Film sur le premier artiste noir de France, le clown chocolat, qui a lancé la mode du duo Clown blanc / Auguste encore présent au cirque et au théâtre aujourd'hui. Une histoire intéressante, reste à savoir si elle était forcément nécessaire à l'écran.
Le film met en scène Omar Sy, qui a ici un rôle tragi-comique comme dans Intouchables, et James Thierrée, qui semble inconnu comme ça, mais qui est surtout un comédien de théâtre et entre guillemets le petit-fils de Charlie Chaplin.
Si, si, c'est vrai.
Le fait d'avoir un acteur de théâtre ne pose aucun problème, car les deux acteurs sont incroyables. Je crois que c'est une des meilleures performances que j'ai vue interprétée par Omar Sy à ce jour et James Thierrée est absolument dingue dans son rôle de Footit.
Le reste du film pose un peu plus de questions.
Bien évidemment, l'idée de base de faire un biopic sur le clown Chocolat est de diffuser un message sur le racisme ambiant qui régnait sur Paris en 1903, et ça, le film le met très bien en scène, peut-être même trop en avant.
Le souci pour moi, est qu'on rentre vite en empathie avec le clown Chocolat, et on s'en détache très vite aussi, car il est autant à plaindre qu'à blâmer sur certaines choses. Bien évidemment, sa vie n'était pas évidente et il était nécessaire de faire une piqûre de rappel sur les restes de l'esclavagisme qui était aboli à l'époque du film.
Néanmoins, le film illustre une relation entre Chocolat et Footit, et ce dernier n'est pas tellement mis à l'honneur dans cette oeuvre. Pour résumer, j'ai du mal à accepter la diabolisation de la seule personne qui a pris Chocolat pour un artiste et, qui en plus d'être très peu développé sur le plan personne dans ce film, est descendu par certains protagonistes, qui arrivent de nulle part en plus, alors que d'autre méritaient vraiment de prendre à sa place.
Une oeuvre intéressante donc, très académique au-niveau de sa réalisation, très bien fichue pour les scènes de cirque, mais dont l'écriture me rends circonspect, car dur d'affectionner un biopic si on a du mal à être en empathie avec son personnage principal.
Pour ceux qui veulent y méditer, faites le bilan des institutions et personnes qui ont croisé et accordé une chance au Chocolat pour voir ce qu'il en reste.
Il reste néanmoins que cet homme a laissé beaucoup au monde artistique et avait tout de même des bons côtés. Il semble aussi que Roschdy Zem ait pris énormément de libertés par rapport à l'histoire originale.
Prenez donc le long-métrage pour ce qu'il est, une occasion d'apprendre des choses sur le cirque et sur ce qu'était l'art en France il y a un siècle.