Kink (2013) est un documentaire de 75min sur le porno BDSM et accessoirement, sur le site spécialisé kink.com. Le film s’intéresse à cette pratique sulfureuse à la fois méconnue et injustement critiquée du grand public par leur méconnaissance du sujet.
En France, on avait déjà eu droit à un documentaire sur la relation entre dominants et soumis, avec D/s (2011) de Maîtresse Leia et Jacques Richard. Ici, le film fait un focus sur la pratique du BDSM en filmant différents tournages et en donnant la parole à plusieurs professionnels du milieu, des réalisateurs (Maîtresse Madeline, Van Darkholme, Orlando ou encore TomCat), des cadreurs, des décorateurs, des agents de casting, des actrices et acteurs (aussi professionnels que novices), ainsi que Peter Acworth, le fondateur de kink.com.
On assiste à différents tournages (hétéro & homo) et on découvre par la même occasion les différentes pratiques (ou accessoires utilisés) entre dominants et soumis
(se faire fister, fouetter, piétiner le pénis, l’usage du bondage, des pinces, un godemichet adapté sur une visseuse, l’étouffement, diverses simulations de violences comme le viol ou encore, l’utilisation du “sybian” une sorte de selle électrique).
« Quand on joue avec la douleur, on veut que ça les excite et qu’ils repoussent leurs limites. »
Le documentaire de Christina Alexandra Voros nous permet de découvrir sous un autre jour le BDSM (loin de l’image sulfureuse que l’on peut en avoir), nous permettant aussi de voir tout le processus créatif lors de la réalisation d’un film hardcore au sein même des studios de tournage de kink.com, dans la “San Francisco Armory”.
« On est en train de te baisǝr mentalement. Si tu veux arrêter, dit le nous. »
Le film met aussi en lumière l’idée de consentement avant, pendant et après un tournage, il est aussi question du “safe word” et de ce que recherchent les soumis et/ou dominants à travers cette pratique (le mélange d’endorphine et d’adrénaline ressenti avec la douleur, décuple les sensations). Ils pratiquent le BDSM pour une raison propre à chacun, certains pour le plaisir, d’autres pour explorer leur sexualité ou tester leurs limites.
Coproduit (entre autre) par James Franco, ce film nous offre un regard bienveillant sur un milieu qui, au premier abord, pourrait effrayer mais qui en fin de compte n’est rien d’autre qu’une approche différente de la pornographie (après tout, qui sommes nous pour juger, chacun est libre de faire ce que bon lui semble, comme par exemple, trouver du plaisir à travers une certaine souffrance).
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