Pour ton anniversaire : les secrets du tournage

Denis Dercourt avait déjà tourné La Chair de ma chair en Allemagne, mais il signe avec Pour ton anniversaire son premier long métrage dans la langue de Goethe.

Pour réaliser ce film, le metteur en scène Denis Dercourt s’est inspiré des Märchen, contes populaires allemands : "Une des œuvres qui m’a le plus influencé est le Freischütz de Weber. Il y a des références explicites à l’opéra dans Pour ton anniversaire. Mais plus généralement, je me suis attaché à reprendre des thèmes qui irriguent ces Märchen : la peur, la culpabilité, le destin, le diable."

Après La Tourneuse de page, Demain dès l’aube... et La Chair de ma chair, C'est la quatrième fois que Jérôme Lemonnier compose la musique d’un film de Denis Dercourt.

Originellement, Dennis Dercourt n’était pas cinéaste, mais musicien. Après avoir fait partie de l’Orchestre Symphonique Français en tant qu’altiste (joueur d’alto, instrument proche du violon), il est devenu professeur de musique au Conservatoire National de la Région de Strasbourg. Pour ton anniversaire a été scénarisé selon cette formation initiale : "Le récit avance suivant les principes musicaux de la "cadence", où un accord de tension se résout dans un accord de détente, auquel s’agrège bientôt un élément de tension, qui va amener à l’accord suivant, etc. À quoi s’ajoute, en ce qui me concerne, la recherche permanente du contrepoint, qui permet de faire émerger des lignes narratives qu’on pensait oubliées, et qui ressurgissent à nouveau là où on ne les attendait pas."

Si Pour ton anniversaire se rapproche d’avantage de l’expressionisme allemand que du naturalisme français, le cinéaste prend tout de même ses distances avec le cinéma d’outre-Rhin, selon lui dégradant pour les comédiennes : "C’est faux de dire, comme on l’entend en Allemagne, que les actrices allemandes n’auraient pas de potentiel iconique, il suffit de voir les actrices de Fassbinder ou aujourd’hui Nina Hoss quand elle est filmée par Christian Petzold. Pour ma part, j’ai été clair, à la fois vis-à-vis des producteurs du film, et de Marie Bäumer, Sophie Rois et Saskia Rosendhal : je leur ai dit dès le départ que je n’allais pas les filmer "à l’allemande" !"