Avis : Tonnerre - Page 2

Coup de foudre pour « Tonnerre », premier long-métrage osé du cinéaste (à suivre) Guillaume Brac. Dosage quasi parfait entre le drame et la comédie, audace à tous les niveaux et comédiens bien en jambes, à commencer par Vincent Macaigne, qu'on espère sacré meilleur espoir dans quelques semaines aux César.

Le premier vrai long métrage de Guillaume Brac n’atteint peut-être pas les sommets de « Un Monde sans Femmes », même si on y retrouve d’emblée un ton, une écriture, bref une patte déjà bien détectable et fortement appréciable ; il n’empêche, « Tonnerre », interprété par le fidèle Vincent Macaigne, imprègne le spectateur de cette immersion dans cette petite ville de province et dans les tourments intérieurs de son personnage central d’apparence paisible et posée. On aurait peut-être aimé en savoir davantage sur le passé amoureux de Maxime car la réaction déclenchée par la rupture brutale à laquelle il est exposé est tellement soudaine et violente que l’on éprouve un peu de réticence à l’accepter telle quelle. Ce basculement dramatique permet toutefois à l’acteur de nous montrer une autre facette de son talent et de sa personnalité qui ne se limite pas qu’à une attitude débonnaire et nonchalante. La présence de Bernard Ménez dans le rôle du père est un plaisir fou.

Puisque le film précédant de Guillaume Brac avait été aimé de la critique, je me suis intéressé à lui. J'ai essayé de voir son film avant Tonnerre, mais malheureusement je n'ai pas pu. Mais ce n'est pas grave, et Tonnerre ne m'a pas enlevé l'envie de le voir. Pour faire simple je dirais que c'est un bon petit film pas sans défauts. Un des atouts du film, c'est Solène Rigot, magnifique, fraîche, pétillante, et qu'on voit nue (!). C'est vraiment le genre d'actrices que j'aime voir au cinéma. J'aime bien aussi Vincent Macaigne, qu'on veut un peu partout depuis quelques temps, il joue un musicien timide et un peu raté et il le fait bien. Le capital sympathie des acteurs n'est pas négligeable, parce que Brac parvient à nous attacher à ses personnages, avec une petite histoire d'amour, simple mais belle. Je crois que je préfère la première partie, plus simple, plus belle. On a des personnages intéressants, je pense à la relation entre Maxime et son père, le parallèle entre leurs histoires est plutôt une bonne idée (même si on pourra trouver ça un peu lourd peut-être). Bon par contre il y a des trucs que je n'aime pas, comme le chien, running gag facile et inintéressant (les gens rient dans la salle en plus). J'avoue avoir moins aimé la deuxième partie. Certes, c'est plutôt bien pensé, filmé sobrement, mais bon, je n'accroche pas autant. Je préfère la simplicité du début. On assiste quand même au coup de tonnerre prévu par le titre. c'est un film intéressant, bien filmé, bien joué, mais qui ne m'emporte pas totalement, malgré la beauté pure des paysages. Cela dit, c'est loin d'être inintéressant, et plutôt recommandable. Le film parle de l'amour, ce qu'on est prêt à faire pour une femme que l'on veut posséder. Le personnage qui représent ça, c'est d'ailleurs le père, qui est un personnage émouvant. D'un côté on a envie comme Macaigne de le taper, de lui faire des reproches à propos de son comportement passé, mais en même temps on ne peut totalement le blâmer, et le personnage non plus, puisque'il fait peu ou prou la même chose. Et il ya cette belle idée de tout plaquer, de se rendre seuls dans un chalet enneigé pendant trois mois, loin de tout, de s'aimer et de ne rie nse reprocher, se souvenir de ce moment heureux. A titre de comparaison, le film me fait la même impression que Grand Central sorti l'année passée, qui avait une intrigue amoureuse assez similaire : c'est bien sympa, mais ça ne vaut pas la pureté totale d'un Pialat par exemple (même si Brac avoue s'inspirer en partie de lui, il est finalement assez éloigné de ses films). Je pense que c'est quand même un joli film à voir, même si certaines choses sont un peu lourdes comme le chien.

Un film romanesque qui oscille entre humour et drame, une interprétation solide mais l'ensemble est un peu inégal, notamment dans la partie plus policière.

Un vrai petit chef d'oeuvre ! La justesse des comédiens, professionnels ou non, est plus que touchante. Solène Rigot, incroyable de fraicheur, de force brute et de jeunesse est la révélation du film. Au delà d'une histoire d'amour qui permettra à nos deux protagonistes de se découvrir et se libérer, on découvre une relation père-fils pleine de vérité qui prend toute sa place dans l'intrigue. Un seul mot : bravo !

Absolument fabuleux, ça commence légèrement , ,ensuite c'est passionnant et c'est superbement interpreter.

Vincent Macaigne, excellent acteur vu et apprécié l'an dernier dans "La Bataille de Solférino" et dans "2 automnes, 3 hivers", campe ici Maxime, un rocker qui revient faire un break dans l'Yonne de sa jeunesse, à Tonnerre très précisément, auprès de son père (Bernard Ménez). Interviewé par la toute jeune journaliste du canard local, Mélodie (Solène Rigot), il tombe aussitôt sous le charme. La suite se laisse aisément deviner: quelques rendez-vous suffiront à les jeter dans les bras l'un de l'autre.
Mais tout n'est pas si simple bien sûr: très vite, l'on pressent des fêlures, des blessures, des zones cachées, non seulement entre Maxime et Mélodie, mais aussi entre le premier et son père. Et quand Mélodie disparaîtra sans donner de nouvelles, Maxime ne le supportera pas. Derrière les apparences, il y a de l'amertume, de la détresse et de possibles poussées de violence.
J'ai précisément trouvé le film un peu plus faible, un peu moins convaincant, quand s'exprime la détresse. Reste néanmoins une oeuvre très appréciable et plutôt captivante. 7,5/10

Beau film. Un scénario simple, une mise en scène également belle et simple. Voila un réalisateur Guillaume Brac qui à partir d'une histoire simple et avec l’environnement de Tonnerre un vrai film qui finalement à un grand nombre d'entre nous.

Etre amoureux, puis malheureux, vide de tout c'est la fin du monde on a tous vécu ces moments là et Guillaume Brac réussi avec beaucoup de poésie à faire passer les émotions, sans superflu. Vincent Magaigne en artiste fou d'amour ou en fils qui redécouvre son père est plein de grâce... burlesque, la petite danse est géniale ! puis un virage tragique, négocié, le film fait échos a différents genres et au travers de cette histoire banale TONNERRE prend sa place dans le nouveau cinéma français. Une super musique, une jolie photo, c'est cool.

Sensible, drôle, touchant, un excellent premier film !

Coup de foudre à Tonnerre !
Tendre, drôle et émouvant, on part à la découverte des secrets de la petite ville de Tonnerre, on regrette juste que le rythme soit irréguliers. Tonnerre mériterait d'être plus condensé, mais le film dégage une belle générosité et sincérité grâce à sa mise en scène et son superbe duo Vincent Macaigne / Bernard Ménez.
Pour en savoir plus, lisez notre critique complète NoPopCorn !

Découverte de Tonnerre lundi soir lors de l'avant première. Très beau premier long métrage pour Guillaume Brac! Petit plus pour la bande originale que j'ai trouvé particulièrement envoutante.

J'ai vu ce film en avant première aux Halles hier soir.
J'avais adoré UN MONDE SANS FEMMES.
Je ne connaissais pas la ville de Tonnerre et je n'avais rien lu sur le film.
Je n'ai pas été déçu. Les acteurs sont extraordinaires, Solène Rigot est ravissante et le père et le fils sont d'une complicité plus vrai que nature !
La musique de Rover est complètement hallucinante.
Guillaume Brac est un réal à suivre.
Vivement le prochain.

Film magnifique et acteurs épatants. Un monde sans femmes était déjà réussi, Tonnerre est franchement abouti, et Bernard Menez étonnant !

« Un monde sans femmes » était probablement le meilleur drame socialo-sentimental de l’année 2011. Ici, on reprend les mêmes (Guillaume Brac en réalisateur et Vincent Macaigne en acteur principal), et on repart sur le thème du looser : le personnage principal, la trentaine bien tassée, habite chez son père, dans l’Yonne, et fait de la musique très sentimentaliste, plutôt merdique. Un looser qui, à nouveau, tombe amoureux bien vite.

On nous présente Tonnerre, au beau milieu de la diagonale du vide, et ses extérieurs, des paysages parsemés d’une impression sourde de néant. Il y neige, il y fait gris. Ses intérieurs rappellent les vestiges d’une vie passée, plutôt morne, et pourtant regrettée. Comme perdue dans cet univers, une amourette a priori saine et joyeuse fait irruption entre Maxime (Vincent Macaigne) et une adolescente (ou post-adolescente, la confusion est bien gardée) jouée par Solène Rigot, particulièrement juste dans ce rôle. Cette relation se construit dans toute la première partie du film, qui, au-delà de sa portée contemplative, a avant tout un rôle explicatif : ce looser va tomber éperdument amoureux d’une ado en cours de formation psychologique, aux sentiments prétendument à vif mais pourtant inaccessibles. Cette amourette en restera une, et Brac instille suffisamment d’éléments pour que le spectateur le sache.

Dans sa seconde partie, le film prend réellement son envol, en se transformant en thriller haletant, filmé du point de vue du fautif. Rapidement, l’histoire d’amour se délite et se révèle être un cauchemar. Le spectateur est littéralement pris à la gorge, et les images contemplatives ne sont plus qu’un vague souvenir. Brac nous épate encore par son génie, en montrant, pour son premier long métrage, sa capacité à filmer tout avec sensibilité et intelligence. L’ensemble est servi par un casting épatant (mention spéciale à Bernard Menez), et parsemé de scènes de génie, comme ce diner criant de vérité avec une amie de Bernard Menez somme toute sympathique, mais surtout légèrement malaisante. Un film dans lequel il faut se noyer, se rendre intellectuellement disponible, afin d’en apprécier ses innombrables qualités à leur juste valeur.