Petit western vraiment très peu connu de R. G. Springsteen, Le Desperado des plaines est un film simple, sans grande recherche, mais comme souvent avec ce réalisateur, pas déplaisant. Ça reste du western de série B, mais c’est court et pas inefficace.
Pas inefficace en partie grâce au casting quand même. Frank Lovejoy a beau ne pas être un acteur très connu, surtout aujourd’hui, il n’en reste pas moins qu’il a de la personnalité, du charisme, et que cela a été bien exploité dans ce film puisqu’on lui a confié un rôle de bandit au grand cœur, et que ça lui va très bien. Autour de lui il fait un peu d’ombre, mais James Best, n’est pas mauvais non plus, et il y a des seconds rôles intéressants (le shériff d’Abilene, le capitaine des vaches bleues), qui pimentent un peu ce film. Le premier rôle féminin, quoique campé par une charmante Abby Dalton reste peu dégrossi cependant.
Le scénario est simple mais pas désagréable. Il y a du rythme, de l’action, quelques rebondissements sympathiques, une pointe d’humour. Faut pas se leurrer, c’est du western aimable, assez édulcoré, mais l’histoire n’est pas mauvaise, le film est court, et Springsteen, comme souvent, joue la carte de la simplicité divertissante, et ça marche. Son film n’a rien de mémorable, mais c’est 1 heure 15 plaisante.
Sur la forme le réalisateur livre un produit assez tiède. Springsteen n’est pas un metteur en scène vraiment notable, et il tend à une certaine facilité, mais son métrage n’est pas horrible. Certes on sent un budget un peu faible sans doute (les décors restent limités, les scènes d’action n’ont pas beaucoup d’ampleur), mais le spectacle est proprement emballé, servit par une photographie couleur de bon aloi. Franchement c’est correct.
Le Desperado des plaines n’est sûrement pas un chef-d’œuvre du genre, et il n’y a pas beaucoup de Springsteen qui peuvent se prévaloir de l’être, mais c’est un petit western américain simple, moral, et dynamique. Un moment de détente parfait pour un amateur du genre, peut-être un peu plus indigeste pour quelqu’un de peu sensible au registre, mais c’est pas mal. 3.