Ce film marque les retrouvailles entre Alan Rickman et Kate Winslet qui avaient collaboré il y a une vingtaine d'années sur Raison et Sentiments réalisé par Ang Lee.
Alan Rickman retrouve ici un univers proche du répertoire de Shakespeare, qu'il a de nombreuses fois exploré au théâtre, ainsi qu'un plateau de tournage avec des moyens financiers très modestes, après avoir fait plusieurs incursions remarquées dans des blockbusters tels que la saga Harry Potter. Il en est de même pour la comédienne Kate Winslet qui a pu trouver le temps d'interpréter le personnage de Sabine entre le tournage des deux premiers films de la saga Divergente.
Après avoir explosé aux yeux du public et de la critique pour son rôle dans le violent Bullhead, le comédien belge Matthias Schoenaerts poursuit son ascension en étant au casting de plusieurs films d'époque. Avant Les Jardins du roi, on avait pu le voir au casting de Blood Ties et nous le retrouverons prochainement à l'affiche de Suite Française.
Bien que le film soit inspiré d'une histoire vraie autour du souhait de Louis XIV de faire construire le Bosquet des Rocailles du château de Versailles, le personnage de Sabine est une pure invention. Cela dans le but d'apporter au récit d'avantage de romanesque. D'ailleurs, la productrice Gail Egan a déclaré que ce personnage "donne tout son sens au film. À la lecture du scénario, Kate Winslet a été frappée par l’incroyable modernité de cette histoire, bien qu’elle se déroule au XVIIe siècle. Sabine est une héroïne des temps modernes ; elle aborde la vie, l’acte de création et les émotions de manière très actuelle, de sorte que nous pouvons nous identifier à elle. Nous nous reconnaissons dans son attitude, sa fierté, sa douleur, ses espoirs et ses rêves, mais aussi dans sa rédemption."
Bien que Les Jardins du Roi soit un film d'époque se déroulant sous Louis XIV, l'équipe artistique a souhaité confectionner des costumes relativement contemporains afin d'éviter qu'une distance s'installe entre l'histoire et le public et que celui-ci ne puisse ainsi s'identifier aux personnages. Tout a donc été mis en oeuvre pour montrer le XVIIème siècle en le reliant au XXIème, de façon à ce que le film soit abordable pour le public d'aujourd'hui.
Cette histoire marque la rencontre entre le paysagiste du Roi, André Le Nôtre et Sabine, une artiste libre. Le chef décorateur James Merifield s'est attaché à souligner les différences de style qui opposent les deux personnages : "Le travail de Le Nôtre est très structuré, très construit au plan architectural, son jardin se devait donc d’être sévère, presque monolithique avec ses arbres taillés de 2,50 à 3 mètres de haut et ses buis taillés en cônes (...) À l’inverse, Sabine est une artiste. Elle est beaucoup plus libre d’esprit et créative. Son jardin, l’espace de travail qu’elle s’est aménagé avant le début de l’histoire, se trouve dans une ancienne écurie. Il s’agit de son studio, c’est là qu’elle travaille et qu’elle vit. La végétation y pousse librement, sans règles. Ce qui compte pour elle, ce sont les plantes et les textures."
Le travail minutieux de chaque département artistique a permis de donner une telle authenticité à la période traitée dans le film que les acteurs n'ont eu aucun mal à se plonger dans leur personnage. Ainsi Matthias Schoenaerts a notamment déclaré qu'"en un instant, j’étais transporté au XVIIe siècle parce que partout où je posais le regard, le passé était présent, vivant."
La directrice de la photographie, Ellen Kuras, a souhaité tourner Les Jardins du Roi en pellicule afin de souligner l'univers luxueux du film. Elle a également essayé de donner à certains plans du film un aspect de "tableaux vivants".
Etant donné que l'histoire se déroule au château de Versailles, l'équipe de tournage a envisagé de réaliser certaines séquences en extérieurs en France pour ancrer l’univers des personnages dans une réalité historique puis de tourner les scènes en intérieurs au Royaume-Uni. Finalement, il s'est avéré qu'au moment des repérages, les techniciens ont constaté que le Royaume-Uni possédait de très belles bâtisses proches de l’architecture du XVIIe siècle comme on pouvait en trouver en France à cette époque. Le tournage s'est donc entièrement déroulé Royaume-Uni, ce qui a permis d'alléger les coûts de production.
Pour préparer son rôle, Kate Winslet n'a pas hésité à travailler longuement avec les jardiniers engagés pour le tournage. En effet, elle tenait à recevoir un maximum d'informations aussi bien techniques que pratiques sur le métier de paysagiste afin de mieux se glisser dans son personnage.
Si Les Jardins du Roi nous fait le récit de la construction du bosquet de Rocailles, il nous conte également une histoire d'amour entre les deux artistes à l'origine de sa création, Sabine et André Le Nôtre. Pour Kate Winslet : "Il ne s’agit pas seulement de la rencontre de deux grands esprits, mais de celle de deux âmes qui tombent sous le charme l’une de l’autre et se stimulent sur le plan créatif. Au fil de l’histoire, le public découvre la vie de ces deux être, passée et présente, et prend conscience qu’ils sont faits l’un pour l’autre, même si cela ne saute pas immédiatement aux yeux."
De son côté, Matthias Schoenaerts témoigne : "La vision très différente de la nature, du jardinage et de l’aménagement paysager de Sabine est finalement très rafraîchissante pour Le Nôtre dont la manière de travailler est très mathématique (...). Mais lorsque cette femme entre dans sa vie personnelle et professionnelle, cela provoque quelque chose en lui : elle réveille sa créativité. Elle l’aide à redécouvrir cet aspect de lui-même."
Le message du film serait qu'il est important de vivre sa passion car c'est ce qui donne toute sa valeur à la vie. Des mots qui doivent raisonner fortement dans l'esprit de tous ceux qui travaillent dans un milieu artistique et/ou sur des plateaux de tournage.
Quand Alan Rickman parle de son film, il évoque le fait d'avoir voulu raconter "une histoire simple et intemporelle, comme un conte. Le cinéma doit pouvoir captiver le public tant sur le plan visuel qu’émotionnel afin qu’il baisse la garde et se sente vivant. Lorsqu’on y pense, c’est assez fantastique d’aller au cinéma et de partager une même histoire avec des inconnus…"