Depuis de nombreuses années déjà, David Fincher fait partie de mes réalisateurs favoris, ses films “Fight Club" et "Se7en" font partie de mes incontournables et depuis je lui fais une confiance aveugle; même pas besoin de regarder la bande annonce de son prochain film ou d’en lire le synopsis, je suis quasiment certaine que je vais adhérer. Et c’est le cas pour ce "Gone Girl" sorti cette année, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et sincèrement j’ai adoré ce film. D’abord je tiens à dire que je n’ai pas lu le roman dont il est inspiré "Les Apparences”, ce n’est pas le genre de livres que je lis habituellement, donc je ne pourrais pas faire de comparaison entre les deux supports. L’histoire est à la base plutôt classique : un couple qui semble parfait, mais qui en réalité en est pleine crise, va rencontrer un évènement plutôt inattendu, car le jour de leur anniversaire de mariage l’épouse disparaît mystérieusement et toutes les preuves semblent pointer du doigt le mari. Les deux acteurs principaux qui forment ce couple sont interprétés par Ben Affleck (que je n’appréciais pas dans ses jeunes années mais qui maintenant fait partie des acteurs qui m’intéressent) et Rosamund Pike (que je connaissais essentiellement pour son rôle dans “Le Dernier pub avant la fin du monde”) et on peut dire que chacun joue très bien son rôle, ils sont vraiment excellents et sont tout à fait crédibles dans l’histoire. Ben Affleck notamment, avec ce rôle de mari que tout accable, qui a l’air complétement à côté de la plaque, comme lorsqu’il pose à côté de l’affiche “missing” de sa femme avec un grand sourire décontracté, on aurait presque envie de l’accuser nous aussi, mais en même temps de le secouer pour qu’il se défende un peu mieux. L’histoire en elle-même est véritablement bluffante, difficile d’en parler ici sans risquer de spoiler, mais en tout cas c’est véritablement machiavélique, à aucun moment je ne me suis doutée de la façon dont les choses allaient tourner. Le retournement de situation, qui arrive aux deux tiers du film environ, est tout bonnement imprévisible et scotche le spectateur, c’est vraiment impressionnant. Alors me dira-t-on c’est le scénario qui fait tout et non pas le réalisateur (alors arrête d’idolâtrer ce Fincher), mais oui c’est sûr que le scénario est important, et ici bien écrit, mais la façon dont Fincher fait voir les évènements au spectateur, la façon dont il lui donne des détails et des indices au fur et à mesure, c’est ce qui fait aussi la force du film. Sincèrement j’ai passé mon temps à changer d’avis quand à la culpabilité de Nick (Ben Affleck), tellement les pistes données par Fincher forment un véritable puzzle qui s’assemble doucement tout au long du film. Pour ce qui est du fond du film, du “message”, on pourrait presque le résumer au dicton “Les apparences sont souvent trompeuses”, l’image que l’on renvoie de soi n’est pas forcément vraie, et est-ce que les gens préfèrent se fier aux apparences quitte à travestir la vérité, se voiler la face ? On note aussi que les médias ont ici une grande importance, l’affaire de la disparition d’Amy (Rosamund Pike) est suivie par toutes les télévisions et l’avis des journalistes est souvent ce que les gens préfèrent croire : on leur donne les preuves que l’on souhaite leur montrer, on leur donne un avis tout fait et le public acquiesce. Bref, il y a tellement à dire sur ce film, on pourrait en faire des tartines, en tout cas voilà une preuve de plus que David Fincher est un réalisateur de génie, j’ai hâte de pouvoir revoir le film pour essayer de trouver moi-même les indices menant à la résolution du mystère. A voir absolument, pour moi ce film fait partie des pépites de l’année 2014.