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Un visiteur
4,5
Publiée le 31 janvier 2014
Un excellent premier film qui va bien au delà de la simple romance. Un ton soutenu et subtil tout au long du film. Tout y est juste : le retour chez le père, les relations père-fils pleines d'émotion, l'humour souvent, les hésitations de la belle Mélodie, un viticulteur amoureux de son métier, un rocker désemparé (bien coiffé pour un rocker mais...) et même... un chien amateur de Musset. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment dans un paysage que l'on a envie de revisiter. Bravo!
Intéressant bien qu’inégal, le premier long métrage de Guillaume Brac a les défauts et les inconvénients d’un film volontairement très dépouillé, tantôt un peu trop anodin tantôt réellement hypnotisant. Un difficile équilibre que Tonnerre sait toutefois progressivement apprivoiser une fois son intrigue définitivement basculée dans le tragique, sans nul doute le point fort de l’ensemble.
Tourné à Tonnerre et dans ses environs dans des conditions plus ou moins volontairement proches de l’amateurisme (la plupart des acteurs ne sont pas professionnels à l’exception des 4 personnages principaux), Tonnerre est un film au principe de départ simple : exilé dans la province la plus sordide qui soit en plein hiver, le rocker raté Maxime contemple le vide de sa vie, rencontre une jeune fille sur laquelle reporter sa frustration de ne pas être ce qu’il voudrait être et s’emballe un peu trop.
Sans être follement original, ce précepte peut largement suffire à construire un long métrage cohérent et bien rempli, le thème de la passion amoureuse virant à la folie pure et simple restant l’un des plus sûrs moyens de retenir l’attention d’un spectateur. Tonnerre sait d’ailleurs parfaitement exploiter ce filon par moments, notamment dans une dernière partie tout à fait réussie, la très grande sobriété de la mise en scène de Guillaume Brac et la quasi absence de bande son pendant des séquences entières du film installant habilement une tension uniquement alimentée par les non-dits et les emportements de Vincent Macaigne. Cette peinture froide d’une province aussi silencieuse qu’angoissante où les panoramas sur la nature inanimée sont tout sauf des natures mortes est sans doute en partie rendue possible par la volonté de filmer en 16 millimètres, un choix technique apportant un aspect réaliste quasi-documentaire à l’œuvre de Guillaume Brac, qualité particulièrement bienvenue quand sa machine dramatique se met en place.
On regrettera en revanche peut-être, moi oui en tout cas, que Guillaume Brac ne se soit pas contenté d’explorer cette voie et cherche assez clairement à parfois faire de son film une gentille peinture douce-amère de la vie provinciale pas toujours très fine. L’image d’Epinal des gentils provinciaux frustres mais excentriques est en effet un peu grosse et n’apporte pas grand-chose au film, les pitreries parfois inspirées de Bernard Menez ne suffisant pas à complètement crédibiliser une première partie moins drôle et spirituelle qu’elle voudrait l’être et qui fait un moment craindre le dérapage artistique.
Il faut aussi dire que si la beauté toute sauvage des scènes d’extérieur est à mettre au rayon des réussites du film, il est difficile de dire la même chose des nombreuses scènes en intérieur auxquelles Guillaume Brac a volontairement voulu donner un côté rétro pas très subtil (je n’invente pas, c’est vraiment le cas). Ce choix peut-être défendable artistiquement (il voulait apparemment ainsi souligner le fait que le présent appartienne déjà au passé, et l’amour avec donc …) accouche malheureusement de séquences d’une laideur visuelle assez incompréhensible où décors et visages sont plongés dans une lumière jaunie faisant plus penser à un mauvais film policier des années 60 qu’à un pari visuel.
Cette étrange esthétique et un hésitant comique burlesque, alliés à des performances d’acteurs disons discutables de certains des copains amateurs de Guillaume Brac, restent heureusement surtout circonscrits à la première partie et s’effacent peu à peu quand Vincent Macaigne se trouve rattrapé par la tragédie, inscrivant le film dans un registre dramatique intelligemment manié.
spoiler: Si une fin un peu moins vague et bâclée aurait sans doute encore ajouté au crédit d’un premier long métrage globalement bien mené, on ne peut cela dit pas enlever à Tonnerre d’avoir l’audace d’explorer jusqu’au bout une certaine esthétique dépressive, et d’en faire un vrai moment de cinéma et pas seulement une contemplation du vide à peine maquillée comme c’est parfois le cas de projets similaires. Il y a ainsi véritablement un petit quelque chose de fascinant dans la patte de Guillaume Brac même si l’on ne met pas complètement le doigt sur ce que c’est. À suivre donc dans les années à venir.
Une vraie surprise. Ce film vous prend par la main et vous enveloppe dans son univers. C'est intense, beau, triste, drôle, sensuel. Toutes les grandes émotions de la vie sont présentes et nous les vivons tour à tour avec les personnages du film. La mise en image est superbe, les comédiens, désarmants de naturel au point que l'on a parfois l'impression d'être dans un documentaire. Il y a aussi un vrai suspens et une tension qui font que l'on flirte parfois avec le polar. Bref, tonnerre détonne ! courez le voir ! Enfin un film qui sort de l'ordinaire.
Dans la froidure bourguignonne, une histoire somme toute banale entre une fille fraîche et faible et un rocker demi-raté plutôt moche. L’ensemble, agrémenté par la présence de Bernard Ménez dans le rôle du père, tient la route.
Très joli film: bluffant par le suspense qu'on ne suspecte pas au début, des émotions poignantes sur la douleur amoureuse et plein de moments drôles. Super cocktail!
Tonnerre confirme les promesses d'Un monde sans femmes. Il est à la fois bien écrit et bien joué, surprenant et émouvant. j'ai marché à fond quand le film nous entraîne sur une piste inattendue,réaliste dans sa 1ère moitié, il file vers la tragique et le fantastique ensuite. Et la musique de Rover est splendide.
j'ai vu récemment florida project , une autre chronique familiale , et du coup en mettant ma critique sur florida project , ca m'a rappelé tonnerre, et ca m'a rappelé que j'avais trouvé ce film vraiment sympa mais que je n'avais pas mis de critique. Si vous voulez un bon film sur une chronique familiale en mode comédie dramatique, ben n'hésitez pas.
A part cet amour soudain de cette homme timide pour cette jeune fille, qui n'est pas démontré dès le début du film, l'ensemble de cette histoire où le drame se profile, est particulièrement bien amenée. La musique, les lieux, l'atmosphère, l'histoire, la réalisation, le jeu des acteurs, tout est en parfaite corrélation. Il manque toutefois le petit truc qui ferait qu'on adhère encore plus. Pour un premier film, c'est très prometteur. Guillaume Brac, Vincent Macaigne, Solène Rigot, autant de jeunes artistes en devenir ! Quand à Bernard Ménez, performance impeccable...
A mon avis, sur le plan du scénario et de l'intensité des émotions transmises, le moins bon (et non pas le "plus mauvais", ça reste pas mal) film de Guillaume Brac. On a un peu de mal à cerner la psychologie des personnages et surtout les retournements de situation. Cependant, le duo Vincent Macaigne et Bernard Menez fonctionne (contre toute attente) plutôt bien et les plans sur le Morvan en hiver sont très réussis, un bon moment de cinéma par un réalisateur très sous-estimé.
J'avais adoré Un Monde sans femmes, j'attendais donc Tonnerre avec impatience... Quelle joie hier aux Halles de découvrir que Guillaume Brac est toujours aussi délicat et juste quand il dépeint les sentiments. Vincent Macaigne est aussi troublant qu'à son habitude, Bernard Ménez avait vraiment manqué au cinéma français, et Solène Rigot est une très agréable surprise. Un vrai beau film !
Quelques scènes fortes mais des longueurs. gout d'inachevé malgré tout, même s'il faut souligner une grande justesse de la mise en scène et des comédiens. Un film intéressant au final.
Vincent Macaigne est la révélation du moment ! On commence à le retrouver un peu partout avec son style bien à lui. Un style baba cool assumé, un timbre de voix légèrement cassé et une attitude non chalande caractérisée ! Bien que son interprétation soit encore appréciable dans "Tonnerre", on perd un peu d'intérêt au fil du récit tant ce dernier est un peu léger au niveau scénaristique. Dommage car malgré le petit budget attribué à ce film, un certain charme s'en dégage mais le contenu manque cruellement d'intensité et la fin de l'histoire parait un peu trop exagérée...