Un seul objectif en tête en entrant dans la salle, voir un film en coupant un peu son cerveau. Pari réussi, même si le cerveau est tout de même nécessaire par moments dans les films de Jaume Collet-Serra.
Troisième collaboration entre le réalisateur et l'acteur, on suit les relations père-fils de deux hommes, amenés à devenir des antagonistes, à savoir Liam Neeson et Ed Harris, du très lourd donc.
Premier constat, le film est superbe. Les plans sont tous très léchés, illustrant un New York nocturne très angoissant avec des lumières superbes. Même la mise en scène, avec cette idée de travelling dans toute la ville pour montrer la distance qui sépare les héros et ainsi montrer la présence du danger ou non, a son petit effet et le long-métrage est donc très plaisant à voir.
Evidemment, même si certains thèmes sont un peu neufs, l'idée de base ne va pas trop dans la nouveauté, on est donc plus captivés par les performances des acteurs, tous excellents dans leurs rôles, que par le scénario. Liam Neeson est comme d'habitude très juste dans ce registre qui lui colle à la peau depuis quelques années, Ed Harris est juste génial en tant que parrain de la mafia rongé par la haine et la vengeance et Joël Kinnaman se révèle beaucoup plus intéressant et humain que dans le Robocop sorti l'an passé.
Petit bémol, ça fait trois films où Liam Neeson jour le rôle d'un homme un peu perdu qui a des choses à se reprocher dans son passé, sans compter les Taken, Balade entre les tombes et autre. On sait que le monsieur est bon, car le monsieur sait à peu près tout jouer. Mais justement, lâchez-le un peu avec les films d'action, même s'il est prêt à en faire encore quelques uns pour s'amuser, et donnez lui des interprétations un peu plus innovantes, nom de Dieu.
Bien sûr, l'histoire est très prenante, quelques longueurs sont présentes en milieu de projection et malheureusement, le parti-pris de la scène d'introduction gâche certaines choses, mais on suit néanmoins le long-métrage avec intérêt quand au fait de découvrir son issue, et l'idée de la relation père-fils vis à vis de la gâchette est presque aussi intéressante que la relation entre les deux anciens elle-même.
J'ai donc passé un bon moment devant Night Run, qui ne rentrera pas dans les annales, mais qui, tout comme Non Stop, mérite d'être découvert rien que pour la tension qui se dégage de tout ça par moments.