir passé deux heures dans le tambour d’une machine à laver. J’en suis sortie essorée, lasse… et déçue.