Après les scènes de ménage saphiques de "La Vie d'Adèle", sitcom dans l'air du temps (sur des jeunes lesbiennes lambda), voici un biopic (convenu et fadasse) sur des homos français célèbres, St-Laurent (+, couturier) et Pierre Bergé, chantre bien vivant de l'homosexualisme, homme d'affaires et ancien amant du premier (avec hauts et bas dans l'entente du duo, 50 ans durant). On avait eu en mai un biopic sur d'autres homos connus (chez eux), américains : "Ma vie avec Liberace". Nous sommes en plein filon "gay friendly". Qui produit cette année des daubes - seul "L'Homme du lac" surnage, car il raconte quelque chose de cinématographiquement exploité, au moins.
Que vaut, à cet égard - cinématographique - ce "Yves Saint Laurent", par Jalil Lespert ? C'est un catalogue de belles images de "robes" (pour reprendre l'expression du couturier, qui a pourtant dessiné bien autre chose, pour améliorer le vestiaire féminin) et de jolis intérieurs avec de jolies oeuvres d'art. On ne comprend rien du génie d'YSL, mais la voix "off" (Gallienne/Bergé) nous assène cette vérité avec régularité en mantra - on aurait préféré, qu'avec les moyens du cinéma, on nous montre, et démontre. La création du couturier joue les utilités dans le scénario, recentré sur la "passion" (chaotique) entre les deux hommes, avec là aussi pas beaucoup d'explications, mais du spectacle (sexualité homo - mais en mode "convenable" - pas d'interdiction, car on suggère, et, en explicite, on ne voit que des baisers prétendument fougueux, mais à l'authenticité un peu cartonnée), des mondanités (caricaturales et artificielles), du nombrilisme. PB a approuvé....
La mise en scène n'est pas modeste, elle est pâlotte. Le récit est linéaire, redondant, ennuyeux. Les interprètes sont peu convaincants, sauf Guillaume Gallienne.