Après avoir observé le quotidien des couches populaires dans son premier film Men on the Bridge en 2009, Asli Ozge s'intéresse ici aux classes supérieures, toujours au sein de la ville turque. Pour la réalisatrice, il y a le désir de montrer le peu de perspective possible pour ces personnes à travers l'évocation d'un couple en pleine impasse. Elle déclare : "Avec La Révélation d'Ela, j'ai voulu m'intéresser aux privilégiés qui n'ont aucun mal à passer d'une rive à l'autre d'Istanbul. Ce qui ne les empêche pas d'être coincés dans leur univers, de ne pas avoir d'endroit où aller. Le confort dans lequel ils vivent, la peur de perdre ce qu'ils possèdent les oblige à rester ensemble. C'est comme si prendre des risques était devenu impossible pour eux."
Après avoir observé le quotidien des couches populaires dans son premier film Men on the Bridge en 2009, Asli Ozge s'intéresse ici aux classes supérieures, toujours au sein de la ville turque. Pour la réalisatrice, il y a le désir de montrer le peu de perspective possible pour ces personnes à travers l'évocation d'un couple en pleine impasse. Elle déclare : "Avec La Révélation d'Ela, j'ai voulu m'intéresser aux privilégiés qui n'ont aucun mal à passer d'une rive à l'autre d'Istanbul. Ce qui ne les empêche pas d'être coincés dans leur univers, de ne pas avoir d'endroit où aller. Le confort dans lequel ils vivent, la peur de perdre ce qu'ils possèdent les oblige à rester ensemble. C'est comme si prendre des risques était devenu impossible pour eux."
Pour incarner Ela et Can, le couple au centre du film, Asli Ozge a fait appel à deux des meilleurs comédiens de la scène théâtrale turque. Le rôle d'Ela a été confié à Defne Halman, lauréate de nombreux prix d'interprétation pour ses rôles sur les planches, qui trouve ici son premier grand rôle au cinéma. Quant au personnage de Can, il est incarné par Hakan Cimenser, l'un des plus grands metteurs en scène turcs, connu entre autres pour avoir dirigé les théâtres de Diyarbakir et d'Ankara.
Pour incarner Ela et Can, le couple au centre du film, Asli Ozge a fait appel à deux des meilleurs comédiens de la scène théâtrale turque. Le rôle d'Ela a été confié à Defne Halman, lauréate de nombreux prix d'interprétation pour ses rôles sur les planches, qui trouve ici son premier grand rôle au cinéma. Quant au personnage de Can, il est incarné par Hakan Cimenser, l'un des plus grands metteurs en scène turcs, connu entre autres pour avoir dirigé les théâtres de Diyarbakir et d'Ankara.
Le personnage principal du film, Ela, est une artiste reconnue dont les oeuvres sont exposées dans les musées. Pour autant, cette dernière a du mal à vivre de son art et se retrouve dans une situation de dépendance financière vis à vis de son mari. Traiter du fonctionnement du marché de l'art et notamment les contraintes pesant sur les artistes est l'un des autres postulats du film pour la réalisatrice qui connaît bien cette situation : "Dans toute forme d'art, à compter du moment où il y a "commercialisation" de cet art, on attend des artistes qu'ils créent un travail immédiatement compréhensible, médian, standardisé. Si vous n'acceptez pas ces contraintes, il est quasiment impossible d'en vivre. Je suis aussi dans ce cas."
Le personnage principal du film, Ela, est une artiste reconnue dont les oeuvres sont exposées dans les musées. Pour autant, cette dernière a du mal à vivre de son art et se retrouve dans une situation de dépendance financière vis à vis de son mari. Traiter du fonctionnement du marché de l'art et notamment les contraintes pesant sur les artistes est l'un des autres postulats du film pour la réalisatrice qui connaît bien cette situation : "Dans toute forme d'art, à compter du moment où il y a "commercialisation" de cet art, on attend des artistes qu'ils créent un travail immédiatement compréhensible, médian, standardisé. Si vous n'acceptez pas ces contraintes, il est quasiment impossible d'en vivre. Je suis aussi dans ce cas."
Même s'il ne s'agit pas du sujet principal du film mais plutôt d'une toile de fond, la menace d'un tremblement de terre qui dévasterait Istanbul motive le comportement des personnages. Certaines scènes du film furent d'ailleurs tournées à Van, ville turque frappée à plusieurs reprises par de violents séismes. Relégué au second plan mais ayant néanmoins un enjeu narratif sur l'intrigue, le motif de la peur de la mort rappelle certains films ayant déjà utilisé ce thème de la catastrophe sous-jacente comme Mélancholia de Lars Von Trier.
Même s'il ne s'agit pas du sujet principal du film mais plutôt d'une toile de fond, la menace d'un tremblement de terre qui dévasterait Istanbul motive le comportement des personnages. Certaines scènes du film furent d'ailleurs tournées à Van, ville turque frappée à plusieurs reprises par de violents séismes. Relégué au second plan mais ayant néanmoins un enjeu narratif sur l'intrigue, le motif de la peur de la mort rappelle certains films ayant déjà utilisé ce thème de la catastrophe sous-jacente comme Mélancholia de Lars Von Trier.
Le couple du film, Ela et Can, évolue dans des milieux artistiques. Elle est photographe tandis que lui est architecte. Leur métier occupant une place centrale dans le déroulement de l'intrigue, il était important pour Asli Ozge que les comédiens les incarnant fassent une préparation de leur rôle en côtoyant des professionnels des milieux dans lesquels leur personnage évolue. La réalisatrice explique ce processus : "Defne Halman (Ela) a donc fréquenté les milieux artistiques d'Istanbul et est devenue une photographe aguerrie. Pour le rôle de Can, j'ai passé beaucoup de temps avec l'architecte Han Tümertekin aussi bien à ses bureaux que sur les chantiers. Je voulais observer comment son métier agissait sur sa personnalité, sa vie quotidienne et sa manière de parler. J'ai ensuite demandé à Hakan Cimenser (Can) de le rencontrer."
Le couple du film, Ela et Can, évolue dans des milieux artistiques. Elle est photographe tandis que lui est architecte. Leur métier occupant une place centrale dans le déroulement de l'intrigue, il était important pour Asli Ozge que les comédiens les incarnant fassent une préparation de leur rôle en côtoyant des professionnels des milieux dans lesquels leur personnage évolue. La réalisatrice explique ce processus : "Defne Halman (Ela) a donc fréquenté les milieux artistiques d'Istanbul et est devenue une photographe aguerrie. Pour le rôle de Can, j'ai passé beaucoup de temps avec l'architecte Han Tümertekin aussi bien à ses bureaux que sur les chantiers. Je voulais observer comment son métier agissait sur sa personnalité, sa vie quotidienne et sa manière de parler. J'ai ensuite demandé à Hakan Cimenser (Can) de le rencontrer."
L'art est présent dans le film tant dans le discours que dans les influences revendiquées par Asli Ozge. La réalisatrice a notamment utilisé l'oeuvre "Tas" de Ayse Erkmen, lourde pierre quasi inamovible, afin de figurer la métaphore du couple qui s'étouffe. D'autre part, la cinéaste reconnaît également s'être inspirée de "Blue, Red and Yellow", reposant sur le concept d'une immersion dans un brouillard coloré, venant ici traduire la prise de conscience de Can sur les sentiments de sa femme à l'égard de leur mariage.
L'art est présent dans le film tant dans le discours que dans les influences revendiquées par Asli Ozge. La réalisatrice a notamment utilisé l'oeuvre "Tas" de Ayse Erkmen, lourde pierre quasi inamovible, afin de figurer la métaphore du couple qui s'étouffe. D'autre part, la cinéaste reconnaît également s'être inspirée de "Blue, Red and Yellow", reposant sur le concept d'une immersion dans un brouillard coloré, venant ici traduire la prise de conscience de Can sur les sentiments de sa femme à l'égard de leur mariage.
La maison dans laquelle habitent Ela et Can est presque un personnage à part entière du film. Asli Ozge filme une demeure qui à elle seule reflète la situation dans laquelle se retrouve plongé le couple : "Pendant la pré-production du film, nous avons visité de nombreuses maisons et, aussitôt que nous avons découvert celle du film, oeuvre de l'architecte Hayriye Ozel, mon chef opérateur et moi-même avons su, malgré toutes les difficultés que nous allions rencontrer pour tourner à l'intérieur, qu'il s'agissait de la perle rare. En voyant la structure de la maison, nous savions que, sur le plan visuel, elle nous permettrait de souligner l'idée d'un couple qui, tout à la fois, se tient côte-à-côté et est très éloigné l'un de l'autre. Avec ses perpendiculaires, ses vitres séparatrices, cette maison permet à chacun de vivre dans un compartiment quasi étanche."
La maison dans laquelle habitent Ela et Can est presque un personnage à part entière du film. Asli Ozge filme une demeure qui à elle seule reflète la situation dans laquelle se retrouve plongé le couple : "Pendant la pré-production du film, nous avons visité de nombreuses maisons et, aussitôt que nous avons découvert celle du film, oeuvre de l'architecte Hayriye Ozel, mon chef opérateur et moi-même avons su, malgré toutes les difficultés que nous allions rencontrer pour tourner à l'intérieur, qu'il s'agissait de la perle rare. En voyant la structure de la maison, nous savions que, sur le plan visuel, elle nous permettrait de souligner l'idée d'un couple qui, tout à la fois, se tient côte-à-côté et est très éloigné l'un de l'autre. Avec ses perpendiculaires, ses vitres séparatrices, cette maison permet à chacun de vivre dans un compartiment quasi étanche."
La Révélation d'Ela a déjà été présenté dans les dernières éditions de plusieurs festivals de cinéma parmi lesquels la Berlinale dans la section Panorama Spécial, au Festival Paris Cinéma, au Festival international du film de Chicago ainsi qu'au London Film Festival.
La Révélation d'Ela a déjà été présenté dans les dernières éditions de plusieurs festivals de cinéma parmi lesquels la Berlinale dans la section Panorama Spécial, au Festival Paris Cinéma, au Festival international du film de Chicago ainsi qu'au London Film Festival.