Bizarrement, et contrairement à tous les films que j'attends cette année depuis plus de six mois, à commencer par Interstellar par exemple, je n'ai entendu parler de Gone Gril qu'il y a 2 semaines. Ni une ni deux, rien à prouver, nouveau Fincher, même si j'avais trouvé des défauts à Millenium et certains autres des derniers, j'y vais quand même, au moins pour la curiosité.
Je vais résumer mon ressenti par une petite histoire.
A la fin du film, une fois que le générique arrive, les lumières s'allument subitement, me sortant de la transe dans laquelle j'étais rentré. C'est là que je me suis rendu compte que le film était fini, mes amis et moi-même sommes restés assis cinq minutes sur notre siège avant de sortie derrière la salle silencieuse, le pas lent, les jambes fébriles, pour aller se rafraîchir à l'extérieur du cinéma et sortir d'une voix saccadée "Oh, mon dieu...".
Voilà où nous en sommes, si quelque chose vous a rebuté dans la bande-annonce, ne vous y fiez pas, foncez quand même, si vous n'aimez pas Ben Affleck, nous vous y fiez pas, foncez quand même, si le Missouri, c'est pas beau pour vous, ne vous y fiez pas, c'est bon vous comprenez le message?
Gone Girl est ce long-métrage qui ne m'avait pas procuré un tel effet depuis sûrement quelques années.
Pour détailler, la réalisation de Fincher est d'habitude excellente, mais il atteint ici le sommet de son art. Sans en faire trop, ces plans fixes et ces lents travellings calculés au millimètre permettent une immersion totale dans le film en disant au spectateur "tu dois sûrement regarder quelque chose à cet endroit, je te laisse deviner quoi". Principe même du thriller, mais ce long-métrage va au delà du thriller.
Les acteurs sont excellents, je faisais partie des sceptiques pour Ben Affleck (qui a pris 10 kilos), mais ce fut une erreur, j'adore Neil Patrick Harris (dommage que le doublage ne soit pas top) et il est excellent, je ne connais pas très bien la carrière de Rosamund Pike et elle m'a littéralement transcendé, mettant une baffe assez subtile au panthéon que j'ai actuellement de ce type de protagonistes.
Je n'ai pas grand chose à dire de plus , la musique, extrêmement minimaliste et tendue, mettra tout le monde mal à l'aise dans cette oeuvre où tout est une question de psychologie des personnages. Les rebondissements sont réguliers, tous bien trouvés, tout est paramétré pour ne rien laisser au hasard. Les scènes dans la maison
de Neil Patrick Harris, du début à la fin, sont à avoir une boule au ventre jusqu'à la toute dernière où monsieur Fincher nous rappelle "Hé, n'oubliez pas qui je suis".
On ne ressort pas indemne de Gone Girl, il possède le côté sombre de Millenium et Zodiac, la qualité d'acteurs de Seven et une réalisation qui frôle la perfection.
Une heure après, je suis encore pris dedans. Certains lui reprocheront son côté malsain, certes, mais tout est bien dosé sans aller dans les extrêmes. C'est malsain, torturé, tendu, envoûtant, surprenant, bon, bon, et bon !
Je n'ai pas encore vu le dernier Dolan, mais en ce 10 octobre, Gone Girl est mon nouveau coup de coeur pour cette année 2014.